Jean-Pierre Gauvin, le phénomène du Centre, remporte son 2e Grand Prix de Lyon

28/06/2021 - Grand Destin
A 58 ans, l'entraineur Jean-Pierre Gauvin remporte son 2e Grand Prix de Lyon (Listed) consécutif en 2021. Cette 6e étape du Dédfi du Galop consacre une grande figure du Centre-Est, gagnant du Jockey-Club avec Saônois et resté au sommet national depuis cet exploit de 2012.

 

Le dimanche 27 juin 2021 était jour de fête sur l'hippodrome de Lyon-Parilly. Avec des tribunes enfin rouvertes au public, la réunion de gala comportant le Grand Prix de Lyon (Listed), le Grand Steeple-Chase et la Grande de Course de Haies a sacré un entraineur qui force l'admiration sur tout le territoire : Jean-Pierre Gauvin.

 

 
Narcos s'impose dans le Grand Prix de Lyon (Listed) 2021 sous la selle de Mickaël Forest.

 

Tête de liste des entranieurs de plat dans le Centre-Est depuis de nombreuses années, ce dernier avait toutefois dû attendre 2020 pour décrocher son 1er succès dans le Grand Prix de Lyon (L) avec Styledargent sous la casaque de Guy Pariente. monté par Maxime Guyon. Il double cette fois la mise avec Narcos, sous la selle de Mickaël Forest. Le fils d'Anodin est un nouveau venu à ce niveau, puisqu'il disputait sa 1ère Listed. Mais cet achat à récclamer devance un lot de célébres guerriers, dans cet ordre Ateem, Or Gris, Good Question et Moderator.

 


Jean-Pierre Gauvin.

 

Elevé en Normandie par le Haras des Loges, c'est à dire les irlandais Ian Hanamy et Katherine Aalen, Narcos descend de la famille de la crack américaine Go For Wand. Neveu d'Hollow Tree, un gagnant de Gr.1 en haies en Angleterre. Il a toutefois été modestement racheté 12.000 € à la Breeze Up d'Arqana en mai 2019. Il s'est transformé en bête à réclamer, tout d'abord chez Simone Brogi puis chez Frédéric Rossi jusqu'à son achat, après le 4e succès de sa carrière, par Mathieu Offenstadt en août dernier à Moulins. Son nouveau propriétaire est connu pour avoir le nez fin dans ses achats. Son plus grand exploit reste bien sûr Makfi, acquis à 2 ans dans les méandres des ventes de 2 ans de Maktoum en fin d'année, vainqueur 6 mois plus tard des 2.000 Guinées de Newmarket. Narcos s'est hissé très vite dans les gros handicaps, et le voilà un pur cheval pour le Défi du Galop, un excellent circuit qui attire de nombreux propriétaires français.

 


Jean-Pierre Gauvin lors de sa toute 1e victoire en tant qu'apprenti, en 1978, en présence de son père (en lunettes à gauche), avec l'entraineur de légende Albert Swann.

 

Jean-Pierre Gauvin est affable et disponible en plus d'être compétent. Visant juste, humble mais pas timoré, il est même capable de tenter et de réussir des paris fous qui lui ont permis de gagner le Prix du Jockey-Club (Gr.1) avec Saonois en 2012 et de faire l'arrivée de l'Arc de Triomphe ensuite avec Siljan's Saga. Le soir de la réunion du 27 juin, il a été sacré meilleur entraineur de Lyon en 2020 avec 70 victoires dans une année pourtant entachée par un accident très grave, suite à un coup de pied de cheval subi au visage ayant entrainé 8 fractures.

 


L'écurie Bedel de Saint-Cyr-les-Vignes, à l'époque de la jeunesse de Jean-Pierre Gauvin.
 

 

Mais cet homme pourtant menu, ancien jockey qui n'a pas pris un gramme, est dur comme un cuir. Il a consacré sa vie au fameux établissement construit à Saint-Cyr-les-Vignes, dans la région de Saint-Etienne, par René Bedel, l'ancien roi de la soie lyonnaise et plus grand propriétaire du Centre-Est. Il y fut apprenti chez Albert Swann, un grand entraineur à l'ancienne qui s'habillait de cravate tous les matins sur les pistes.

 

 

D'ailleurs, cet Albert Swann fut, avant Jean-Pierre Gauvin, le seul entraineur du Centre-Est à avoir remporté un Gr.1 en plat, lorsqu'il a fait dead-heat dans le Grand Prix de Saint-Cloud... en 1956 ! Jean-Pierre Gauvin a gagné pour lui sa 1ère course en 1978. Jockey de 2e monte ensuite, il s'est installé entraineur en 1991, tout d'abord à Marseille. Mais il est revenu dès 1993 dans son cher établissement de Saint-Cyr-les-Vignes, qu'il a d'ailleurs fini par racheter à la famille Bedel.

 


Albert Swann, tenant lui-même un poulain en main en sortant de la cour. Derrière lui, Louis Boulard, longtemps régisseur de l'écurie Bedel, futur entraineur de la casaque Séroul à Marseille, et père de Dominique, Pierre et François Boulard qui a retrouvé ces photos d'archives exceptionnelles.

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