Prix Sagan : Villa Rica offre une 1e à Guillaume Macaire, Renaud Lavilllenie, Pierre Pilarski, Thierry Cyprès et même Cokoriko !
Le Jour J, celui du Prix Sagan (Gr.3), Villa Rica a su se transformer. Non pas qu'elle soit tardive évidemment, puisqu'elle disputait sa 4e course après des débuts soldés par une 5e place dans le Prix d'Essai des Pouliches mi-mars à Compiègne, mais la fille de Cokoriko est assez froide par nature et a beaucoup profité de l'allongement de la distance, portée à 3500 m dans ce Prix Sagan. Son jockey angevin Johnny Charron, est le plus ancien du vestiaire à 42 ans. S'il a toujours été un cavalier respecté, il lui a fallu beaucoup de patience pour atteindre l'élite au passage de la quarantaine, jusqu'à monter le favori du Grand Steeple-Chase de Paris, Sel Jem. Son expérience a beaucoup servi sur Villa Rica. En effet, alors qu'elle semblait seulement capable de suivre le train au bout de la ligne d'en face, il a compris qu'elle avait des réserves cachées au point de laisser sur place ses rivales entre les 2 dernières haies.
De façon assez surprenante pour un si habile dresseur de jeunes sauteurs, Guillaume Macaire n'avait jamais gagné ce Prix Sagan, au moins depuis qu'il est devenu un Gr.3. Il y brille sous la casaque de Pierre Pilarski, qui est devenu le propriétaire pilier de son écurie, avec actuellement 17 pensionnaires pour le compte du chef d'entreprise, depuis la séparation avec les casaques Munir, Bryant ou autre Détré.
Villa Rica avec Johnny Charron sur la dernière haie. Photos APRH
Puisque c'est un monde dépendant profondément de l'aspect humain, les courses connaissent des mouvements permanents. La récente tectonique des plaques a donc provoqué de nouveaux mariages après les divorces. Ainsi, Villa Rica est née chez Thierry Cyprès, célèbre éleveur de Montigny-sur-Canne dans la Nièvre. Suite à l'arrêt de sa collaboration avec Jacques Détré, Thierry Cyprès a trouvé un nouveau partenaire avec Pierre Pilarski. Villa Rica fait partie de la 1e génération concernée par cette association. Eleveur mais restée propriétaire, Thierry Cyprès a placé la pouliche en location à Pierre Pilarski mais aussi au champion de saut à la perche, Renaud Lavillenie.
En effert, sacré aux Jeux Oympiques de Londres en 2012, avant de battre le record du légendaire ukrainien Serguei Bubka en franchissant 6,16 m à Donetsk, ville du donbass aujourd'hui sous les bombes russes, Renaud Lavillenie est entré dans le monde des courses via Jules Cyprès, excellent perchiste ayant fait ses 1e armes au réputé club de Cercy-la-Tour, le chef lieu du canton, et qui n'est autre que le fils cadet de Bernadette et Thierry Cyprès. Renaud Lavillenie est apparu récemment sur les programmes. Il a gagné sa 1e course à Auteuil avec Idée Neuve dans l'important Prix Aubépine mi-avril.
De gauche à droite : Pierre Pilarski, Thierry Cyprès, Johnny Charron, Guillaume Macaire, Jules Cyprès et Renaud Lavillenie.
Villa Rica est très bien née puisque c'est la propre soeur du classique Polirico, gagnant des Prix La Barka (Gr.2) et Juigné (Gr.3) en 2021 chez François Nicolle pour Jacques Détré. A la base, c'est une pure famille de plat, puisque la 3e père Kadance Ville, né du croisement de Fabulous Dancer et avec une père par Kaldoun, a gagné le Prix André Babouin (Gr.3) chez Jean-Claude Rouget sous la casaque de son éleveur angevin Serge Boucheron. Thierry Cyprès avait récupéré Polimère, fille de Poliglote et future mère de Polirico et Villa Rica, au terme d'une carrière modeste pour Jacques Détré, soldée par 2 succès en plat chez Eric Libaud et qui s'était mal terminé avec une série d'échecs à réclamer et enfin une chute en obstacle...
Pierre Pilarski avec Renaud Lavillenie, Bernie et Thierry Cyprès.
Après avoir donné Polirico avec Cokoriko en 2015, Polimère a été ramenée au porte-drapeau du Haras du Cercy tous les ans depuis 2017. Elle permet au filis de Robin des Champs de gagner pour la 1e fois un Gr.3 avec une femelle, avec qu'il avait obtenu pour l'instant la grande majorité de ses succès de black-type avec des hongres.
