Listed toulousaines : De belles plantes dans la ville rose

 

 

 

Le Prix Caravelle (du nom d’une pouliche de Marcel Boussac, gagnante du Prix de Diane) parrainé depuis 1988 par le Haras de Granges (le sympathique Mathieu Daguzan-Garros) et réservé aux pouliches en quête de caractères gras, a été remporté par une marseillaise, La Peinture, la bien-nommée. Invaincue après cinq sorties, la fille de Muhtathir restait sur une victoire dans une Listed sur 2.000 mètres à Saint-Cloud, le Prix Rose de Mai. A cette occasion, elle faisait sa rentrée loin de ses bases en devançant la pouliche de Yannick Fouin, Crécy (par le regretté Refuse To Bend) qui pour sa part n’a été battue, par la suite, que par Waldlerche (voir article précédent) dans le Prix Pénélope (Gr.3).

 

La fille Muhtathir avait été présentée, yearling, aux ventes d’octobre d’Arqana par le Haras des Monceaux pour le compte de ses éleveurs, une association composée de Jean-Michel Descamps (président des courses de Bordeaux) et de l’irlandais Kildaragh Stud (Peter William Kavanagh). Le conseiller de Jean-Claude Seroul, Alain Décrion, avait fait tomber le marteau en sa faveur au prix de 100.000 €.

 

 

 

 

La Peinture est issue de Pertinence (Faslivev), gagnante en débutant à Maisons-Laffitte pour son propriétaire-éleveur, l’Ecurie des Monceaux, entraînée par Carlos Lerner.  Elle avait été achetée 170.000 Guinées aux ventes d’élevage de Newmarket par Meridian International (Ghislain Bozo) dans les flancs de sa mère, Peace Signal (Time For a Change). Cette dernière, élevée par Allez France Stables (famille Wildenstein) est restée inédite et son demi-frère n’est autre le champion Peintre Célèbre (Nureyev). C’est évidemment la formidable famille des « P » dont Planteur, entre autres, est actuellement le porte-drapeau (vendu cet hiver, il a pris la 3e place de la Dubai World Cup).

 

C’est aussi la famille de Pawneese, gagnante des Oaks d’Epsom et du Prix de Diane 1976, alors distant de 10 jours. Cette année, 15 jours les séparent et pourquoi ne pas rêver au même exploit.

 

 

 

 

Le Prix Aymeri de Mauléon (de son vrai patronyme, Aymeri de Mauléon de Bruyères, ancien président de la Société des Courses de Toulouse, décédé en 1980), le pendant pour les poulains, est, quant à lui, sponsorisé depuis 2002 par le non moins sympathique courtier Jean-Pierre Deroubaix (French Bloodstock Agency). Son vainqueur n’est autre qu’un élève de l’écurie en forme du moment, celle d’Ahmed Mouknass, associé à son ami Anthony Forde (Pandora Stud) portée par Lucayan, un fils de Turtle Bowl (le père, entre autres, de French Fifteen).

 

Entraîné par le palois François Rohaut (lui aussi en très grande forme, déjà 31 succès cette année), Lucayan avait débuté victorieusement en décembre dernier à Pau sur la PSF et avait confirmé début mars sur celle de Chantilly n’étant battu que par le plus petit des nez. Fin mars, il n’est devancé que par le deauvillais, Coup de Theatre (Gold Away), dans le Prix Omnium II (préparatoire à la Poule)

 

La mère de Lucayan, La Vltava (Grand Lodge) avait été achetée par le conseiller des deux amis, le courtier Marc-Antoine Berghgracht (lui aussi en état de grâce) sous l’entité, MAB Agency aux ventes de 2 ans de S-Cloud, organisées par Arqana pour 85.000 €. Il était présenté par l’Ecurie Prevost-Baratte qui l’avait préparé pour Crispin de Moubray.

Ce dernier l’avait acheté, foal, 17.000 €. aux ventes de décembre à Deauville présenté par Neustrian Associates (basé au Haras du Buff pour la succession du regretté Pierrre-Charles Le Métayer) sous le nom de Karelinum. Le poulain a été élevé par le 1e commissaire de France-Galop, Jean-Pierre Colombu, qui, la veille, s’est imposé également, comme propriétaire-éleveur, à Enghien dans le Prix Romati (Listed) avec Pythagore.

 

 

 

 

 

Dix ans plus tôt, Jean-Pierre Colombu avait fait courir La Vltava sous ses couleurs, une pouliche qu’il avait acheté yearling à Newmarket 25.000 Guinées par l’intermédiaire de Bertrand Le Métayer. A l’entraînement, elle avait été confiée à Henri-Alex Pantall qui lui a fait gagné 2 courses, l’une à 3 ans à Saint-Malo, l’autre à 5 ans à Cagnes sur Mer et s’était classée 3e du Prix Pierre Versein, une bonne épreuve de pouliches pour 3 ans courue à La Teste.

 

Lucayan est le frère cadet d’un fils de Della Francesca, Karluv Most, acheté, quant à lui, 17.000 € par Carlos Laffon-Parias. Confié à Xavier Thomas Demeaulte pour un « client » espagnol de Madrid, Inigo Ramirez, Karluv Most s’est classé second du Derby du Midi et du Prix Daniel Guestier au Bouscat.

Il faut aller chercher la 4e génération pour trouver un pedigree digne de ce nom. Cette génération est portée à bout de bras par Pasadoble que l’on a du mal à présenter tant sa production est extraordinaire. Juste un mot pour rappeler qu’elle est la mère de championne Miesque.

 

 

 

 

Notes :

 

  

 

Le succès appelle le succès : en début de semaine, l’association Mouknass-Forde a remporté le Prix Noailles (Gr.2) avec Hard Dream (Oasis Dream) acheté par leur conseiller, MAB Agency, pour 300.000 € aux ventes d’octobre à Deauville (le top-price). Son éleveur, l’Ecurie des Monceaux, en a gardé un tiers.

Le Prix La Camargo semble réussir à Marc-Antoine puisque après la victoire de Nova Hawk, l’an passé, c’est au tour de Lily America, il y a moins d’un mois, imitant en cela sa grande sœur, Liliside (American Post) en 2010. Le Prix La Camargo est une des épreuves préparatoires à la Poule que l’aînée s’était adjugée sur la piste. Que souhaiter à la cadette !

 

 

 

 

Nova Hawk (Hawk Wing) était la trouvaille de MAB à Newmarket, payée 18.000 Guinées. Les deux lauréates de Saint-Cloud ont été dénichées à Deauville : la sœur aînée, en octobre, pour 39.000 € et sa sœur cadette, quant à elle, en août pour 135.000 €.

 

Il faut croire que Marc-Antoine est inspiré par le sexe, dit opposé, puisque en 2011, ses achats avaient aussi fait « tilt » avec Epic Love (Vanteaux, 2e Prix Saint-Alary), Nova Step (Ronde de Nuit, 3e Prix des Réservoirs) et j’en passe….mais c’est également le cas avec Marotta (Prix Saint-Alary), Lady of Chad (Marcel Boussac)…

 

Pour l’anecdote (non, je plaisante) signalons que se courait également la 3e étape du Défi du Galop, la 3e Listed de la journée. Aizavoski (Monsun), le vainqueur de l’an dernier, a remis le couvert et a gardé son titre aux dépens d’Agent Secret, un pensionnaire de….François Rohaut.