Derby d'Epsom : Golden Horn ou l'or des diamantaires

12/06/2015 - Grand Destin
Né près de Newmarket, le fils de Cape Cross, gagnant du Derby d’Epsom, est la propriété d’un des membres d’une famille richissime ayant fait fortune dans l’extraction et la vente de diamants en Afrique du Sud, la famille Oppenheimer. Par Xavier BOUGON.


Golden Horn Epsom Derby 2015

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Une famille maternelle dans le giron Oppenheimer depuis les années 70
Golden Horn, le pensionnaire de John Gosden, est né à Cheveley, tout près de Newmarket à Hascombe Stud (290 acres) chez son propriétaire-éleveur, Anthony-Ernest Oppenheimer. Son père, Sir Philip, avait acquis le haras en 1965 suite au décès de Sir Arnold-Adrian Jarvis (aucun lien de parenté la famille d’entraineurs), le fils de Sir John Jarvis (1876-1950), fondateur du haras.
 
C’est à Hascombe Stud qu’est né, en 1942, un fils de Nearco, un certain Royal Charger pour la famille Jarvis. Huit ans plus tard, naît sa propre sœur, Tessa Gillian, qui deviendra l’aïeule de Golden Horn.
Sur la piste, elle s’était classée seconde des 1000 Guinées et des Coronation St., à chaque fois devancée par sa compagne d’écurie, Happy Laughter (deux élèves de John-Layton «Jack» Jarvis). A 2 ans, elle avait pris la seconde place des Cheveley Park après s’être attribuée les Molecomb St. Elle portait les couleurs de Sir Adrian Jarvis qui venaient de son père récemment décédé (bleue, coutures or, toque bleue, gland or).
 
Pour Sir Arnold-Adrian Jarvis (décédé en janvier 1965, à 60 ans), Tessa Gillian mettra au monde en 1955, une fille de Supreme Court, Courtessa.
 
 
Golden Horn et Frankie Dettori passent le poteau du Derby 2015 en première position
 
Courtessa, grand-mère de Habibti
 
Courtessa, inédite sur la piste, donnera naissance à 5 vainqueurs dont un seul black-type, D’Urberville (Klairon). Ce sont plutôt deux de ses filles qui vont donner un peu de gras à la lignée maternelle : Klairessa (Klairon) et Lora (Lorenzaccio). Une autre de ses filles, Mink and Diamonds (Princely Gift), victorieuse à trois reprises en Irlande, sera vendue en France où elle passera dans plusieurs mains dont celles de Claude Puerari puis celles de Paul de Moussac (éleveur de sa fille First Water, seconde du Prix des Tuileries, 3ème Prix Minerve, 4ème Prix Marcel Boussac, puis mère d’Invité d’Honneur, entre autres).
 
Klairessa (1969 Klairon), née à Marston Stud, s’est imposée à 3 ans à Wolverhampton pour l’entrainement du Capt. Timothy-Arthur Forster. Deux de ses filles, Great Klaire (1976 Great Nephew) et Eight Carat (1975 Pieces of Eight), seront exportées dans l’hémisphère sud, Australie et Nouvelle-Zélande où elles ont tracé au plus haut niveau: Octagonal (Zabeel), Danewin (Danehill), Commands (Danehill), Viscount (Quest For Fame), entre autres, font partie de leur descendance.
 
Une autre de ses filles n’est autre que la championne sprinteuse, Habibti (Habitat), lauréate, entre autres, du Prix de l’Abbaye de Longchamp 1983, à 3 ans (dans un temps record (54’’30, toujours d’actualité) pour l’entrainement de John Dunlop. Elle deviendra la grand-mère de Morshdi (GP von Baden, Derby italien, 2ème de l’Irish Derby...).
 
 
Habibti, un phénomène de vitesse pure
 
Notes
  • Royal Charger et sa propre sœur, Tessa Gillian, sont des produits de Sun Princess (née en 1937 de Solario et Mumtaz Begum). Sun Princess a pour demi-frère ou demi-sœur (par Nearco), un certain Nasrullah, une certaine Rivaz (d’où Kalamoun, entre autres) et une certaine Malindi (d’où, entre autres, Oh So Sharp, filly Triple Crown).
  • D’Urberville avait été acheté yearling par John Hay («Jock») Whitney qui va le mettre en pension chez Jeremy Tree. Le fils de Klairon va remporter à 2 ans, les Norfolk St. (futur Flying Childers St.), va se classer second du Prix Robert Papin (de Zeddaan) et des Dewhurst St. A 3 ans, il s’adjuge les King’s Stand St. (devant le champion sprinter So Blessed) et termine au pied du podium des Nunthorpe St. (de So Blessed, entrainé par un autre Jarvis, Michael-Andrew). Il prendra, à 7 ans, la direction de Chantilly pour atterrir dans les boxes d’Henri van de Poële. Portant les couleurs de sa sœur, Mme Alec Head, D’Urberville va s’imposer à deux reprises dans une course de cavalières à Clairefontaine (à chaque fois, monté par Micheline Leurson) et à deux reprises dans des courses d’apprentis (à chaque fois, monté par Philippe Bruneau) avant de faire sien, à 8 ans, le Prix du Petit-Couvert (Gr.3). Castré, il a dû servir ensuite de maitre d’école aux jeunes pousses de l’écurie Head.
  • Habibti, née à Moygaddy Stud (à Maynooth, C° Kildare), a été vendue yearling 140.000 Guinées en septembre 1982 à Newmarket par son éleveur, John P. Costelloe (membre de l’Irish Turf Club). L’année suivante, John et son épouse Mary Carr (ou Maire en gaëlique), achète un haras dans le Kentucky, Silver Springs Stud (220 acres) où seront stationnés une quinzaine de poulinières. Après le décès en 1990 de John, sa veuve (décédée en décembre 2010) va y faire naître Elusive Quality et son fils Elusive City. Le haras est revendu en 2007 aux deux frères O’Rourke, David et Iain, fils du couple irlandais, Dermot et Perle O’Rourke (Plantation Stud à Newmarket, acheté deux ans avant le haras du Kentucky).

 
Cape Cross donne avec Golden Horn son 2e gagnant de Derby d'Epsom après Sea The Stars

 

Une des 8 filles de Courtessa, Lora, la mère d’On The House
 
Courtessa a mis au monde 10 foals dont 8 filles, trois seulement se sont imposées au moins une fois, mais aucune d’entre elles n’a obtenu de caractères gras sur la piste, loin de là. Rappelons que D’Urberville est le seul black-type. Après la naissance donc de Klairessa viendra, quatre ans plus tard, celle de Lora (1972 Lorenzaccio).
 
A l’entrainement chez Harry Wragg, Lora n’est pas capable de prendre le moindre penny lors de ses 7 sorties à 3 ans. Elle intègre donc les effectifs d’Hascombe Stud ou Valiant Stud, une annexe voisine.
Elle fait partie de la trentaine de poulinières appartenant à Philip Oppenheimer (anobli en 1970 et membre du Jockey Club anglais, l’année suivante).
Lora va donner naissance à six foals dont quatre seront vainqueurs. Parmi eux, Loralane (1977 Habitat), son premier produit et surtout On The House, son second produit née en 1979 par Be My Guest.
On The House permettra à son propriétaire-éleveur de décrocher son premier classique, les 1000 Guinées devant Time Charter avant de s’imposer, toujours à 3 ans, dans les Sussex St.
Harry Wragg, son entraineur, lui avait permis de prendre la seconde place des Cheveley Park St.à 2 ans et la 3ème des Irish 1000 Guinées.
 
Sa production ne semble pas à la hauteur de sa précédente carrière. Quelques gras figurent au pedigree, telle que sa petite-fille, Rhadegunda (2005 Pivotal), gagnante du Prix Solitude (Listed) puis mère de Fantastic Moon (Listed à Sandown Park), d’un 2 ans par Sea The Stars et un yearling par Frankel. Une fille d’On The House, Miss Penton, est à l’origine, après avoir été vendue, de Leo (Royal Lodge St.), d’Irish Field (Prix Robert Papin après avoir été acheté 18.000 € par MAB Agency).
 
Notes : 
  • Harry Wragg gagne ainsi ses troisièmes Guinées anglaises, version féminine. Ce sera le dernier de ses 13 « classics ». Il arrête le métier fin 1982 après avoir débuté en 1947. Son fils, Geoffrey prend le relais après avoir été son assistant. Geoff gagne le Derby dès la première année avec un pensionnaire de la famille Moller, Teenoso, «préparé» par son père à 2 ans. Harry avait débuté comme apprenti en 1918 puis devient crack jockey (10 classiques dont 3 Derbies)avant d’être entraineur. Il est décédé en octobre 1985 à 83 ans et son fils en avril 2010 à 77 ans.
  • Valiant Stud tient son nom de la contraction des prénoms des deux enfants de Sir Philip, Anthony et Valerie. L’entité Hascombe et Valiant Stud possèdent une trentaine de poulinières. 
 
Loralane, grand-mère de Fleche d’Or, dernière née de sa mère Nuryana, âgée de 22 ans
 

Loralane, gagnante à Newmarket à 3 ans, a déjà donné naissance à 2 poulains lorsqu’elle met au monde sa première pouliche en 1984, une fille de Nureyev nommée. Nuryana.A l’entrainement chez Geoffrey Wragg, elle s’impose dans une Listed à Ascot à 3 ans pour Sir Philip puis prend le chemin du haras où elle fait les beaux jours de son éleveur, Anthony, avec la championne Rebecca Sharp (1994 Machiavellian), gagnante des Coronation St., seconde des Queen Elizabeth St. et du Prix d’Astarté (Gr.2 à l’époque). Rebecca Sharp deviendra la mère de Miss Pinkerton (1999 Danehill), de Grand Central (2002 Sadler’s Wells).

Rebecca Sharp a une sœur cadette, Hidden Hope (2001 Daylami), seconde du Prix de Pomone et des Lancashire Oaks et surtout Fleche d’Or (2006 Dubai Destination), la dernière née, future mère de Golden Horn.

Rebecca Sharp, soeur de la mère de Golden Horn
 

 

Fleche d’Or, demi-sœur donc de Rebecca Sharp
Flèche d’Or n’a pas couru mais sa carrière de reproductrice débute de belle manière. Son premier produit, Eastern Belle (une pouliche de Champs Elysees, née en 2011) s’est imposée à 3 ans à Newbury dans une Listed puis vient de décrocher (la veille du Derby) une seconde place à Belmont dans les New York S (Gr.2) pour les couleurs d’Antoinette Oppenheimer (l’épouse d’Anthony) et l’entrainement de Graham Motion. Son second produit n’est autre que Golden Horn (Cape Cross), l’invaincu en 4 sorties. Il doit sa victoire dans le Derby d’Epsom à la supplémentation (£75.000) de son entourage après son succès dans la préparatoire, les Dante St.
 
Rappelons que son éleveur avait voulu le vendre yearling en adéquation avec sa politique d’élevage, vendre les mâles, garder les pouliches. C’est ainsi qu’il présente le non-nommé, Golden Horn aux ventes d’octobre de Tattersalls mais revient avec, sur les conseils de son racing-manager, Hugo Giles Lascelles, racheté 190.000 Guinées.
 
« On ne peut pas garder tous les chevaux» aurait déclaré Anthony. C’est ainsi qu’en contradiction avec sa politique, Fleche d’Or, sa mère, a quitté les effectifs Oppenheimer suite à sa vente en décembre 2012 (soit avant même les débuts de son premier produit !!!) à Newmarket, pleine de Champs Elysees. Payée 62.000 Guinées par la BBA (Ireland) pour le compte d’Harry McCalmont (Norelands Stud), elle donne naissance au printemps suivant à une pouliche nommée Golden Reign, vendue yearling chez Goffs pour 150.000 €, un bon signé par le propriétaire, Steve Parkin ou Joe Foley. Depuis, Fleche d’Or a donné naissance à une fille d’Acclamation en 2014. Laissée au repos l’an passé, elle est déclarée pleine cette année de Shamardal.
 
Note :

 

  • Golden Horn avait débuté victorieusement à Nottingham en octobre de ses 2 ans, devançant, d’une tête, un fils de Sea The Stars, Storm The Stars. Ce dernier va de nouveau être dominé (7 longueurs) dans le Derby prenant la 3ème place. Il a été élevé par Summer Wind Farm, unharas du Kentucky (Frank Lyon) qui a fait, indirectement, l’actualité le week-end dernier grâce à la victoire historique d’American Pharoah. Il a acheté sa mère, Littleprincessemma, en novembre 2014 pour $ 2.100.000, pleine de Pioneerof The Nile. Le poulain qui vient de naître est donc le propre frère du Triple Crown-winner.

 

Quelques achats notoires de Sir Philip et de son fils
 
Sir Philip a débuté à la fin des années 50 après avoir eu une courte carrière de gentleman-rider. Ses couleurs franchissent le poteau en vainqueur pour la première fois, le 2 mai 1959 à Newmarket, avec un poulain de 2 ans, Little Redksin, à l’entrainement chez Edward-Charles Elliott et portant la casaque mi-noir mi-blanc (verticalement), manches mi-blanc mi-noir, toque rouge (ce jour-là, les commissaires ont infligé à son entourage 2 Livres d’amende pour des couleurs autres que celles enregistrées, selon la formule consacrée).
 
Propriétaire-éleveur d’Inchinor (en photo ci-dessous)
 
Puis va suivre l’achat de poulinières dont une des premières achetée à Charles-William Engelhard, une certaine Stop Your Tickling (née en 1949 de l’étalon Boussac, Jock) qui deviendra une jument-base de l’élevage d’Hascombe Stud par sa fille Miba.
 
Maiden sur la piste mais 4ème des Pretty Polly St. (Gr.2) au Curragh, Stop Your Tickling va donc donner naissance à Miba (1962 Ballymoss) qui s’impose dans les Princess Elizabeth St. (Gr.3 à Epsom) puis se classe seconde des Ribblesdale St. (Gr.2) et 3ème des Park Hill St. (Gr.2) (à chaque fois devancée par Bracey Bridge, montée par Lester Piggott) pour l’entrainement d’Humphrey Cottrill.
 
Miba deviendra la mère en 1973 d’African Dancer, lauréate des Park Hill St., des Cheshire Oaks, seconde des Yorkshire Oaks (de Sarah Siddons) et 3ème des Oaks d’une certaine Pawneese.
 
African Dancer va donner naissance à 6 pouliches et à 3 poulains. Nous passerons sous silence les mâles pour en venir directement à une femelle, On Show (1978 Welsh Pageant), futur mère de Inchmurrin (1985 Lomond, 2ème Coronation St.) d’où Inchinor (étalon), Balisada (Coronation St. 1999) Welney, Miss Keller (2006 Montjeu), Venus de Milo (2010), Malabar, une candidate au Prix de Diane 2015.
En outre, par ses filles, Miba est à l’origine, entre autres, de Compton Admiral (Eclipse St.), Summoner (Queen Elizabeth St.), Arvada (3ème Prix Saint-Alary), Justicara....
 
Eleveur de Footstepsinthesand
 
En 1970, une fille de Grey Sovereign, Croda Rossa remporte le Premio Lydia Tesio pour les couleurs de la Scuderia Metauro et l’entrainement d’Ubaldo Pandolfi. Son frère cadet, Cerreto va remporter le Derby italien en 1973 et sa sœur Croda Alta sera, quelques temps plus tard, à l’origine d’une certaine Claba di San Jore, la formidable poulinière italienne (mère de Awelmarduk, Jakkalberry, Crackerjack King.....) et de Ela Athena.
 
Croda Rossa va rejoindre Hascombe Stud et donnera naissance à Cragador (qui deviendra étalon) et surtout à Dancing Rocks (1979 Green Dancer), gagnante des Nassau St. (Gr.2) et 3ème des Coronation St. Elle deviendra la mère de Glatisant (1991 Rainbow Quest), elle-même mère (pour Sir Philip) de Footstepsinthesand et Pedro The Great (tous les deux vendus à Coolmore), de Frappe (mère de Thakafaat, Power), de Rainbow Goddess (mère de Mahler, vendu à Coolmore), de Rockerlong (3ème Yorkshire Oaks), de Council Rock (mère de Superstar Leo, 2ème Prix de l’Abbaye de Longchamp d’où Enticing)....
 
Pelerin fait l’arrivée du Derby d’Epsom
 
En 1975, Sir Philip achète à Lord Rosebery, une jument nommée Padrona (1969 St Paddy), pleine de Welsh Pageant. Saillie par Sir Gaylord l’année suivante, elle donnera naissance à Pelerin (né en France et élevé par Hascombe Stud) qui terminera au 4ème rang du Derby d’Epsom en 1980, celui d’Henbit, pensionnaire de Madame Arpad Plesch. Pelerin enlève, l’année suivante le Grosser Preis von Baden avant d’être vendu aux USA. Une des sœurs de Padrona, Daphne (1963 Acropolis) s’était classée 3ème des Cheshire Oaks. Elle est à l’origine de Purchasepaperchase (2ème Prix Saint-Alary), la mère de Matiya (Irish 1000 Guinées, 2ème 1000 Guinées et 3ème Prix de Diane).
 
Liquidation de l’écurie Engelhard dont fait partie le champion Ile de Bourbon
 
C’est en avril 1978 que Mme Jane Engelhard (qui avait repris les intérêts de son mari, décédé en 1971) décide de liquider l'écurie de courses y compris Ile de Bourbon (en photo ci-contre, né en 1975 de Nijinsky et de la jument française Roselière) à l’entrainement chez R.F. Johnson-Houghton. Il avait couru modestement à 2 ans et son entraineur le tenait cependant en haute estime. Quand il apprend la nouvelle son mentor est catastrophé, il décide d'en parler à sa mère (Hélène) et font tout pour réunir les fonds. Il réussit à intéresser Sir Philip Oppenheimer (sponsor des King George VI depuis 1972). Le courtier David McCall, Mme Hélène Johnson-Houghton et Sir Philip Oppenheimer possèdent chacun 30% et Richard Fulke Johnson-Houghton 10%.
 
Il fait sa rentrée début mai à Newmarket en terminant à une courte tête d’un certain Shirley Heights. En août suivant, il s’impose dans les King George VI and Queen Elizabeth II St. et devient le meilleur 3 ans de sa génération en Angleterre. L’année suivante, il s’impose dans la Coronation Cup devant deux français, Frère Basile et Gay Mecene avant de terminer non placé dans le Prix de l’Arc de Triomphe. Il est cependant élu meilleur cheval d’âge en Angleterre.
 
Une fille de son étalon, Ile de Bourbon, Glowing With Pride
 
En 1982, Sir Philip achète une yearling d’Ile de Bourbon (son étalon) nommée ensuite Glowing With Pride. A l’entrainement chez Geoff Wragg, elle va se classer, à 3 ans, seconde des Park Hill St. et 3ème du Prix de Malleret (de Reine Mathilde). Elle va donner, pour son compte et le compte d’autrui, un certain nombre de black-type dont Alpride (sa petite-fille), Victoria Cross (d’où Bronze Cannon), Prize Giving (1993 Most Welcome), Much Commended (1994 Most Welcome).
 
Achat de Most Welcome, second du Derby d’Epsom
 
Deux des produits de Glowing With Pride sont issus de Most Welcome, un étalon-maison, que Sir Philip avait acheté à Eric Moller (décédé en 1988), après ses deux superbes secondes places du Derby d’Epsom (de Reference Point) et des Champion St. (de Triptych). L’année suivante, pour ses couleurs, il s’impose dans les Lockinge St. (Gr.2 à l’époque) (devant Warning et Reprimand) et monte sur la 3ème marche du podium des Sussex St. (de Warning) et du Turf Classic à Belmont. En 1989, il prendra la même place dans la Breeders’Cup Mile, celle de Steinlen.
 
Most Welcome fut entre autre étalon en Suède et ce dès 2004
 
Sa famille maternelle a fait les beaux jours de White Lodge Stud (les deux frères Moller). Most Welcome est un fils de Topsy (la sœur de Teenoso, par leur mère Furioso). Il avait élu domicile dans un premier temps à Medler Stud puis les dernières années européennes à Barton Stud avant de s’exiler au Brésil où il est décédé en 2009, à 25 ans. Après le décès d’Eric Moller, le haras est vendu à Cheik Mohammed ainsi qu’une partie du patrimoine équin, à l’exception de Most Welcome.
 
Propriétaire-Eleveur de Sasuru
 
Saillie par l’étalon-maison Most Welcome, Sassalya va donner naissance à Sasuru en 1993 qui va enlever le Prix d’Ispahan et le Prix Guillaume d’Ornano. Il prendra ses quartiers comme étalon en Allemagne mais disparaît très rapidement, à l’âge de 7 ans. Sassalya, victorieuse en Irlande à 3 ans, s’est classée ensuite 4ème des Princess Royal St. (Gr.3). Elle n’est autre que la fille de Valya (Prix de Pomone pour Mme Volterra) la mère également de Lafontaine et Beau Sham. Sassalya est entrée dans le giron d’Hascombe après son achat en 1979, pleine de Brigadier Gerard. Sa première fille, Krisalya (1986 Kris) donnera naissance à Rose Gypsy, qui une fois vendue yearling, va enlever la Poule d’Essai des Pouliches pour le team Coolmore. Une autre fille, Etosha (1990 Green Desert) deviendra la grand-mère de Change The World (Derby du Midi pour l’entrainement de JCR). Une autre de ses filles, The Faraway Tree (née en 1994, 2ème Park Hill St pour les Oppenheimer) donnera naissance à Tuscan Evening (Oasis Dream), vendue yearling puis gagnante de Gr.1 aux USA. Sossus Vlei (par l’étalon maison Inchinor), dernier produit de Sassalya, a terminé au 3ème rang du Prix Perth.
 
Un achat Aland à Keeneland, Divine Danse
 
La pure sprinteuse, Divine Danse (Prix du Gros-Chêne, de Seine et Oise, de Ris-Orangis 1991, seconde du Prix Morny 1990, 3ème Cheveley Park St.) est présentée aux ventes de novembre 1996 à Keeneland, pleine de Nureyev. Elle est vendue $ 900.000 à Hugo Lascellespour son client, la famille Oppenheimer.
Le produit qui naîtra au printemps suivant, Valentino, est placé à 2 ans chez Peter Chapple-Hyam puis à 3 ans chez John Gosden. Il se classe second des St James’s Palace St. (de Giant’s Causeway), 3ème de la Poule d’Essai des Poulains, 4ème du Prix de la Salamandre (de Giant’s Causeway). Il sera ensuite vendu pour les Emirats.
 
Une gagnante du Prix Saint-Alary, Marotta
 
Marotta, fille d’Highest Honor et de Mistra (origine Oldham), a été achetée à Deauville par MAB Agency pour 450.000 F. Présentée ensuite par Narvick International aux Breeze-Up 2001, Richard Gibson l’a acquise pour 600.000 F. Portant les couleurs d’Antoinette, l’épouse d’Anthony, elle s’impose dans le Prix Saint-Alary 2002 et dans le Premio Lydia Tesio (Gr.2) (devant la Collet, Choc Ice) en octobre suivant. Entre temps, sous l’entrainement de Richard Gibson, elle avait pris la 3ème du Prix de l’Opéra (de Bright Sky) et la 5ème du Prix de Diane (de Bright Sky). Malheureusement pour son entourage, elle est vide de Sadler’s Wells la première année et a coulé d’un foal par Cape Cross la seconde année. Son seul produit, une pouliche par Pivotal, n’a pas couru et est décédée de bonne heure.
 
Marotta et Thierry Jarnet se rendant au départ du Prix Saint-Alary 2002. Ensembles, ils vont remporter ce Gr. 1 en réalisant le deuxième meilleur temps de l'histoire du "Saint-Alary" ©Scoopdyga
 
Une fille de Linamix, nièce de Fragrant Mix, Mussoorie
 
En 2003, Hugo Lascelles signe un bon de 70.000 Guinées pour une foal de Linamix et de Fascinating Hill (venduel’année précédente par J.L. Lagardère). Nommée Mussoorie, elle va prendre la seconde place du Prix de la Seine et la 4ème du Prix de Diane (de Confidential Lady) pour l’entrainement de Richard Gibson
 
 

Anthony et Antoinette Oppenheimer, propriétaire éleveur de Golden Horn, et richissime diamantaire à la tête de la De Beers...
 
 
La De Beers-Oppenheimer, une affaire familiale germano-anglo-sud africaine
 
De nationalité allemande, Edward Oppenheimer (né en 1841, décédé en Bavière en 1924), fabricant de cigares, encourage ses fils à quitter le territoire en raison de la montée (déjà à l’époque) de l’anti-sémitisme. Ernest (né en 1880) rejoint donc son frère, Louis (1870-1956), à Londres. A 16 ans, il trouve du travail chez un marchand de diamants, Anton Dunkelshuhler, qui a également des intérêts en Afrique du Sud.
 
Ernest est naturalisé anglais en 1901 et part pour le site d’une grande mine de diamants à Kimberley. Il est en charge du bureau sud-africain et réside à Kimberley dont il devient maire (ou l’équivalent) en 1912.  Entre temps, il s’était marié en 1906 à May (Mary-Lina) Pollack qui lui donnera deux enfants, Harry-Frederick (né en 1908 à Kimberley, décédé en 2000 à Johannesburg) et Frank-Leslie (né en 1910).
 
Ernest prend la direction du groupe De Beers Mining Company tout en créant, en 1953, une filiale basée à Londres, Anglo-American. Il devient l’homme le plus riche d’Afrique du Sud. Suite à son décès en 1957, Harry, son fils, prend la direction de la De Beers.
 
Ernest avait un frère cadet, Otto (né en 1882) qui va épouser Béatrice Rosenberg (1885-1975). Ils deviendront les parents de Philip, né en 1911. Philip, diplômé de Cambridge et d’Harrow, travaille en étroite collaboration avec son cousin germain Harry et prend la direction de filiales à Londres (débutant en 1934) puis à Anvers (dont la De Beers Central Selling Organization) suivi, aux commandes, par son fils Anthony (né à Londres en 1937).
 
 
Notes :
  • Pour l’anecdote, Ernest va se convertir au christianisme après la mort de son épouse en 1934 suivi de celui du décès accidentel de son fils, Frank (noyade à Madère au Portugal). Quelques mois plus tard, il se remarie avec Lady Caroline («Ina») Magdalen Harvey (fille d’un Lord anglais) qui a déjà un fils, Michael, né en 1925).

 

  •  Harry avait débuté ses études à Johannesburg puis rejoint l’Angleterre où il entre à Charthouse School et à Christ Church School à Oxford. Plus tard, à la tête de la De Beers, il a la particularité de n’embaucher que des cadres diplômés d’Oxford. Il sera considéré comme l’un des hommes les plus riches de la planète. Il est le père, entre autres de Nicholas («Nicky», né en 1945 à Johannesburg) qui aura de hautes responsabilités au sein du groupe.

 

  •  Sir Anthony (qui a repris le titre de son père) est marié à Antoinette-Maria von Westenholz (née en 1947 à Hertford). D’un précédent mariage, elle avait donné naissance à 3 enfants dont Nina Antoinette (née en 1971), présente à Epsom en ce jour de gloire.
 
  • La De Beers émerge à la fin du XIXe siècle en Afrique du Sud, qui constitue à l’époque le nouvel eldorado du diamant suite à l’épuisement des sites indiens et brésiliens. Dès le début du XXe siècle, la production spectaculaire de ses sites se cumule avec celle de la Namibie, et indirectement celle d’Angola et du Congo. Rapidement, la De Beers parvient à canaliser la quasi-totalité de leur production à travers des circuits plus ou moins formels ou légaux. L’emprise de la De Beers sur l’univers du diamant pendant toute la première moitié du XXe siècle a principalement été l’œuvre d’Ernest Oppenheimer qui en devint officiellement le président en 1929. Il récupéra l’entreprise fondée en 1888 par Cecil Rhodes et Barney Barnato, et qui avait été entretenue par le Syndicat de Londres (une association de dix banquiers londoniens) jusqu’à son institution en 1929. À la mort d’Ernest en 1957, l’entreprise reste entre les mains de la famille Oppenheimer et l’expansion commerciale se poursuit avec toujours le même dessein : maintenir le statut de monopole de la De Beers dans le secteur. Cette situation perdure jusqu’à la chute de l’URSS, après quoi les diamants russes, autrefois canalisés par la De Beers, trouvent leurs propres débouchés. Aujourd’hui, le groupe sud-africain et la compagnie russe d’extraction Alrosa restent en partenariat plus ou moins étroit, tout en distinguant leurs activités.

 

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