Clément Lefebvre : "je m'interdis de douter !"

Alors qu’il fêtait son titre autour d’un verre avec des proches à Cagnes-sur-Mer, Clément Lefebvre a pris le temps de nous exposer son sentiment à propos de  sa remarquable saison 2024, qui l’a vu décrocher sa première Cravache d’Or. « C’est un très grand soulagement d’être parvenu à obtenir ma première Cravache d’Or, après quatre en argent. Elle est le fruit de beaucoup de sacrifices et de kilomètres. Hormis mes six semaines d’arrêt pour des blessures, je n’ai pas pris un seul jour de vacances. » Originaire de l’Ouest de la France, Clément est très attaché à ses racines, il n’a d’ailleurs pas hésité à se rendre sur des « petits » hippodromes champêtres a de très nombreuses reprises. « J’adore monter sur ces champs de courses. De plus vis-à-vis de mes clients il est nécessaire de s’y rendre pour entretenir le lien de confiance. »

 

 

 

 

 

Longtemps premier jockey chez Gabriel Leenders, l’une des écuries les plus importantes de l’hexagone, Clément est devenu free-lance en début d’année 2023. Peu après cette décision, il chuta lourdement à Fontainebleau et se retrouva sur la touche durant 6 mois. Après s’être remis sur pied, il est parvenu - avec le concours de son agent Giovanni Laplace – à se constituer un panel d’entraîneurs solide. « Cette année j’ai beaucoup travaillé avec Donatien Sourdeau de Beauregard, pour qui j’ai fait presque la moitié de mes gagnants, mais aussi de nombreux autres professionnels partout en France. Être free-lance a changé mon approche des courses. Les chevaux sont entraînés différemment et dès lors il faut s’adapter et se remettre en question sans cesse. Cela me fait me sortir de ma zone de confort, et être encore plus pointilleux qu’avant. »

 

 

Donatien Sourdeau de Beauregard a joué un rôle clé dans le titre de Clément Lefebvre 

 

 

Une année de jockey d’obstacle est faite de hauts et de bas, dès lors le mental tient un rôle déterminent. « Je m'interdis de douter ! Il y a eu des périodes délicates, comme en avril lorsque je suis revenu de blessure. Les gagnants tardaient à arriver mais je refusais de m’apitoyer sur mon sort. Cela m’a poussé à travailler encore plus dur, et à chercher des détails qui pourraient améliorer ma monte, et m’éviter de commettre des erreurs par la suite. » En grande confiance ces dernières semaines, Clément à l’image de Lucas Zuliani semblait quasi intouchable. « Cela vient sûrement du fait de mon statut de free-lance. Monter pour de nombreux professionnels différents me permet de vite passer à autre chose, et de me challenger à chaque course. »

 

 

 

 

L'année 2024 aura notamment été marquée par un cheval : Gran Diose. « C’était la toute première fois que j’étais au départ du Grand Steeple-Chase de Paris. C’était un rêve d’enfant. J’avais convié plusieurs membres de ma famille, ainsi que des amis d’enfance. De plus j’arrivais sans pression, puisque je n’étais pas favori, mais je savais que mon cheval pouvait gagner, au vu de son dernier travail qui avait été sensationnel. Evidemment passer le poteau en vainqueur et célébrer ce succès avec tous mes proches a été la plus grande joie de ma carrière. » Alors qu’il devait être associé au crack de Louisa Carberry dans la Haye Jousselin, Clément s’est blessé à l’épaule quelques jours auparavant à Angers. « J’étais dans mon canapé avec ma femme lors de la course, très calme et serein. Je n’avais aucun regret parce que d’aucune manière je n’aurai pu être en selle. Lorsque que Thomas Beaurain et Gran Diose ont passé le poteau, je me suis levé sans dire un mot, j’ai tenté de lever mon bras sans y parvenir, j’ai alors regardé ma femme et lui ait dit "on se boit un thé ?" »

 

 

 Blessé quelques jours avant la Haye Jousselin, Clément a du céder sa place à Thomas Beaurain ©APRH

 

 

Lorsqu’on lui demande ses objectifs pour 2025, le pilote nous répond : « essayer de poursuivre sur ma lancée. Je souhaite m’inscrire dans la continuité. La régularité et la stabilité sont des notions importantes. Poursuivre la relation de confiance que j’ai créée avec plusieurs entraîneurs. J’ai déjà hâte de retrouver Gran Diose pour les belles épreuves. Avec Donatien Sourdeau de Beauregard nous sommes en train de façonner de jeunes chevaux qui devraient être compétitifs en 2025. »

 

 

   En espérant que 2025 soit aussi belle que 2024 ©APRH