18 novembre 2018 - Le Pin-au-Haras
Placée sous le signe de l’élégance, le soleil avait pris rendez-vous avec les organisateurs de la dernière réunion de l’année sur l’hippodrome de la Bergerie.
La gente féminine détenait, semble-t-il, les clés de l’hippodrome, s’octroyant la 1ère course ainsi que l’épreuve de clôture ouverte aux paris, mais aussi, la course de percherons. Faute de disponibilité des vidéos de courses, voici un résumé, en texte, et en images, de cette dernière réunion au Pin.
Tout d’abord, faisons honneur à la Reine du jour, Maëva Balan, jeune vendéenne de 26 ans, élue Miss International France 2017. Miss International est le 3ème concours mondial après Miss Univers et Miss Monde, rassemblant 70 pays, se déroulant au Japon. La Miss de chaque pays est désignée par le biais d’une seule soirée, pas de qualification au travers de Miss départementale, régionale ou autre comme l’est la Miss France que chacun de nous connaît. Comédienne et modèle, elle était présente à chaque remise de récompense à l’entourage du vainqueur sous les regards du public présent.
Maëva Balan - Miss International France 2017
Maëva Balan, sur le podium, en compagnie de Thierry de Chambord, vice-président de la Société des Courses du Pin
Place aux courses :
Elodie Schmitt, permis d’entraîner, venue du Bas-Rhin avec Horse Boréal, un hongre de 5 ans, à la robe grise que son père, Tin Horse, transmet, s’adjuge l’épreuve d’ouverture, le Prix du Haras de Montaigu (course plate sur 2200m pour maiden mâles et hongres de 3 ans), sous la selle de Cyril Stéfan. Elevé au Haras des Eclos, par Laurence Gagneux, à 5km à vol d’oiseau du poteau d’arrivée de l’hippodrome, Horse Boréal, était arrivé la veille, séjournant chez son éleveuse. Elodie Schmitt obtenait le 2ème succès de l’année, 10 jours après la victoire de Samba Pati sur l’hippodrome de Chantilly.
Horse Boréal et Cyril Stéfan, vainqueurs du Prix du Haras de Montaigu
Laurence Gagneux, éleveuse d'Horse Boréal et Elodie Schmitt, entraîneur, récompensée
La 2nde épreuve de la journée, un steeple-chase pour 5 et 6 ans sur 3700m, le Prix du Haras de Gouffern, a vu la victoire, de bout en bout, de Cœur de Brume (Saint des Saints), entraînement David Cottin, monté Wilfrid Denuault, sous les couleurs de Zorka Wentworth, propriétaire de Baie des Iles (la gagnante du Prix des Drags 2018).
Coeur de Brume et Wilfrid Denuault, au saut du talus en sable
Coeur de Brume franchit le poteau, en tête
La 3ème course, sponsorisée par Al Shahania Stud (ex Haras des Cruchettes, cher à Pierre Julienne, propriété de la famille Al Thani et dirigé par Thierry de Chambord, vice-président de la Société des Courses du Pin), voyait la 3 ans de Stéphane Wattel, Lost Paradise (Muhtathir), élevée par le Haras de la Croix Sonnet, montée par Morgan Delalande, franchir le poteau en tête, de plaisante manière, sur ce parcours des 2200m de la piste plate. Après 7 courses, 1 victoire et 5 places (son seul « faux pas » étant une 6ème place à St-Cloud), la pouliche de l’Ecurie Palos de Moguer prendra prochainement la direction du centre d'entraînement de Dragey, son avenir étant orienté vers les obstacles, sous la férule de Dominique Bressou.
Lost Paradise et Morgan Delalande
Seule au poteau, Lost Paradise
Vient, ensuite, la plus belle épreuve de la journée, le Grand Cross, épreuve comptant pour le Championnat de France de Cross Country. Disputé à allure régulière, où l’on regrettera la chute de Boeing du Bara (Crillon), à la seconde difficulté du parcours, sans gravité, et celle de Star Rochelais (Even Top), qui menait la course depuis le début, au saut du fence (faisant suite à l'enchaînement triple de haies et volpum), le peloton, emmené par C’Lartist Maulde (Maximum Security), franchissait les difficultés, Cooper des Ongrais (Crillon) et Moon Wells (Irish Wells) fermant la marche. C’Lartist Maulde accélérait l’allure au milieu de la diagonale avant l’ultime tournant. Moon Wells et Cooper des Ongrais lui emboîtaient le pas. Contrairement aux 2 précités, C’Lartist Maulde baissait de pied, César de Prétot (Kap Rock) revenait sur lui, tandis que Moon Wells et Cooper des Ongrais se lançaient dans une lutte, âpre et indécise, jusqu’au poteau. Au passage de celui-ci, bien malin celui qui pouvait annoncer le vainqueur, pas même Angelo Gasnier et James Reveley, les plus proches protagonistes. Les commissaires, après une très longue étude de la photo d’arrivée, tant l’écart entre les 2 était infime, déclaraient, au bout de 15 minutes, la représentante de l’Ecurie des Dunes et Stéphane Gohin, Moon Wells, vainqueur de cette édition, au dépend de Cooper des Ongrais, l’élève de l’Ecurie Chemin-Herpin, qui plaçait également César de Prétot au troisième rang de ce Grand Cross. Moon Wells en profitait pour accrocher, à son palmarès, son 1er Grand Cross, après avoir glané ses 6 autres victoires de cross sur les hippodromes de Bréhal, Granville et Strasbourg.
Moon Wells au 1er passage du talus en sable
Moon Wells et Angelo Gasnier
Moon Wells - Cooper des Ongrais, la lutte fait rage
Un nez (infime) départage Moon Wells de Cooper des Ongrais
Retour au plat pour la 5ème, une course pour Gentlemen-Riders et Cavalières sur la distance de 3100m. 2 cavalières étaient déclarées parmi les 9 concurrents, et ces demoiselles se sont partagées les 2 premières places. Perrine Cheyer, fille de Franck, ancien grand jockey riche de plus de 500 victoires et de Sophie, ancienne cavalière émérite, passait le poteau en tête, associée à Dinan (Bernebeau), un représentant de Mikaël Mescam (ancien jockey, frère de Damien, tous 2, fils du regretté Didier), devant Laura Volante, associée à Eau de Vie Macalo (Centennial), élève de Luigi Maceli, ancien jockey, passé entraîneur cette année. Perrine obtenait sa 4ème victoire de l’année, le 10ème succès de sa jeune carrière, débutée en 2015.
Dinan et Perrine Cheyer
Un cross, pour 4 et 5 ans, sur la distance de 4100m, opposant un lot famélique de 4 partants, était ensuite proposé au public. Easyland (Gentlewave) menait le bal mais refusait de sauter le triple de haies, éjectant Quentin Samaria, sans gravité. Le représentant de l’Entraînement Chemin-Herpin, Daxxolem’s (Axxos), venant de chuter en début de parcours lors de la réunion du 21 octobre, se retrouvait en tête pour aborder les difficultés des ¾ du parcours restant. Le représentant de la casaque Magalen Bryant, Stribel (Sumitas) venait ajuster Daxxolem’s dans les derniers mètres de ce cross. Patrice Quinton réalisait le doublé en gagnant les 2 cross du jour, devançant l’Entraînement Chemin-Herpin à chaque fois.
Daxxolem's devant Stribel et Espoir
Stribel et Angelo Gasnier
La dernière épreuve, course plate de 2350m pour 4 ans et plus, réservée aux Gentlemen-Riders et Cavalières, voyait, à nouveau, une femme briller en piste, en la personne de Mélissa Boisgontier, associée au représentant de Julien Phelippon, Horizon Mersois (Falco), déjà vainqueur, tous 2, cet été sur l’hippodrome de Pompadour. Au terme d’une belle lutte dans la ligne d’arrivée, Mélissa Boisgontier prenait le dessus sur Thibaud Macé et Motzer (Manduro).
Horse Mersois, à la corde, une tête devant Motzer
Mélissa Boisgontier
Pour conclure cette belle et fraîche journée de novembre, dernière réunion qui plus est, la Société des courses du Pin avait organisée, comme depuis quelques années, une course de percherons. Départ donné à la sortie du dernier tournant, les 6 percherons se lançaient à pleine allure vers le poteau d’arrivée. La victoire était, de nouveau féminine. A noter, une chute, sans gravité, à mi-parcours. Ne serait-ce le résumé de la journée : des femmes à l’honneur, des chutes sans gravité ?
Après 50m de course, des écarts se dessinent
Les prémices de la chute, au centre
Le percheron avait rendez-vous avec la lune
La joie au passage du poteau
Drôle de tête ce Pur-Sang ! A non, c'était la course de percherons...
Remise de récompenses
La relève est assurée
Nous espérons, à travers ces photos et résumés de course, avoir contribué à conforter votre passion ou votre envie de venir au Pin, ou ailleurs. Tant d'hippodromes de province valent le coup de s'y rendre, et nous nous adressons au public comme aux professionnels, sans qui les courses ne pourraient exister. La conjoncture actuelle n'est pas facile, ce n'est pas faux, serrons-nous les coudes, donnons, chacun de nous, l'envie de venir aux courses, en partageant un maximum. Les courses existent depuis 1 siècle et demi, à nous tous de pérenniser cela.
David Le Guével