Ruler of The World : le Derby d'Epsom à portée de bourse
Ruler of The World
Sans doute déjà à l'époque romaine des courses de chars et assurément tant que perdureront les courses de chevaux, deux clans continueront de s'affronter. En Angleterre, où sont nées les courses et notamment la plus célèbre d'entre elles, le Derby d'Epsom, le parallèle est facile à faire entre le duel mené par les adeptes du sprint face aux classiques, et les deux parties politiques des travaillistes (auto proclamés progressistes) et les conservateurs. Dans un monde en fin de cycle, on peut se demander si le progressisme n'est pas en train de changer de camp. Retour aux courses : sans doute qu'au temps du retour aux fondamentaux, du durable et de l'authenticité, l'avenir est plutôt aux animaux qui tiennent la route plus longtemps que quelques furlongs. Sachant d'ores et déjà, à quelques rares exceptions près dont Danehill ou Mr Prospector, les étalons majeurs de l'époque contemporaine dans tous les pays sont pour la plupart des sujets classiques.
Ruler of the Word fait partie du palmarès de la course la plus prestigieuse du monde, le Derby d'Epsom, l'épreuve créée en 1780 et sur laquelle sont fondés tous les systèmes de courses d'équidés au monde, depuis le Kentucky Derby jusqu'au Yushun de Tokyo en passant par le Derby du Sénégal, de Jersey ou des Iles Fidji. Il y a plus de 200 derbys hippiques dans le monde (sans compter les derbys footballistiques), c'est à dire presqu'autant que de pays sur le planète. La 1e édition du Derby d'Epsom a été gagnée par le 1e chef de race des courses américaines : Diomed. Dans les 20 dernières année, le "Blue Ribbon" a été gagné par des éléments comme Galileo (le père de Ruler of the World), High Chaparral, Motivator, Sir Percy, Authorized, New Approach, Sea The Stars, Camelot ou Golden Horn. Certains d'entre eux, à priori méprisés commercialement, ont dù gagner leurs galons au haras par la seul force de leurs résultats.
Dès sa 1e génération, Ruler of The Word, lauréat sous l'entrainement d'Aiden O'Brien comme 7 des 20 derniers héros d'Epsom, a sorti une vedette sous la férule du fils prodige, Joseph O'Brien. Iridessa a en effet remporté par moins de 4 Gr.1 ! Héroïne du Fillie's Mile (Gr.1) en 2018 à 2 ans, elle a aligné une série impressionnante à 3 ans, tout d'abord les Pretty Polly Stakes (Gr.1) devant Magic Wand, puis les Matron Stakes (Gr.1) et enfin la Breeders'Cup Filles&Mares Turf (Gr.1), toujours sous la selle du vieux jockey irlandais Wayne Lordan, sorti de l'ombre depuis qu'il est 1e monte pour le jeune Joseph.
En France, Ruler of the Word a sorti quelques cas particuliers comme Girl of The Word, son seul produit AQPS née chez Jacques Cyprès qui avait gagné la saillie au tirage de la Fédération des Eleveurs, Mrs Dukesbury, double gagnante à 2 ans en 2019 à Pornichet et Nantes, et enfin Broken Land, lauréate à Compiègne de la dernière réunion du 16 mars avant le confinement total.
Quand il a gagné le Derby d'Epsom, Ruler of The Word restait invaincu pour sa 3e sortie, n'ayant débuté que 2 mois plus tôt par un succès au Curragh avant de remporter le Chester Vase (Gr.3) sur le parcours difficile du vieil hippodrome d'Angleterre. Elevé par Coolmore avant d'être acquis en partie par Al Shaqab, il est issu d'une mère particullièrement prolixe, puisque Love Me True a donné 6 black-type dont Duke of Marmelade. Or, il est proposé aujourd'hui à 6000 € la saillie en Normandie, un tarif imbattable en terme d'accessibilité pour un gagnant de Derby d'Epsom, encore jeune déjà et père d'une gagnante de Gr.1.