Volez au dessus des 250 hectares du Haras de Castillon avec Benoît Jeffroy
Tout comme son père Bernard et son grand-père Robert avant lui, Benoit Jeffroy est un homme calme et décidé. Et s'il a quitté sa chère Bretagne à 18 ans, il reste imprégné par ses racines. Non seulement pour faire lui-même des crêpes de blé noir tous les midis ou presque, mais aussi pour atteindre ses objectifs sans déroger d'un iota à son idée de départ.
Benoît Jeffroy.
Homme de livres et de terres en même temps, il fréquentait déjà comme s'il était chez lui le ring de Deauville avant d'avoir l'âge d'entrer au collège, naviguant dans les pedigrées avec une connaissance spectaculairement encyclopédique. Mais sans doute l'étude des croisements lui semblait plus pertinente que celle proposée dans les cursus scolaire. Alors à 18 ans, il a pris son balluchon. Son père lui a indiqué que, quitte à partir, il fallait partir, en l'occurrence le plus loin possible... en Australie !
Et là, chez les wallabies, comme un peu plus tard chez les cousins de Néo-Zélande dans le cadre du Darley Flying Start, Benoit Jeffroy a nourri le goût des grands espaces qu'il avait déjà apprécié sur le vaste domaine familial à Chateauneuf du Faou, où on parle en centaines d'hectares. Il a notamment travaillé à Cambridge Stud, un modèle du genre qui a produit Zabeel, le Northern Dancer de l'hémisphère sud, et qui a été sacré leader du pays pendant 22 années consécutives en basant tout sur les immenses surfaces et l'élevage en extérieur. Là-bas, les hectares s'étendent à perte de vue, et les boxes limités à la préparation aux ventes de Karaka. Même les naissances se passent dehors, dans des parcs légèrement éclairés, qu'il pleuve ou non !
Revenu en France, Benoit Jeffroy a travaillé aux ventes de saillies des étalons français de Darley, stationnés au Haras du Logis, avant de prendre la tête de l'opération d'Al Shaqab en France, puis donc du Haras de Bouquetot. En parallèle, Benoit Jeffroy a monté son petit élevage personnel, enfin petit au départ.... C'est ainsi qu'il a acquis en 2015 les 30 hectares du Haras d'Elbe, près de Livarot, qui avait le grand avantage d'être quasi voisin de la Clinique du Livet, où sa femme est vétérinaire, et de l'annexe de Bouquetot, un domaine de 130 hectares où sont réunis la plupart des chevaux de l'effectif Al Shaqab. A partir de cette base, Benoit Jeffroy a commencé à s'agrandir, par des acquisitions ou des locations facilitées par le fait que lui sait bien parler aux agriculteurs puisqu'il est un enfant de leur monde. Et aujourd'hui, le domaine atteint 250 hectares !
Avec son responsable David Leseine, un ancien du Mézeray, et son équipe, Benoit Jeffroy fait de l'élevage et du consignment, souvent en partenariat avec son frère Thomas qui gère la Scea des Prairies à Chateauneuf du Faou en Bretagne. Autant dire que la camion ciglé Armorica connait la route par coeur !
