Visite guidée du Haras de Victot avec Roland Monnier
Le château de Victot
S'il ne se déplace guère ni aux courses ni aux ventes, Roland Monnier est une figure de l'élevage en Normandie. A 73 ans, actif dans le métier depuis donc plus de 5 décennies, il a connu plusieurs époques des courses françaises et de l'élevage de haut niveau autour de Deauville, dont l'un des autres derniers témoins est Alec Head. Roland Monnier a travaillé au Haras de Meautry pour le Baron Guy de Rothschild, à l'époque où leurs pensionnaires étaient entrainés par Geoff Watson. Puis il est allé 8 ans à Etreham comme responsable du Haras développé par Roland de Chambure. Là, il a élevé Detroit, All Along, Three Troikas, Irish River.
Roland Monnier
Ensuite, Roland Monnier est revenu à Meautry, à une époque où les "Rothschild" , même en perte de vitesse par rapport aux heures de gloire passées, malgré Grise Mine ou Indian Rose, représentaient encore une 30aine de yearlings par an envoyés chez André Fabre, puis Jean-Marie Béguigné. Chargé par le baron Guy d'en faire un haras commercial, il a alors pris une clientèle extérieure. Ensuite, Roland Monnier se retrouve à Bouquetot, le haras aujourd'hui d'Al Shaqab, qui appartenait dans les années 80 à Alec Weisweller. Il travaille notamment avec Mme Tsui, la businesswoman de Hong Kong. propriétaire notamment d'Urban Sea, herbergée en France après sa victoire dans le Prix de l'Arc de Triomphe. La future mère de Galileo et Sea The Stars fera d'ailleurs son 1e poulain dans l'hexagone, aux bons soins de Roland Monnier, un fils de Bering nommé Urban Ocean qui gagnera un Gr.2 en Irlande avant de rater sa carrière d'étalon au Haras du Camp Benard.
Gemix au Haras de Victot.
Depuis une 20aine d'année, Roland Monnier s'est installé au Haras de Victot, ayant pris la suite d'Alain Brandebourger, dans un style radicalement différent. Le symbole de Victot, situé à Victot-Pontfol à 2 pas de Beuvron-en-Auge, commune carte postale ultra touristique, c'est bien sûr son splendide câteau dont la construction remonte à ...1574 ! Entouré de douves, il a fait tomber sous le charme le Cheikh Abdullah Al Thani (Umm Qarn Farm), qui a fait l'acquisition du domaine avec son immense cour carrée à colombages en 2013. La visite d'achat a même été filmée dans le cadre d'un reportage sur M6 dans l'émission Capital, où on voit le Cheikh du Qatar, francophile et parfaitement francophine, voyageant à bord de son avion privé A340, faire aussi l'acquisition du fameux Hôtel Lambert sur l'Ile Saint-Louis à Paris, un hôtel particulier ayant appartenu au baron Guy de Rothschild. Mais le bail de Roland Monnier est toujours valable jusqu'en 2022, de même que celui d'Alexandre Fracas, qui entraine sur des terres appartenant aussi à la propriété transformée en haras d'élevage sous Napoléon, par le reponsable de la fourniture de sa cavalerie.
Aujourd'hui, Roland Monnier veille sur 60 poulinières, dont 7 à lui-même, et 4 étalons. Son plus ancien pensionnaire, Kingsalsa, tient une forme olympique à l'âge de 21 ans. Il saillit entre 50 et 80 juments depuis ses débuts, encore 69 en 2016 et 46 en 2017. Le fils de Kingmambo s'est encore distingué ce printemps avec La Sardane, lauréate du Prix de Sandringham (Gr.2) à Chantilly. Vatori, provenant de l'élevage Bader, est moins populaire ces derniers temps mais il a un bon pourcentage de réussite et Roland Monnier lui conserve sa confiance. Et bien sûr, il y a l'élève maison, My Risk, le père du crack Sire de Grugy, qui a fait 2 saisons de monte à Tréban mais qui retrouvera sa place à Victot en 2018. Le dernier arrivant s'est rendu célèbre à Auteuil où il a remporté 2 fois la Grande Course de Haies (Gr.1), sous la férule de Nicolas Bertan de Balanda. Le fils de Carlotamix, élevé par le Dr Yves Frémiot au Haras d'Ayguemorte dans le Sud-Ouest, a débuté étalon en 2015, saillissant 43 juments. En 2017, il a couvert 54 poulinières.
Roland Monnier avec Gemix
Kingsalsa
Vatori
My Risk