Edouard de Rotschild brigue un nouveau mandat à la Présidence de France Galop

14/10/2019 - Actualités
 A l'occasion de la réunion de comité de France Galop le 14 octobre, Edouard de Rothschild, l'actuel président a annoncé qu'il serait candidat à sa propre succession, au terme des élections de novembre 2019. Rappelons qu'il ne participe pas à cette élection socioprofessionelle puisqu'il est coopté. Lire son discours complet ci-dessous.

  
Edouard de Rothschild brigue un 2e mandat consécutif, qui serait donc le 4e au total. (photo APRH)

Discours d’Édouard de Rothschild
lors du Comité du 14 octobre 2019
 
Pour nous tous, autour de cette table, le moment est particulier puisque nous sommes réunis pour la dernière fois au titre de cette mandature.
Le 16 décembre, les membres du nouveau Comité seront invités ici-même à écrire un nouveau chapitre de notre histoire.
 
Pendant quatre ans, vous avez beaucoup donné de votre temps : vous avez réfléchi, vous avez débattu et vous avez agi, sans compter vos efforts.
 
Ensemble, nous avons créé une nouvelle dynamique au sein de l’Institution. Cette dynamique est le fruit de quatre années de travail, où nous avons été guidés par notre volonté d'avancer, par notre volonté de réformer. Nous avons inversé la tendance : elle était négative ; elle est devenue positive. Il va falloir persévérer, travailler plus encore, pour confirmer ces résultats.
Je vous donne quelques chiffres :
• Le PMU va mieux.
o À fin septembre, les enjeux sur les courses françaises sont en croissance (hors support de pari Quinté) de +4,6%;
o Les enjeux globaux sont enfin en légère progression sur les deux derniers trimestres (+0,5%) après une longue période de baisse continue ;
o À fin août, la tendance se redresse elle aussi sur les enjeux France : la baisse n’est plus que de -0,9% depuis le 1er janvier ;
o Les charges d’exploitation ont considérablement baissé : au moins 50 millions de réduction entre 2017 et 2019.
• Il y a plus de propriétaires.
+3% d’actifs en 2018, et un nombre d’agréments en hausse en 2017 (+9%) et 2018 (+12%)
• Même le nombre de chevaux repart à la hausse.
+1% au total, dont +1% sur les 2 ans et +4% sur les 3 ans, ce qui est encourageant.
 
• Il y a plus de monde aux courses.
En 2019, le rebond se confirme quant à la fréquentation avec une progression des entrées de +25% à fin septembre.
• Un nouveau public découvre les courses.
Vous connaissez tous le succès des JeuXdi (fréquentation moyenne de + de 8.000 personnes) et nous avons aussi une progression sur les Dimanche au Galop (+7%).
• Il y a plus de jeu sur les hippodromes.
Le chiffre d’affaires PMH sur les hippodromes de France Galop affiche +9.4% à fin septembre.
• Les recettes hors paris se sont beaucoup développées.
Le meilleur exemple est le sponsoring : 9,8 millions de chiffres d’affaires sont projetés en 2019, soit +24% par rapport à 2015.
• Je veux y ajouter le rôle décisif, dans cette période, joué par nos hippodromes en régions : à Strasbourg, où j’étais récemment, à Nantes et à Lyon, trois sociétés dont les efforts de communication via à vis du grand public, des acteurs locaux et de la presse doivent être soulignés ; de Craon à Cagnes-sur-Mer, où le public répond en nombre, tout au long de l’année ; à Vichy, qui reste notre laboratoire – comme l’avait voulu Jean-Luc Lagardère – et vient de connaître de grands succès grâce à plusieurs initiatives numériques passionnantes à étudier. Et je pourrais en citer bien d’autres. Les régions ont un rôle essentiel dans le recrutement et la fidélisation de notre clientèle, propriétaires ou parieurs. Quiconque l’oublie passe à côté d’une grande partie de notre sujet.
 
Et pour être parfaitement complet sur cette nouvelle dynamique d’ensemble, vous savez tous que l’étalonnage, l’élevage et les ventes – sur tous les segments de marché – ont évolué très positivement au cours des années récentes. Ça aussi, c’est un bénéfice qui vient indirectement des décisions prises autour de cette table. Car l’esprit d’entreprise a besoin d’un climat de confiance pour s’épanouir.
 
Aux courses, dans vos élevages, dans vos associations, à vos amis et à votre famille : voilà ce que vous pourrez dire aux personnes qui vous interrogeront sur l’action que vous avez menée depuis quatre ans. Voilà le résultat concret et objectif de votre action, voilà notre bilan commun… même si tout n’est pas parfait, ce dont nous sommes tous conscients, vous et moi.
 
Se réjouir d’avoir travaillé et d’en récolter les fruits ne doit pas nous faire oublier deux choses :
1)    Des gens souffrent ;
2)    Nous avons encore beaucoup de travail.
 
Mais la situation s’améliore. C’est un fait. Cette dynamique, elle s’est construite ici, au Comité, et dans les instances nationales et régionales du galop français, au prix de débats à notre image : passionnés !
Au prix aussi d’une très grande détermination.
Tous les choix n’ont pas été faciles, ni à faire ni à assumer.
Mais c’est la force d’une assemblée comme la nôtre que de savoir faire la part des choses pour que le galop français conserve toute son ambition.
Je veux y associer Olivier, notre directeur général, son équipe et les membres du Conseil d’administration qui se sont mobilisés pour faire évoluer positivement France Galop.
Vous le savez bien : de l’extérieur, tout semble facile. Vive le YakaFaucon ! Mais quand on est dedans, quand il faut faire des choix parfois cornéliens, quand il faut mener des actions qui auront des conséquences, on comprend à quel point la tâche est complexe.
 
Je vous ai parlé des éléments positifs nés de notre travail ensemble.
Un mot maintenant sur les actions que nous avons menées. Elles ont été très nombreuses. Jamais, sans doute, France Galop n’avait évolué autant et aussi rapidement.
Nous avons répondu présent sur tous les fronts, et tous les jours.
 
Difficile de parler de tout. J’ai retenu 6 points qui ont été essentiels dans le redressement actuel de l’Institution : 
• Le travail d’optimisation du calendrier toujours plus poussé, en lien étroit avec Le Trot et le PMU.
• La réforme du programme pour limiter les courses creuses : à fin août, la proportion de courses de moins de 8 partants est passée, en plat, de 16% à 13,7% ; et en obstacle, de 24% à 19%.
• La mise en place d’une nouvelle gouvernance au PMU, avec des managers expérimentés.
Plus de services pour les membres de France Galop : nouveau site web public, accès aux vidéos gratuites en Live et replay, nouveau site professionnel, amélioration de la qualité de restauration à partir de 2019 grâce à la rupture anticipée avec Casino…
 
• La création de nouveaux formats de réunions, de nouveaux modèles d’exploitation et de nouveaux événements à ParisLongchamp et à Auteuil, pour y développer plus d’activités et mieux les valoriser (exemples : JeuXdi, défilés de mode à Auteuil et ParisLongchamp, restauration, MEDEF, événementiel festif comme le Disc Jockey à Auteuil ou le DJ Set pour le Juddmonte Grand Prix de Paris, etc.) 
• Le soutien et promotion de la qualité de nos courses en France auprès de l’European Pattern Committe, avec une valorisation de notre programme de courses dans les deux disciplines. En obstacle : six nouvelles courses de Groupe 3 ou Groupe 2 et neuf nouvelles Listeds. En plat : le Royallieu devenu Groupe 1, le Calvados devenu Groupe 2, trois courses promues Groupe 3 et cinq promues Listeds.
• Une nouvelle doctrine pour le jugement des gênes en course, mûrie, réfléchie et adoptée par les Commissaires et le Conseil juridictionnel de France Galop.
 
C’est cela l’engagement que j’ai pris devant vous en 2015 : faire évoluer le système pas à pas, partout où la situation de la filière pouvait être améliorée. J’ai tenu ma promesse.
 
Nous avançons à présent vers 2020, avec une nouvelle période de quatre ans.
Mon analyse, c’est que dans la situation actuelle, il nous faudra deux choses :
La première, c’est une gestion très professionnelle, sans laquelle aucun avenir n’est possible. Il faudra poursuivre avec une énorme énergie et une énorme envie ce que nous avons déjà initié en matière de gestion. Je vous le rappelle :
• Une grosse baisse des charges. Alors que résultat net du PMU, entre la fin 2014 et la fin 2019, a décliné de 850 millions à 770 millions, le résultat net de France Galop (hors éléments exceptionnels) se sera, lui, amélioré de 23 millions sur la même période.
Cela correspond donc à un effort de 42 millions en 4 ans, dont plus de la moitié correspond à des baisses de charges hors encouragements. 
• Une forte réduction du nombre de salariés (454 à 370 en 2020), avec un effort particulier sur les cadres au siège (moins de directeurs, de chefs de département, fusion de structures internes…).
• De vraies réformes sociales (fusion des hippodromes parisiens, réduction drastique du nombre de mandats syndicaux…) et une qualité de dialogue social retrouvée.
• Et même si c’est un crève-cœur de fermer un hippodrome comme Maisons-Laffitte, nous avons eu le courage de nous atteler à la tâche pour enfin :
- Réduire le coût global de fonctionnement des courses parisiennes ;
- Redimensionner le centre d’entraînement, et le rénover, pour lui donner une chance de se relancer.
 
Le second pilier sur lequel nous devrons nous appuyer, c’est une créativité, une agilité et une adaptabilité plus fortes que jamais. Il faut savoir innover pour répondre aux défis d’un monde qui tourne de plus en plus vite. Si l’on veut que les courses y aient toujours leur place, il faudra toujours être force de proposition et force de réalisation.
 
Grâce au travail que nous avons réalisé ensemble depuis quatre ans, les courses ont à nouveau un avenir et ce n’était pas gagné d’avance !
Mais attention, elles ne sont pas encore sauvées… Croyez-moi, j’ai pleinement conscience que tout n’est pas gagné. Je sais, pour échanger souvent avec eux, que parmi les professionnels et les dirigeants de sociétés de courses, nombreux doivent se battre très durement au quotidien.
Ils souffrent et ils sont inquiets : cela doit nous motiver plus encore !
C’est pour eux aussi que nous devons continuer à solidifier et à renforcer la tendance positive que nous avons créée.
Ce sera un travail de fourmis. Cet avenir, à présent qu’il est à nouveau possible, il va falloir l’écrire pas à pas, comité après comité, action après action. Sans jamais mollir, sans jamais nous relâcher.
Nous avons couvert un grand chemin mais il reste encore de la route. C’est pourquoi j’ai décidé de solliciter auprès de vous un autre mandat.
Dans les semaines qui viennent, je partagerai avec vous les voies qui s’offrent à nous, afin que nous fixions ensemble notre nouveau cap. Si le Comité du 16 décembre m’accorde sa confiance, ces axes partagés constitueront mon engagement pour les quatre ans à venir.
 
Aujourd’hui, certaines de nos priorités sont identifiées. Vous les connaissez, puisque nous avons déjà commencé à travailler ensemble sur ces sujets :
Maintenir notre niveau d’ambition pour les courses françaises en plat et en obstacle : patterns, ratings, marché, étalonnage, … et retrouver plus d’unité. À ce sujet, je vous annonce aujourd’hui que je souhaite mener un référendum par vote électronique dans les premiers jours de janvier pour interroger tous les éleveurs agréés par France Galop au 31 décembre 2019 sur la meilleure manière d’envisager un retour de la prime à l’éleveur pour les chevaux de tous âges. Nous ferons des propositions et les éleveurs trancheront.
Améliorer l’image de nos courses en activant d’autres leviers que la seule médiatisation des courses, comme les actions en faveur du bien-être équin qu’il faut développer et faire connaître.
Poursuivre la transformation de France Galop : moderniser, alléger les charges et développer les revenus en dehors des paris hippiques.
Redonner un nouveau souffle à nos actions envers les propriétaires d’aujourd’hui et de demain.
Renforcer notre coopération avec le Trot et le PMU. C’est vital ! Chacun doit en avoir conscience. Nous devons travailler ensemble, d’arrache-pied, à une relance durable du pari hippique. Cela veut dire trois choses :
1)    Bâtir le programme de courses le plus performant, pour optimiser la rentabilité des paris. Nous ne réussirons que si nous sommes soudés : galop, trot et PMU ;
2)    Définir la bonne communication pour redorer l’image des courses et attirer un nouveau public. Nous ne réussirons que si nous sommes soudés : galop, trot et PMU ;
3)    Parler avec la même voix pour obtenir de l’Etat des aménagements fiscaux et une concurrence plus équilibrée avec la FDJ. Nous ne réussirons que si nous sommes soudés : galop, trot et PMU.
On disait « France Galop » ceci, « le PMU » cela, « LeTrot » que sais-je ? Demain, il faudra dire « Nous, les courses » ! Nous sommes les courses ! Nous aimons les courses !
 
 
La dynamique que nous avons réussi à créer est positive, sérieuse, et ambitieuse.
Continuons avec la même énergie, avec la même ambition, avec la même détermination… car c’est ainsi que nous nous donnerons toutes les chances de réussir !
 
Merci de votre attention.
 

Voir aussi...