Tom Rudd nous dit tout sur la vente Tattersalls à Fairyhouse !

10/11/2019 - Actualités
Ancien jockey d'obstacle de renom, Tom Rudd travaille depuis un peu pus de 20 ans maintenant pour Tattersalls Ireland. Chargé de dénicher les pépites pour les ventes, il nous explique tout sur la vente d'obstacle de foals et yearlings de Fairyhouse, mais aussi sur le complexe des ventes. 

Tom Rudd

 

Les éleveurs de Saône Et Loire Galop, ainsi que la chambre d'agriculture de Saône Et Loire, ont pu apprécier ce samedi pendant un long moment la visite du complexe des ventes Tattersalls à Fairyhouse en Irlande, guidé par Tom Rudd. Ancien jockey d'obstacle, qui a gagné de nombreux Gr.1, Tom travaille maintenant depuis plus de 20 ans pour l'organisme irlandais de Tattersalls, et est chargé de dénicher les foals et les yearlings pour la vente qui commence aujourd'hui. Les lots sont nombreux et le tout n'est pas simple à organiser, mais une mécanique bien huilée permet une vente exceptionnelle. Il nous explique.

 

La salle de vente de Tattersalls sous le soleil automnal

 

" Il y a 650 boxes sur le site de Fairyhouse, qui accueille aussi la Derby Sale, une vente de chevaux de 3 ans à vocation obstacle. Fairyhouse et Tattersalls organisent désormais la traditionnelle Breeze-Up Goresbrigde, la seule d'Irlande ! Il y a environ 120 hectares sur tout le site de la vente, et c'est une grosse organisation. Tout est optimisé, il n'y a qu'une seule entrée et une seule sortie pour les camions, qui sont équipés d'un laisser passer à l'entrée, qu'ils doivent donner pour ressortir. En tout, il y aura plus de 1000 foals durant les jours qui suivent, et ausi beaucoup de yearlings, c'est une sacrée activité ! Nous organisons aussi une vente de foals à vocation plat et de poulinières. Si les foals sont nés tardivement, ils peuvent passer en début d'année de yearling, à la vente de février, et y sont inscrits en tant que foal. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'un cheval comme Galop Marin a été vendu. La majorité des foals est achetée en vue d'un pinhooking, pour être revendue à 3 ans, si possible à la Derby Sale de Tattersalls. Lors d'une vente de yearlings, ou de juments pleines, des contrôles vétérinaires sont effectués, pour que l'acheteur connaissent quasiment tout de son potentiel achat. Après la vente, il peut aussi faire un test sanguin sur son achat, et il y a un contrôle pour les juments vendues pleines. Ainsi, on limite les mauvaises surprises, même si cela peut toujours arriver."

 

Les premiers lots sont arrivés sur place, car la vente débutait le lendemain.

 

" Le marché a beaucoup évolué ces dernières années à la vente de foals. Evidemment, beaucoup de chevaux viennent de France, car ils sont très appréciés ici comme vous le savez. Pourtant, il y a un renouveau dans notre élevage local. Les étalons à la mode sont Kapgarde et Doctor Dino chez les français, et un cheval comme Getaway est très apprécié Outre-Manche. Si vous avez un bon pedigree et un beau modèle toutefois, tout est possible ! Il y a aussi eu une augmentation des achats pour faire courir en point to point, puis revendre très cher si la victoire est à la clé. Toute l'industrie change beaucoup mais nous, notre but est de faire la passerelle entre les vendeurs et acheteurs, et qu'ils soient tout deux satisfaits. C'est déjà un gros travail ! "

 

Acheteurs et vendeurs sont accueillis comme des rois dans le pavillon.

 

"Contrairement à ce que l'on croit, les femelles ne sont pas si différentes sur le marché que les mâles. Willie Mullins a popularisé cela en faisant gagner beaucoup de femelles à haut niveau. Leur programme en obstacle s'est diversifié, avec de plus belles allocations, et la valeur résiduelle à l'élevage a pris beaucoup plus d'importance qu'avant. Ceci a été possible grâce à l'élevage français aussi, car en France, à une époque, les prix de saillie des bons étalons d'obstacle ne dépassaient pas les 7000 €, ce qui permettait de quasiment toujours retomber sur ses pieds. La sélection des juments est aussi beaucoup plus stricte en France. La donne commence à s'équilibrer."

 

Le ring de vente, où les enchères vont monter pendant 4 jours !

 

"Pour ce qui est de la différence entre les AQPS et les pur-sangs, cela ne fait aucune différence sur le ring pour les acheteurs, tant qu'il a un bon pedigree et qu'il se déplace bien ! Pour l'achat de chevaux à l'entrainement, chacun a ses critères, mais il est vrai que certains gros propriétaires préfèrent acheter des pur-sangs. Le fait qu'il y ait beaucoup moins d'AQPS fait que le programme est moins varié, et du coup, un AQPS qui gagne en plat 2-3 fois d'affilée, laisse une incertitude sur la qualité de ce qu'il a battu. Pour les pur-sangs, il y a un peu plus de sécurité. Après, il y a eu des déceptions dans les 2 races, c'est ainsi que sont faites les courses, on a des mauvaises surprises parfois, mais aussi des bonnes heureusement ! Pour ce qui est de la différence avec les ventes d'obstacles françaises et irlandaises, je dirais que nous rencontrons plus de succès avec les foals et les 3 ans, tandis que vous êtes plus forts pour bien vendre des yearlings et des 2 ans ! Mon coup de coeur chez nous cette année serait le lot 560, qui passe le 3ème jour. C'est le frère du grand champion Altior, issu de Camelot, un étalon qui a beaucoup a apporter à l'obstacle, et qui ne saillit que des bonnes juments dans la discipline, étant donné le tarif de sa saillie à 40 000 €. Nous attendons beaucoup de ce poulain évidemment !"

 

Jean-Charles Pallot en pleine écoute !

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