Emeraude de Kerza, la fin d'une histoire, le début d'une autre...

On espérait voir Emeraude de Kerza se présenter au départ du Grand Cross de Craon, dimanche prochain, mais, finalement, nous devrons nous passer de cela. Victime d’une petite tendinite à un suspenseur, la pierre précieuse de l’élevage de Kerza que Bernadette et Claude Prigent gèrent se retire de la scène, quelques mois plus tôt que prévu, mais, comme le dit Bernadette, "Emeraude rentrait à l’élevage, coûte que coûte, en 2022. Cette petite blessure arrive au mauvais moment, certes, mais depuis sa chute dans le Bourgeonneau (ndlr : la préparatoire au France Sire Anjou Loire Challenge), une appréhension me hantait quant à la voir en course, de peur qu’il ne lui arrive quelque chose de grave. Bon an mal an, elle va rejoindre ses terres natales, et nous aurons plaisir de l’observer tous les matins, habitude que nous avions lorsqu’elle venait se ressourcer à la maison, lors de ses périodes de repos."

 

Emeraude de Kerza (Honolulu) avait pour objectif ce Grand Cross de Craon, que tout professionnel impliqué dans la discipline du cross souhaite un jour remporter. Elle n’épinglera pas ce mythique titre à son palmarès mais la belle n’a pas à rougir de son parcours. Dernière lauréate du France Sire Anjou Loire Challenge (revoir l’article que nous lui avions consacré), l’émeraude devenue le diamant de Bernadette et Claude Prigent peut s’enorgueillir d’avoir remporté le Grand Steeple-Chase du Lion d’Angers (L.) après avoir terminé 2e du Prix Sytaj (Gr. 3) sur le steeple d’Auteuil, en 2018. Poursuivant, ensuite, dans la discipline du steeple, elle sera dirigée, en 2020, sur le cross, après avoir fini l’année 2019 par une participation dans les Gr. 3 Prix Montgomery et Prix Sytaj, sans pouvoir se placer.

 

 

 

 Gabriel Leenders, ayant senti le potentiel de la jument, la débutera directement dans la préparatoire au France Sire Anjou Loire Challenge, le Prix Bourgeonneau. Un essai fructueux, puisque la pierre précieuse conclura son parcours par une 4e place, l’autorisant à se présenter au départ du France Sire Anjou Loire Challenge. Raccourcie pour cause de pandémie de Covid-19, le plus long cross du monde aura eu l’avantage, pour Emeraude, de lui faire prendre ses marques. Finissant 2e derrière Amazing Comedy, Emeraude prendra la direction de l’hippodrome de Corlay, terres sur lesquelles elle fut conçue, Honolulu étant stationné au Haras de Corlay lors de sa conception.

 

 

 

Devant nos caméras et sous les yeux, comme de coutume, de ses éleveurs, Emeraude de Kerza remportera brillamment cette étape du Trophée National du Cross, donnant une saveur particulière à tout son entourage, Plélauff, où elle grandit, se situant à 20 km de Corlay. Poursuivant sa quête de victoires, Gabriel Leenders la présentera ensuite au départ du Grand Cross de Craon. Découvrant la piste et le parcours singulier de l’hippodrome mayennais, Emeraude fera une faute annihilant toutes ses chances. "Nous avions peur, ce jour-là, qu‘Emeraude stoppe sa carrière sur cette course, mais, finalement, ce ne  fut pas cas."

 

 

 

Observant une période de repos, à Plélauff, Emeraude reviendra en piste, sur les haies de Fontainebleau, y obtenant une 3e place. Dirigée sur le Bourgeonneau, en préparation du France Sire Anjou Loire Challenge (version "normale"), la pépite chutait au passage de la double-croche, se blessant à la croupe et mettant une légère incertitude quant à la suite du programme établi par son entraîneur. Très bien soignée par l’équipe de la Clinique de Meslay-du-Maine, Emeraude de Kerza se présentait, fin prête, le jeudi de l’Ascension. Ayant déjà pris ses marques sur l’hippodrome, Emeraude, à la grande joie de toute l’équipe de Gabriel Leenders et de la famille Prigent, remportait, au final, la belle victoire de sa carrière, sur l’hippodrome lui ayant permis de faire chavirer ces mêmes cœurs, 2 ans auparavant. Mise au repos pour préparer son 2e objectif de l’année (Grand Cross de Craon), Emeraude était revenue à Jarzé (ndlr : lieu d’entraînement de Gabriel Leenders), courant juin. Engagée dans l’épreuve mythique mayennaise, Gabriel Leenders devra se résoudre à la présenter au public, victime d’une tendinite à un suspenseur, survenue après un des derniers travaux. Ainsi va la vie des chevaux de course, encore plus vrai lorsque l’on court en obstacle, mais la vie ne s’arrête pas et la sienne sera plus paisible, dans les vertes prairies bretonnes.

 

 

 

Côté papier, Emeraude de Kerza est issue d’Honolulu, étalon appartenant à Michel Coroller et qui faisait la monte, en 2013, au Haras de Corlay. Rangi, la mère d’Emeraude, acquise par Bernadette et Claude en 2010, suite à la disparition de Denis Milin, offrira le 1er produit de cette lignée à la famille Prigent, Beryl de Kerza (Axxios), 9 fois placé en steeple et haies. 3e produit, Emeraude de Kerza est, à ce jour, le meilleur produit de la famille directe. Une famille où l’on retrouve un autre champion breton, Frodon (King George VI, Gr. 1 et Festival Trophy, Gr. 1), élevé par Philippe Gasdoue, à Saint-Nicolas-du-Pélem, village voisin de Corlay, et aussi Saint Pistol (Prix du Président de la République, Gr. 3), élévé, lui, en Maine-et-Loire, par les familles Roisnard et Rineau.

 

 

 

Pour conclure, nous vous présentons la nièce d’Emeraude, fruit de l’union entre Magician et Facette de Kerza. Cette pouliche est le 1er produit de Facette de Kerza, qui a rencontré, cette année, Gris de Gris, dont elle a été testée pleine. Nous vous invitons, à présent, à découvrir la jumenterie constituant l’Elevage de Kerza, entre Pur-Sang et AQPS.

 

 

Et comme on dit en breton, "Kenavo ! War hent er ker a ar wec’h all Emeraude de Kerza ! (Au revoir ! Retour à la maison et à bientôt Emeraude de Kerza)"