Comment la Saudi Cup est-elle devenue une course incontournable ?
Tirage au sort des places à la corde de l'édition 2021 ©Esquireme
Plus gros pays du Golfe, l’Arabie Saoudite a connu un essor économique considérable, notamment grâce au pétrole, mais contrairement à ses voisins tels le Qatar ou les Émirats Arabes Unis, le pays est resté très fermé sur lui-même. Une position qui a évolué depuis l’accession au pouvoir de Mohammed Ben Salmane. Le Prince héritier a pour objectif de moderniser le pays, et met notamment en place le Plan national Vision 2030, qui a pour objectif de diversifier l’économie et à moins dépendre du pétrole. Le but du Prince MBS est également de montrer une image plus moderne du pays, afin d’attirer les investisseurs étrangers, ainsi que de développer davantage le tourisme. Pour cela l’Arabie Saoudite mise également sur le soft-power, notamment sportif pour redorer son image, en suivant l’exemple des pays voisins. En France le Qatar possède bien entendu le Paris Saint-Germain, et sponsorise le week-end du Prix de l’Arc de Triomphe. Les Emirats Arabes Unis, via la ville de Dubaï sont devenus une place incontournable des courses mondiales. Ainsi la création de la Saudi Cup rentre donc dans cette logique globale.
Le Prince Mohammed Ben Salmane (à droite)
Véritable terre de cheval, les courses existent depuis plus de 50 ans en Arabie Saoudite, le Jockey Club ayant été créé en 1965. Mais en 2020, le Jockey Club a décidé de faire passer les courses nationales dans une toute autre dimension. Pour cela, a été créée la Saudi Cup, qui est devenue la course la plus richement dotée du monde, avec pas moins de 20 millions de dollars d’allocation. Au total c’est plus de 31 millions de dollars qui sont distribué le jour de la Saudi Cup. Le projet de créer un évènement mondial est réussi. Pour cause, depuis la première édition, des concurrents américains, français, anglais, japonais répondent chaque année au rendez-vous. Grâce aux allocations notamment, le niveau sportif est très élevé, si bien que la 3e édition de la Saudi Cup sera pour la première fois une course labélisée Gr.1, un véritable signe de reconnaissance mondial.
L'hippodrome King Abdulaziz ©ArabNews
Lors des Longines World’s Best Horse Race 2021, la Saudi Cup était le meilleur « non-Gr.1 » du monde. Ce classement ne comptabilise que les Gr.1, mais avec un rating de 122,25, la course aurait figuré dans le top 10, à égalité avec les Champion Stakes. A titre de comparaison, la Pegasus World Cup (ex course la plus richement dotée au monde) a obtenu un rating de 117,25, et la Dubaï World Cup un rating de 116,25. Ces deux courses se classent 64e et 84e au classement des Gr.1 mondiaux. Ces 3 courses se disputent sur une plage de 3 mois, et proposent des conditions similaires, entre 1800 et 2000 mètres sur le dirt, et offrent donc théoriquement la possibilité aux chevaux de pouvoir courir les 3. Preuve ici que la Saudi Cup a su attirer davantage de top chevaux. Une édition 2021 qui est revenu au crack Mishriff, entraîné par John et Thady Gosden et propriété du Prince Faisal, un Prince saoudien. Pour 2022, la réunion a été de nouveau plébiscitée par les entraîneurs internationaux. En effet, pas moins de 70 gagnants de Gr.1 ont été engagés durant les deux jours de courses.
Mishriff le lauréat 2021, en quête d'un doublé