Le grand retour de Grégory Benoist avec Sweet Lady dans le Vermeille
Sweet Lady dans le Vermeille, où l'histoire d'un grand retour...(aprh)
Cette Sweet Lady est un modèle de courage et de régularité, qui a arraché de chaudes larmes de bonheur à son propriétaire Francis Teboul lorsqu'elle a remporté d'une courte tête le Prix Vermeille cet après-midi. Entraînée par Francis Henri Graffard, la fille du crack Lope de Vega trouve ici une récompense à la hauteur de ses efforts, elle qui s'essaie au niveau Gr.1 depuis ses 2 ans. Gagnante de groupe et placée de la Poule l'an dernier, elle avait remporté cette année le prix Corrida (Gr.2) à Saint-Cloud, avant d'être une bonne 4e du Grand Prix de Saint Cloud. Engagée en début de saison dans l'Arc par son entourage, Sweet Lady a maintenant gagné le droit de disputer la belle dans 3 semaines, avec une bonne chance si le terrain devient très souple.
Sweet Lady accueillie par son propriétaire Francis Teboul, en larmes après le passage du poteau !
Car, outre les quelques pluies de ces derniers jours qui l'ont bien aidée à devancer l'anglaise Lilac Road, et une excellente La Parisienne pour la team Lerner, Sweet Lady doit sa victoire à la maestria de son jockey : Grégory Benoist. A 39 ans, et 5 ans après son dernier Gr.1 remporté avec Mekhtaal dans l'Ispahan, le belge effectue un retour tonitruant dans la cour des très grands. Non content de gagner un Gr.1, il a réédité dans le Prix Niel (Gr.2) avec Simca Mille quelques minutes plus tard. 2e du Grand Prix de Paris, cet étonnant cheval qui est passé en moins d'un an des handicaps aux groupes était monté pour la première fois par Grégory, suite à la fin de collaboration actuelle entre Stéphane Wattel et Théo Bachelot. Certains pourraient y voir de l'opportunisme, mais n'est-ce pas là le métier de jockey : être au bon endroit, au bon moment ?
Si certains avaient pu l'oublier, Grégory Benoist est un jockey qui sait gagner des Grs.1. Belge d'origine, comme son collègue Christophe Soumillon, il est fils de jockey et a été apprenti chez Jean-Marc Capitte à son époque cantilienne, avant de rester sur Paris lorsque son patron est parti dans le Sud-Est. Vainqueur de son premier groupe en 2009 avec Lixirova dans le Miesque, Grégory monte en gamme peu à peu, et se voit confier un contrat de deuxième, puis de première monte pour Gérard Augustin Normand. Ce sera l'époque du premier Gr.1, avec Ectot en 2013, puis de la grande saison 2014 avec le doublé Poule d'Essai-Prix de Diane grâce à Avenir Certain. Grégory Benoist, c'est aussi Qemah, Mekhtaal, ou encore Al Wukair, qu'il n'a malheureusement pas pu monter pour le Jacques Le Marois à cause d'une blessure. Ce jour là à Deauville, et à la stupeur générale, André Fabre avait parlé au micro de l'hippodrome pour lui adresser une pensée... Diantre !
Grégory dans le Diane 2014 avec Avenir Certain
Mais l'aventure avec Al Shaqab Racing, qui a fait suite à la période Augustin Normand, s'est terminée brutalement pour Grégory Benoist. Il a fallu repartir de zéro, ce qui n'est pas une évidence dans ce métier quand on a passé la trentaine. Grégory Benoist est alors parti du côté de Deauville, participant à la construction de l'écurie de sa compagne Anastasia Wattel, avant de rencontrer Yann Barberot. Aujourd'hui, Grégory lui a dédié ce Gr.1, car Yann lui aura permis de retrouver de la confiance, de bonnes montes, et tout simplement la sensation de faire partie d'une aventure, des galops du matin à la piste. Ensemble, ils ont notamment gagné 2 groupes au meeting de Deauville avec Bouttemont et Goya Senora.
Avec Yann Barberot, Grégory Benoist forme désormais un duo redoutable (aprh)
Et donc, grâce à son sérieux, de nouvelles séries de gagnants engrangées, et sa bonne humeur qui n'a pas bougé d'un centimètre, sans oublier son agent Steve Obry, Grégory Benoist est redevenu un jockey à qui on fait appel lorsqu'il faut monter un Gr.1. Non pas qu'il avait régressé, mais c'était une histoire de vision des choses. Le voilà donc en selle sur Sweet Lady dans le Vermeille, pour Francis Graffard et Francis Teboul, puisque Christophe Soumillon était retenu par une Aga Khan. Là encore, il fallait être là au bon endroit et bon moment. Et il fallait bien sûr ne pas se louper ! A l'opposé, Grégory Benoist a monté un rêve en tête de course, endormant tous ses adversaires avant de leur repartir au nez et de garder une poire pour la soif dans les 100 derniers mètres. La tête de Sweet Lady était elle aussi là au bon endroit et au bon moment, et Grégory a peut-être gagné une monte pour l'Arc... Comme quoi tout va très vite dans les courses !
Sweet Lady entourée par Francis Henri Graffard et Paul Nataf, qui l'avait achetée à ARQANA pour 100 000 € (aprh)
Grégory Benoist arranguant le public après la course ! (aprh)