Cheltenham 2023 : Sire du Berlais, c'est toujours lui qui gagne à la fin
Sire du Berlais, 11 ans et du tempérament
Même s'il a un style guère flamboyant derrière ses oeillères qui fait penser à l'imperméable grisâtre des inspecteurs Derrick ou Columbo, Sire du Berlais se montre aussi efficace pendant le festival de Cheltenham que Starsky et Hutch dans les rues malfamées de Los Angeles ou l'équipe de football d'Allemagne (RFA à l'époque) dans les années 70. C'est toujours lui qui gagne à la fin, quel que soit le méchant ou l'attaquant auquel il fait face.
Ainsi, à 11 ans, Sire du Berlais, le "FR" a gagné le Stayer' Hurdle grâce à une fin de course tranchante qui lui avait déjà permis de gagner 2 fois pendant le Festival tout en paraissant battu jusqu'au saut de la dernière. Et pourtant, il ne devait a priori pas participer à cette course de Gr.1, mais plutôt comme d'habitude à son cher Pertemps Final Hurdle, un Gr.3 qu'il avait déjà remporté 2 fois en 2019 et 2020, et conclu 2e en 2021 puis 4e en 2022. Mais le hic cette année, c'est qu'il n'a pa pu se qualifier à l'épreuve ouverte sous des conditions très anglaises aussi compliquées que les règles du rugby. Pas très en vervre depuis l'automne, il a fait non-partant dans une course visée à cet effet à Warwick car il avait très mal voyagé, et s'est retrouvé au ban de son épreuve favorite.
Son entraineur Gordon Elliott, faute de Gr.3, a quand même voulu faire courir son Sire du Berlais à Cheltenham, et il ne lui restait plus que le Stayer's Hurdle, un Gr.1. Monté comme d'habitude par Mark Walsh, il n'a pas changé de tactique, faisant le mort jusqu'à l'entrée de la ligne avant de finir comme une flèche. Double tenant du titre, le très fougueux animateur Flooring Porter a coincé pour finir et conclu 4e. Le grand favori Teahupoo, qui avait infligé sa 1ère défaite à la légende Honeyuckle, récupère la 2e place sur le tapis vert après rétrogradation de Dashel Drasher qui l'avait gênée. Nos deux concurrents entraînés en France par Gabriel Leenders et Hugo Mérienne, Gold Tweet et Henri Le Farceur, n'ont jamais vu le jour, restant à l'arrière-garde dès le départ sans jamais pouvoir rentrer dans le rythme.
L'éleveur Jean-Marc Lucas avait déboursé pas moins de 300.000 € pour acheter à Deauville la championne Royale Athenia, gagnante de Gr.1 à Auteuil, ce qui était considéré comme une folie à l'époque. Croisée à Poliglote, elle lui a donné ce Sire du Berlais qui restera donc dans les mémoires de Cheltenham. Rappelons qu'il avait débuté en France, étant vendu à JP McManus après une victoire à 4 ans à Compiègne pour Nicolas Bertran de Balanda. Royale Athenia a enuite produit Castle du Berlais, jeune étalon à succès au Haras du Lion. Le haras du Berlais a conservé comme poulinière la 2e et dernière femelle de Royale Athenia (qui n'a donné que des mâles ensuite), une certaine Hermine du Berlais par Saint des Saints, donc propre aînée de Castle du Berlais. Bien leur en a pris puisque cette dernière a donné naissance à Colbert du Berlais, 2e de Thélème dans le Renaud du Vivier (Gr.1) et Altesse du Berlais, lauréate l'an dernier du Prix Ferdinand Dufaure (Gr.1).
JP McManus, le propriétaire de Sire du Berlais
Henri Le Farceur avant la course
Gabriel Leenders avec Ruben Seror
Johnny Charron, focus sur sa course
Gold Tweet et son lad Maxime Gorieu au rond
Hugo Mérienne, Nicolas de Lageneste et Felix de Giles
Hugo Mérienne avec son assistant "Toto", également cavalier de Henri Le Farceur
Grosse lutte après la "der"...mais sans les frenchies malheureusement