Book 1 et réclamer : tous les chemins mènent aux Poules d'Essai !
Pour valider son billet pour les Poules d'Essai, tous les chemins sont possibles ! Ici, l'estimé et fort bien né Good Guess s'envole dans le Djebel (aprh)
Quel que soit le destin d'un cheval de course, il n'est plus question de prix face à la vérité du poteau. Ainsi, les lauréats des Prix Djebel et Imprudence, Good Guess et Showay, ont emprunté des chemins bien différents pour en arriver au même stade : gagner la première préparatoire "officielle" aux Poules d'Essai. Il y est question de prix bien sûrr, mais aussi de belles histoires.
Fabrice Chappet et Stéphane Pasquier débriefent avec Sébastien Desmontils, qui avait déboursé plus de 400 000 € à Tattersalls pour acquérir Good Guess pour son client Hisaaki Saito.
En l'occurence, Good Guess est "programmé" pour courir les classiques. Acheté 420 000 € au prestigieux Book 1 de Tattersalls par Sébastien Desmontils pour son client japonais Hisaaki Saito, il a toujours fait l'objet d'une grande estime de son entourage. Après 2 succès à 2 ans, et quelques déconvenues en 2e partie de saison, il effectue une rentrée tonitruante dans le Prix Djebel (Gr.3), qu'il remporte devant Breizh Sky et Belbek, respectivement 3e et 1er du dernier Prix Jean-Luc Lagardère. Son mentor Fabrice Chappet, fort logiquement, testera ses limites dans la Poule d'Essai des Poulains en mai à Longchamp.
Russian Rhythm, la grand-mère de Good Guess, fut une crack et lauréate classique pour Sir Michael Stoute et Cheveley Park Stud
Good Guess est formidablement bien né, par l'étalon leader Kodiac, et Zykina, une fille de la grande championne Russian Rhythm. Cette dernière, achetée yearling par Cheveley Park Stud, a remporté 4 Grs.1 au cours de sa carrière, dont les 1 000 Guinées face à Six Perfections. C'est aussi la lignée de Park Appeal, Shadayid, Alydaress ou encore Cape Cross, bref, que des cracks. Good Guess a lui-même été élevé et vendu par Cheveley Park Stud, une référence prestigieuse outre-Manche, sous la conduite de la famille Thompson.
Issue des réclamer, la petite guerrière Showay s'arrache avec Anthony Crastus pour remporter le Prix Imprudence (aprh)
Pour la gagnante du Prix Imprudence (Gr.3), Showay, c'est désormais le même combat, mais pas du tout le même destin. Elle est née dans un élevage tout aussi prestigieux désormais certes, celui de Guy Pariente, mais qui a construit sa réussite par des chemins que personne ne prenait, en faisant confiance à des étalons comme Kendargent, puis Galiway. La réussite est là aussi exceptionelle. En l'occurence, il a acheté la mère de Showay à réclamer. Elevée en Espagne, et déjà black type, la nommée Show Gorb était entraînée par... Philippe Sogorb. Elle a exactement coûté 25 980 € à Guy Pariente, le le 18 octobre 2013 dans un réclamer à Saint-Cloud, lors de son ultime sortie. C'est aussi au Val d'Or que sa fille Showay a été achetée en mai 2022, pour un peu plus de 45 000 €, et là aussi dans un réclamer !
Comme sa fille Showay, Show Gorb fut acquise à réclamer, mais à la fin de sa carrière de course en vue d'un futur au Haras (aprh)
Infatiguable à 2 ans, Showay a poursuivi sa carrière sous les couleurs d'Arturo San Jose Mazariegos, pour l'entraîneur espagnol Ion Elarre Alvarez. D'un réclamer, elle est passée aux courses à conditions, puis aux black types, se plaçant de Listed à 2 reprises. Elle a été achetée en privé en fin de saison par la famille Chehboub du Haras de la Gousserie. Après 2 sorties encourageantes à Cagnes cet hiver pour Patrice Cottier, Showay arrivait "fit and well" pour ce Prix Imprudence (Gr.3), qu'elle gagne de haute lutte devant Ritournelle, elle aussi entraînée à Calas, mais par Jérôme Reynier. Elle offre une nouvelle victoire de Groupe à son père Galiway, une énième réussite signée Guy Pariente, et à son entourage "ben français". Destins opposés donc, que ceux de Good Guess et Showay. Mais si tous les chemins ne mènent pas à Rome finalement, tous les chemins mènent aux Poules d'Essai... C'est la beauté des courses !
Note : Quelques chevaux issus des réclamers ont brillé dans les classiques. Le plus fameux reste Polytain, lauréat du Jockey Club 1992 après avoir été acquis à réclamer par Antonio Spanu. Acheté aux frères Wertheimer en fin d'année de 2 ans, Dicton avait ensuite gagné Groupe et était monté sur le podium de la Poule d'Essai et du Jockey Club pour Gianluca Bietolini. Un autre lauréat du Jockey Club, Saônois, avait gagné un réclamer, mais n'avait pas changé d'entourage.
Showay avec la famille Chehboub, Mathieu Alex, et Patrice Cottier