Hommage à Butterfly du Mou, le "papy" préféré du cross français

Butterfly du Mou, ici aux côtés de son entraîneur de toujours, Pascal Journiac. Un guerrier au grand coeur parti bien trop vite...

Du propre aveu de son entourage, Butterfly du Mou n'était pas un champion. Un bon cheval, certes, mais peut être un peu en-dessous du niveau des meilleurs de sa discipline de prédilection qu'était le cross-country. Pourtant, à l'instar de ces derniers, partout où il allait, il ne laissait personne indifférent. Non seulement à l'écurie durtaloise de Pascal Journiac, son entraîneur de toujours, où il était devenu la mascotte, mais aussi sur tous les hippodromes sur lesquels il s'est produit au cours de sa carrière. En particulier celui de l'Isle-Briand, au Lion d'Angers, son jardin, où sa grande action ainsi que son incroyable coup de saut en auront fait vibrer plus d'un, et lui auront permis de briller à deux reprises et pris pas moins de neuf accessits, dont trois dans les éditions 2019, 2021 et 2022 du France Sire Anjou-Loire Challenge (L.), la course la plus longue au monde.

Butterfly du Mou, posant avec son entourage après sa victoire en juillet dernier dans le Prix Guy de Charence, sur le cross du Lion d'Angers, "son jardin" (Twitter Hippodrome du Lion d'Angers)

Grand et beau cheval, Butterfly du Mou faisait donc l'unanimité auprès de toutes les personnes ayant eu la chance de croiser son chemin à un moment donné, de près comme de loin. Notamment à ses éleveurs du Domaine du Mou, animé par Michel Blond, ainsi qu'à sa propriétaire, Marie-France Suberville, sans oublier Pascal Journiac, son metteur au point, qui aura géré à merveille sa carrière, au cours de laquelle il a décroché 10 victoires et 14 places en 36 sorties et pris 172.963€ de gains, en ne courant au maximum qu'à cinq reprises dans une saison. Mais alors que ce dernier était encore pleine peau du haut de ses 12 ans, Butterfly du Mou s'est malheureusement gravement accidenté à la réception du gros contre bas vendredi dernier, dans le Prix du Piano de la Juiverie, au Lion d'Angers, ayant contraint son entourage à prendre la difficile et ô combien cruelle décision d’abréger ses souffrances. Il n’y avait qu’à voir ensuite l’extrême détresse de Pascal Journiac et des membres de son équipe, ainsi que d'Olivier Jouin, son plus fidèle partenaire, pour comprendre qu’ils venaient de perdre bien plus qu’un cheval. Mais bel et bien un être cher, un ami, leur "papy",  qu’ils choyaient et aimaient plus que tout au monde.

Butterfly du Mou, sous la selle de son fidèle Olivier Jouin, dans leurs oeuvres sur les grosses difficultés du Lion d'Angers

Né en 2011 des oeuvres de Daramsar et Kaline du Mou, d'une souche qui a donné plusieurs bons sauteurs comme les gagnants à Auteuil Olazuro du Mou et Gamin du Mou, ainsi que Quinz, vainqueur d'un Gr.3 sur le steeple anglais, Butterfly du Mou, fidèle à son patronyme, avait mis un peu de temps à se déclencher, n'ayant décroché sa première victoire qu'à l'été de ses 5 ans, sur le steeple du Pertre. Mais confié depuis tout jeune à un homme, Pascal Journiac, sachant respecter et faire - très - bien veillir ses pensionnaires, il n'a ensuite eu de cesse d'élever son niveau, remportant un autre steeple, à Landivisiau, avant de s'illustrer sur les parcours de cross de Castera-Verduzan, Segré, Senonnes-Pouancé, Agen, Craon et donc Le Lion d'Angers, sa "deuxième" maison, où il a obtenu ses plus beaux titres. À tous ceux qui l’ont entouré et partagé avec lui un bout de son chemin, nous tous à France Sire vous adressons nos pensées les meilleures et vous souhaitons beaucoup de courage pour surmonter cette pénible et douloureuse épreuve.

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