Nos Groupe 1 dans le collimateur (épisode 1) : La Poule d'Essai

 

 

 

 

 

Au centre de toutes les attentions depuis le carton jaune adressé par l’European Pattern Committee, les deux dernières éditions de la Poule d’Essai n’ont pas, il est vrai, été d’un très grand niveau. Un jugement que l’on tempérera quelque peu pour ce qui concerne le dernier épisode de ce tournoi. Certes, Lucayan n’a pas confirmé depuis son succès sur le mile. Certes, Veneto (2e de l’épreuve et exporté depuis) n’était pas le Springer que l’on attendait. Mais Furner’s Green (3e) ne peut être véritablement jugé (n’ayant pas survécu à la course) et Amaron (4e) a plutôt confirmé ses moyens en s’adjugeant un Groupe I italien en fin d’année. Surtout, l’analyse produite sur cette édition ne tient pas compte des malheurs de Dabirsim (6e). Avec un peu plus de réussite, le Chef de file de sa génération, sous la casaque Springer, aurait pu accrocher le podium. Et, effet secondaire, la Poule d’Essai ne ferait pas débat en ce début d’année. Le problème de la Poule 2012 est qu’elle fait suite à une édition assez faible. Même si Havane Smoker (2e de la Poule 2011) a parfois brillé au plus haut niveau, aucun des trois chevaux placés derrière Tin Horse (lauréat de l’épreuve) n’a en effet réussi a enlever de Groupe dans sa carrière. Quant à ce dernier, il a attendu sa quatrième année avant de renouer avec la victoire dans un Groupe III.

 

Comparés aux Frankel et Sea The Stars (vainqueurs à Newmarket, voir analyse produite), nos « poulets » apparaissent un peu tendres, certes. Certaines des éditions de notre Groupe I ont légitimement laissé sur leur faim sportsmen et échellistes, mais la Poule d’Essai a réservé quelques bons millésimes au cours de ces dix dernières années. Le Cru 2010 avec le duo Lope de Vega/Dick Turpin, celui de 2009 avec son jumelé Silver Frost/Le Havre et naturellement celui de Shamardal ne peuvent être négligés. De même, certaines des dernières Poules proposaient des plateaux qui avaient parfois de l’allure. Le souci est que le Groupe I tricolore ne récompense pas toujours le meilleur miler au départ de l’épreuve. 

 

Il est un fait que les 1.600 mètres, lice à 0, de Longchamp ne sont pas le parcours le plus sélectif de la planète Courses. Pour s’imposer dans un tel contexte en sortant d’une stalle extérieure, il faut s’appeler Lope de Vega. Sur ce mile parisien, un Shamardal (profil animateur) est aussi beaucoup plus avantagé qu’un Dabirsim (profil attentiste). Conséquence, la ligne droite de Longchamp est souvent en mai le théâtre des « portes fermées », générant des frustrations parfois légitimes et nécessitant quelques explications de texte. Une statistique interpelle : les commissaires ont dû enquêter sur six des dix dernières arrivées de la Poule d’Essai des Poulains. Etonnant, non ? Pas vraiment, à vrai dire.