Ectot et Elie Lellouche à l'entrainement à 4 jours de l'Arc 2014
" Je suis entré dans le métier à 14 ans en 1966, apprenti chez William Head. Quand il a cessé son activité, je suis entré chez Bernard Sécly. J'ai été jockey puis je suis devenu entraineur en 1978." Voilà donc près de 50 ans qu'Elie Lellouche pratique la profession. Toujours avec une passion et une patience inaltérées. Lui qui a cessé de monter en course suite à une accident, il s'est fait seul, c'est à dire en partant de zéro ou presque, tout en ayant toujours su bien s'entourer avec un personnel particulièrement fidèle et un précieux homme de confiance, son frère Sylvain. Rapidement en vue lors de sa 1e décennie d'entraineur, Elie Lellouche change d'étage en 1990 lorsqu'il reçoit soudainement plus de 40 chevaux de l'armada Wildenstein sous sa responsabilité. Il révèle immédiatement Epervier Bleu, 2e du Prix du Jockey puis de l'Arc de Triomphe de Saumarez, puis enchaîne avec des séries de stars "bleues" dont Pistolet Bleu, non-partant de dernière minute dans le Jockey-Club après son succès dans le Lupin et 3e de l'Arc 1992, ou encore le miler Bigstone. C'est cependant sous la casaque d'Enrique Sarasola qu'il décroche de le Graal de Longchamp en 1996 avec Hélissio, allant de bout en bout alors que le cheval avait ruiné ses chances en tirant double dans le Jockey-Club. Au début des années 2000, c'est le retour des "W" avec Bright Sky, Aquarelliste qui remportent toutes les deux le Prix de Diane, et Westerner, 1e lauréat français de la Gold Cup anglaise depuis 30 ans. Le succès de Beauty Parlour en 2012 dans la Poule d'Essai ressemble à un baroud d'honneur pour le duo "L" et "W" avec l'écurie envoie ses chevaux en Angleterre chez Sir Henry Cecil, pourtant mourant.
Ectot sort avec son leader sous l'oeil attentif d'Elie Lellouche, homme pointilleux qui enlève lui-même un brin de paille resté collé au sabot.
" M. Gérard Augustin-Normand et Sylvain Vidal m'ont confié Ectot, je ne l'ai pas choisi" : Elie Lellouche en toute humilité
Elie Lellouche a reçu rapidement des chevaux de Gérard Augustin-Normand et enchaine les succès pour la casaque blanche toque mauve depuis 2 ou 3 ans. Lui qui travaille essentiellement avec une clientèle d'éleveur, il reçoit Ectot en provenance du ring de Deauville ou il a été acquis par "GAN" et Sylvain Vidal pour 75.000 €, en provenance de l'Ecurie des Monceaux. Battu seulement par Karakontie en débutant à 2 ans à Compiègne, lui qui était alors en juin 2012 le 1e partant de la génération de 2 ans d'Elie Lellouche, Ectot n'a plus connu la défaite depuis. Mais un problème de dos a empêché Elie Lellouche de disputer et donc de remporter ce Prix du Jockey-Club qui s'obstine à lui échapper. " Ectot est très calme voire nonchalant le matin à l'entrainement. Il n'est pas vraiment impressionnant, il va à la même vitesse que les autres, mais plus facilement. Il a toujours été doué, c'est pour cela qu'il a pu débuter si tôt malgré son important modèle. C'est seulement en course qu'il peut devenir brillant. Personnellement je n'ai jamais eu de doute sur sa tenue et les 2400 m ne m'inquiètent pas. Mais on doit le monter caché. C'est pourquoi finalement, Hélissio était plus facile car on pouvait avec lui aller devant et écoeurer les adversaires. C'était plus facile à gérer. Nous avons tout fait pour amener le cheval au top pour l'Arc malgré son pépin du printemps. Comme tout le monde, on a pu faire des erreurs, et nous sommes un peu stressés. Mais avec un tel événement c'est normal, c'est du bon stress ! "
Tandis que Sylvain Lellouche rejoint son frère au bord des pistes, Ectot part pour un canter de 2 tours de la piste ronde de Lamorlaye.
Les lots durent 1h30 chez Elie Lellouche. Après le travail, tous les chevaux sont réunis pour manger de l'herbe sur le bord des pistes. Tout est fait pour la sérénité des pensionnaires.
Ectot est de nouveau aux petits soins après son lot. Il est ressorti en main par son cavalier pour marcher un quart d'heure supplémentaire.