Nuillé-Coincoin "inside" : Cédric Gabard sort par le grand bain
Nuillé-sur-Vicoin a encore justifié sa réputation d'hippodrome le plus incroyable du monde. Pourtant totalement méconnu du grand public, le petit et charmant champ de courses mayennais, à 2 pas de Laval, offre à ses nombreux spectacteurs un spectacle fascinant pendant son seul week-end de course de l'année, début octobre, c'est à dire presqu'à chaque fois pendant le Qatar Prix de l'Arc de Triomphe. C'est un choc de culture, car tout oppose les hippodromes dans leurs configurations mais aussi par leurs compétiteurs. Les meilleurs pur-sangs de plat au monde à Paris, de braves tontons d'obstacle, de tout petit niveau mais bons sauteurs à Nuillé. Les plus fines cravaches internationales à Longchamp, des vieux briscards qui montent rarement les courses, et donc méconnus des turfistes. Cette année, Angelo Gasnier (pour son père Jean-Paul) et Stéphane Paillard (pour ses patrons Chemin et Herpin), souvent en vue à Auteuil mais grands fans de cross donc présents par passion personnelle à Nuillé, ont chacun gagné leur course.
Les 3 autres jockeys vainqueurs sont Sylvain Dory, doyen des pelotons d'obstacle à 53 ans, sur son propre pensionnaire de 12 ans Tuticolle, son fils Leo-Paul Dory avec le 10 ans Vegeta du Dagira pour un doublé unique de la maison familiale, et bien sûr Cédric Gabard. Ce dernier a remporté l'épreuve d'ouverture, nommé en hommage à Hubert Bourgeais, fan aussi absolu et regretté de l'hippodrome. Fils de Jean-Claude Gabard, l'ancienne vedette des courses AQPS de plat notamment chez Wladimir Hall. Personnel de tout 1er ordre actuellement chez Gabriel Leenders, Cédric Gabard n'a jamais atteint les sommets de la discipline sous la casaque, mais il mène sa barque avec abnégation, tout comme son entraîneur principal Damien Cadot. Cette année, avant d'arriver au meeting de Nuillé/Vicoin, son hippodrome préféré dont il a remporté souvent le trophée des jockeys, il avait gagné 4 courses à Saint-Pierre-la-Cour, Molières, Mauron et Pontivy.
Cédric Gabard à l'oeuvre à travers le Vicoin.
C'est mieux qu'en 2018 où il n'avait franchi le poteau en tête qu'à 2 reprises. Et même s'il avait brillé à Auteuil dans un réclamer pour Gaby Leenders avec Brennus, Cédric Gabard avait subi une lourde chute fin septembre à Craon qui l'avait mis sur la touche presque 2 mois et donc l'avait contraint à manquer son rendez-vous de Nuillé/Vicoin. Il avait annoncé que son retour en 2019 serait aussi sa dernière apparition, à 42 ans. Il n'a pas manqué ses adieux en décrochant sa 5ème victoire de l'année en selle sur Alabama Lounai pour Damien Cadot. Agé de 9 ans, ce fils de Baroud d'Honneur avait déjà gagné à Blain en 2014 et à Saint-Pierre-la-Cour en 2016. Il atteint les 50.000 € de gains en 35 sorties. Il y a tellement de gens qui diraient qu'il n'est pas rentable...Ca dépend comment on voit les choses, et combien on dépense chaque jour.
A Nuillé/Vicoin, en général, on vit et on pense assez simplement, sans prise de tête ni sophistication. Ouf, il n'y a pas de hipster à l'horizon. On peut boire un bonne mousse et engloutir une saucisse frite en toute aisance. Vive Nuillé Coincoin.
Sur la passerelle au dessus de la rivière, un public de connaisseurs attend avec délection le franchissement du Vicoin.
Cédric Gabard reçoit son ultime trophée à Nuillé-sur-Vicoin des mains du Président Hubert Gouabeau, en présence d'Anthony Grégoire, le beau-fils d'Hubert Bourgeais en l'honneur duquel la course en question a été renommée.
L'hippodrome de Nuillé-sur-Vicoin est pluridisciplinaire avec aussi des courses de trot.
