Jean-Pierre Barjon élu Président de la SECF : chauds les marrons
Il s'est passé 2 choses extraordinaires en ce jour du 11 décembre 2019 sur l'hippodrome de ParisVincennes. Premièrement, Jean-Pierre Barjon a été élu président de la SECF, la société-mère en France. C'est le truc le plus incroyable de tous les temps au niveau du trot français : le sacre du candidat porté par le think tank Equistratis. Ce groupe de réflexion a attaqué il y a 3 ans l'Everest par la face nord en plein hiver, conspué, villipendé, méprisé et calomnié par les barons et les bien-pensants. Mais à force de bon sens et de travail, ce mouvement a obtenu un succès objectivement logique et attendu par une grande majorité d'acteurs jusque là silencieux. Deuxième chose incroyable : alors que les listes d'Equistratis avaient effectué un raz-de-marée le 31 octobre au scrutin des socioprofessionnels, sa tête de liste Jean-Pierre Barjon n'a gagné l'élection présidentielle que d'extrême justesse, seulement d'une voix au 3ème tour à la faveur d'un sénateur qui a dû quitter la salle du vote pour assumer des obligations professionnelles.
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En effet, contre toute attente, le candidat Philippe Savinel, successeur annoncé de Dominique de Bellaigue qui était président de la SECF depuis la fin des Bee Gees, s'est maintenu en lice. En cas de victoire, il aurait donc dû gouverner contre la quasi totalité des acteurs des courses, ce qui est une situation totalement intenable, mais à laquelle il pouvait prétendre avec le support indéfectible des fameux cooptés. Ceux-ci, victimes de plus en plus de critiques au trot comme au galop, accusés à tort ou à raison de tous les maux et surtout de leur immobilisme, ont ici justifié spectaculairement tous les motifs de leur rejet populaire. Ils ont soutenu bec et ongle un candidat contre vents et marées. Les résultats chiffrés ne peuvent s'expliquer autrement que par l'esprit de corporatisme et de blocage de la part de cooptés du trot qui ne prendraient aucunement en compte les problème dont souffrent la filière et que les tenanciers du pouvoir semblaient nier. Cette élection complexe et indirecte exige une majorité absolue de 26 voix lors des 2 premiers tours. Jean-Pierre Barjon a obtenu 24 voix au 1er tour, puis 25 voix au 2ème tour. Au 3ème tour, qui offre cette fois la victoire à la majorité relative, un sénateur qui votait jusqu'alors pour Philippe Savinel a dû partir. Barjon a alors conservé ses 25 voix, contre 23 seulement pour Savinel, sachant que 2 personnes ont continué de voter blanc comme aux 2 premiers tours. Et c'est ainsi qu'après 154 ans d'existence, la première alternance a réellement eu lieu au trot (voire aux courses en général...) avec une élection qui a bousculé l'ordre établi depuis toujours. Mais il a fallu un tsumani à la base pour que le sommet bouge.