Isopani 2015 : Crin au Vent sur la route d'André Quesny.
Crin au Vent, un mécanique qui remporte le Prix Isopani 2015 (copyright aprh.fr)
Ca aurait pu être l'histoire d'un drame social du genre des mineurs de Lorraine. Mais en fait pas du tout. Le nom d'André Quesny s'est fait connaître dans le monde des courses depuis une 10aine d'année seulement. A ce moment, son usine de métallurgie ferme. Alors notre homme, costaud de nature, se lance dans les chevaux ! Depuis longtemps, il avait 2 poulinières pour son plaisir, faisait et livrait du foin, transportait des chevaux à droite et à gauche. Du coup il a monté son effectif à 15 ou 20 juments, prend des chevaux extérieurs, et surtout devient transporteur à part entière, aujourd'hui associé avec son gendre. André n'est pas du genre à se démonter. Après avoir sorti ses premiers bons chevaux, New Rock, Promo d'Alénior par exemple, il s'illustre récemment avec Attila de Sivola, co élevé avec Gilles Trapenard, autre homme de l'Allier, qui gagne groupe à Auteuil.
Une belle photo de famille comme il n'en existe plus guère en France autour de Crin au Vent et Marc-Olivier Belley : l'entraineur Bertrand Lefevre (à gauche) et son associé Fabrice Derva, avec amis, femmes et enfants.
Mais le succès de Crin au Vent a évidemment une saveur toute particulière. Ce Prix Isopani, s'il n'est pas doté du label black-type, est fort en symbole, c'est la seule course de haies pour 3 ans AQPS à Auteuil, crée en 2012 au terme d'un long débat dans les associations, et gagnés successivement par 3 futurs excellents compétiteurs, Vladimir, As de Ferbet et Bristol de Mai, ce dernier ayant même gagné Gr.1 depuis Outre-Manche. De plus, s'il a aussi une jumenterie PS, gagner une telle course d'AQPS quand on éleve dans le Centre, au nez et la barbe des poids lourds historiques de la race, apporte une valeur supplémentaire au succès.
André Quesny avec Ausone d'Aliénor, la dernière femelle de la famille, alors qu'elle avait 2 ans en 2012 au concours de Cercy.
En tout ça c'est un succès qui se mérite. En effet, André Quesny avait récupéré la grand-mère Chambolle Musigny II chez Guy de Villette, une figure de l'élevage dans la Saone-et-Loire, qui a plutôt mal finit avec les ronces qui grimpaient jsuqu'au 1e étage de son château décati, mais qui détenait de belles souches, notamment cette descendante de Scarlett H, la jument la plus influente aujourd'hui du monde AQPS, par Pamponi, gagnante d'un cross à Bréhal chez Luc Bellet. " Elle ne prenait plus chez Guy de Villette, ou alors coulait systématiquement. Je lui ai fait faire 2 produits en 4 ans en la mettant sur régumat en permanence." André Quesny s'est rapidement réjoui de cette récrue, puisque 2 des 3 premiers produits de Chambolle Musigny fait auparavant, Orvallée et Puligny Montrachet, se sont révélés au meilleur niveau à Auteuil. Pour autant, il n'aura pas de succès immédiat. Nommée avec malice Tentative, née en 2007 de la dernière génération de Blushing Flame avant que celui-ci ne tombe stérile, n'a pas couru. " Elle était mal gaulée et Philippe Peltier me l'a rendue avant que les choses tournent mal. Ensuite le vétérinaire l'a percé en la fouillant...Après un mois et demi de traitement, elle a quand même été pleine de Laveron. Elle a pouliné en 2013 de Crin au Vent mais elle est morte de colique après le sevrage. Crin au Vent était un grand poulain noir très dégingandé, assez pato. Bertrand Lefevre me l'a acheté à l'amiable foal dans les prés. " Chambolle Musigny a rendu l'âme peu après la naissance d'Ausone d'Alenior, le seul produit de la dernière génération 2010 de Sabrehill qui était devenu soudainement stérile. Elle est revenue à l'élevage mais a coulé après avoir été pleine pour la 1e fois de Montmartre ce printemps ! Voilà donc un destin familial à la Zola...sauf que lorsqu'un fils s'en sort, il brille vraiment !
Tentative, la mère de Crin au Vent, son seul produit.
Chambolle Musigny, la grand-mère.