Michel de Gigou, l'homme derrière le président
Il est par ailleurs membre du Comité de France Galop, du comité stratégique des Haras Nationaux et Président du conseil des équidés de Bretagne.
Toutes ses responsabilités institutionnelles incombent en fait à un jeune éleveur, puisque Michel de Gigou s'est réellement lancé dans la production avec sa 1e jument AQPS en 1987, ce qui fait un cycle dépassant à peine la vingtaine d'année, assez court finalement dans la temporalité de l'élevage.
Pour être tout à fait précis, Michel de Gigou est finalement revenu à sa 1e idée de jeunesse.
Il est né dans les environs de la Roche sur Yon, au domaine des Oudairies. Mais la poussée de la ville, placée dans une cuvette et montant peu à peu sur la colline ouest, a poussé le jeune Michel à s'installer en Bretagne, à Langast dans les Côtes d'Armor, sur une propriété de 45 hectares appartenant à son grand-père.
Des débuts comme étalonnier
Enfant de la balle, ses parents ayant eux-mêmes des chevaux, il démarre en 1969 en Vendée avec un étalon, dans l'idée de faire de l'élevage à terme. Son reproducteur, Tyrone, fonctionne plutôt bien mais la jeune entreprise subit un coup dur lorsqu'une maladie rare provoque un avortement général de toute la jumenterie.
Michel de Gigou change de cap et se recentre sur l'entraînement. Il avait déjà un permis d'entraîner mais devient alors entraîneur public en 1973, ce qu'il restera jusqu'en 2002.
Au milieu des années 80, il forme une perle, Mackay, AQPS alezan qui s'affirme parmi les meilleurs sauteurs français, grâce notamment à une 2e place dans le Prix La Haye Jousselin 1984.
En même temps, il entraîne la bonne Overdose (logique) qui remporte 2 courses à Auteuil, fait rare pour des chevaux de province à l'époque.
30 ans entraîneur public
A la fin de sa carrière, Overdose reste à Langast et Michel de Gigou se lance donc dans l'élevage en 1987, cette fois pour de bon, en partant d'une souche AQPS.
"J'adore les AQPS. Bien sûr par passion pour l'obstacle, mais aussi parce que quand j'étais jeune, j'ai monté un peu en course. Or, comme j'avais quelques soucis avec le poids, les AQPS étaient les seuls que je pouvais monter!"
Nommé sans aucun esprit malin, tout simplement parce que son père s'appelait Over, Overdose est devenue une matronne pour le Comte Michel de Gigou. Mère de 6 vainqueurs pour 8 produits, dont le brave Babiolo (Djarvis), Overdose a tracé ensuite une ligne blanche de la réussite suivi fidèlement par sa descendance. Overdose est aujourd'hui la grand-mère de Gaillac, Lys d'Oudairies et Net d'Oudairies. A noter que Michel de Gigou détient dans cette famille une certaine Quasida d'Oudairies, double gagnante mais surtout fille de Verglas...
Relancé par une Overdose
Michel de Gigou ne s'est pas accroché pour autant à une seule branche de son jeune arbre breton et a multiplié ses souches. Des Cyprès, Lageneste, Hallopé, Bellamy, Le Gentil, Couteaudier et Bourdin fournissent son catalogue. En fait, il y a juste un élément qui manque, une racine. "Mes parents avaient des pur-sang d'obstacle. Je n'ai jamais pu conserver leur souche."
Passé de propriétaire-entraîneur à éleveur-vendeur, Michel de Gigou a ressorti sa casaque bleue, rouge et grise de la malle à souvenir l'année dernière.
"En 2008, j'ai fait saillir 15 juments, de façon à fabriquer 7 ou 8 poulains qui seront mis sur le marché. Mon objectif est d'élever pour vendre, le plus tôt possibe. Mais vu les circonstances économiques, il faut quelque peu changer de méthode et mettre en valeur ses chevaux chez des entraîneurs."
"Il faut désormais valoriser les chevaux à l'entraînement"
C'est ainsi que Michel de Gigou s'est remis à faire courir sous ses couleurs avec 7 concurrents qui ont porté sa casaque en 2008, ce qui ne lui était plus arrivé depuis son époque d'entraîneur.
Valoriser soi-même les chevaux, c'est d'ailleurs le discours qu'il a tenu à la tribune de l'assemblée du syndicat des AQPS de la Nièvre le 6 février. Cela surprend quelque peu les éleveurs habitués à ce que les clients viennent tous seuls chercher les poulains dans les champs. Il n'empêche que le client anglais dont la finance semblait inépuisable a soudainement disparu. Le propriétaire en chaussure de ville se fait rare. Alors Michel de Gigou incite ses administrés à agir et travailler en plus proche collaboration avec les entraîneurs, dans la mesure où malgré la crise, le potentiel de vente existe toujours en Grande-Bretagne pour le haut de gamme.
C'est l'avantage avec les chevaux, l'obligation de changer de méthode empêche de vieillir.