Mathieu Le Forestier : " les statistiques de Sumbe sont étourdissantes"

Ramadan remporte le Prix de Fontainebleau (Gr.3) sous la selle d'Aurelien Lemaître. Il a été conçu au Haras de Montfort et Préaux en 2020, juste avant après que Nurlan Bizabov ait acquis à Sylvain le site où stationnait le grand étalon français, son père Le Havre. (photo APRH)

Fin 2019, Nurlan Bizabov faisait une entrée tonitruante dans le paysage de l'élevage française avec le rachat du Haras de Montfort et Préaux à Sylvain Vidal. Et début 2021, l'industriel du Kazakhstan enfonçait le clou très symboliquement avec l'acquisition du Haras du Mézeray, l'entité historique de la famille Moussac. Ce printemps, le créateur du label Sumbe, du nom de son village natal, récolte les fruits de ses investissements en France. Car non seulement il a a lancé 3 nouveaux étalons sur le marché de l'étalonnage, Mishriff , Angel Bleu et Belbek  qu'il a élevé lui-même mais également sa casaque bleu ciel et jaune brille de mille feux, par la qualité mais aussi la quantité, comme le décrit Mathieu Le Forestier, l'un de ses managers : " C'est vrai qu'on réussit un début d'année assez éblouissant; Nous sommes bien sûr heureux, car les statistiques sont étourdissantes avec 40% de succès par partant. En effet, avec les courses du dimanche 14 avril, nous avons 13 victoires pour 32 partants avec 16 chevaux différents."

Nurlan Bizabov profite de victoire de son élève Ramadan, ici entre son entraineur Christopher Head et Guillaume de Saint-Seine, le président de France Galop. Mathieu Le Forestier (2e à partir de la gauche), s'est offert une sortie dominicale pour quitter quelques heures l'élevage de Sumbe qu'il gère en Normandie.

Depuis 4 ans, Nurlan Bizakov a opéré un grand mouvement vers la France depuis l'Angleterre où il avait monté son 1er élevage de pur-sang : " Nous avons encore une quinzaine de chevaux à l'entrainement en Angleterre, dont Charyn qui vient de gagner une Listed pour sa rentrée à 4 ans . Cela peut paraître un peu curieux de dire ça, mais même s'il a gagné le Critérium de Maisons-Laffitte (Gr.2) à 2 ans et été 2 fois 3e de Gr.1 à 3 ans (St James et Sussex), je pense que ce fils de Dark Angel va franchir un nouveau cap cette année."

Nurlan Bizakov avec Aurélien Lemaître.

Toutefois, la majeure partie de l'effectif est placée à l'entrainement en France : " Nous avons 58 chevaux en âge de courir en France, dont 46 sont actuellement à l'entrainement, répartis chez 6 entraineurs : André Fabre, Christopher Head, Fabrice Chappet, Jérôme Reynier, Jean-Claude Rouget et Stéphane Wattel. Les autres sont au repos à la maison ou au pré-entrainement chez Philippe Prévost-Baratte. Je pense d'ailleurs que le turnover est devenu indispensable à la gestion d'une grosse écurie de nos jours."

Lazzat remporte le Prix Djebel (Gr.3), monté par Antonio Orani.

Lazzat et Ramadan font partie de la 2e génération des produits Sumbe nés sur le sol français, mais aussi la dernière série des poulains partis en "estive" en Angleterre pour profiter de l'herbe verte pendant l'été. Avec l'achat du Mézeray, cette transhumance n'est plus nécessaire. Sumbe a quant même conservé ses terres à Hesmonds Stud, acquis en 2010 à Newmarket en Angleterre. " Hesmonds est aujourd'hui utilisé comme site de transit, de turnover et de station pour les juments de Sumbe et ses clients qui vont en Angleterre. Cela permet d'avoir un circuit global pour les chevaux qui bénéficient là-bas de conditions techniques et sanitaires exactement indentiques à celles de la France."
 

Aujourd'hui, Sumbe détient en France pas moins de 60 poulinières, toutes avec des pédigrées internationaux de haut vol. En 2024, les trois-quarts d'entre elles sont saillies sur place, par les 3 étalons "maison" qui débutent en 2024 : Mishriff, Angel Bleu et Belbek, dont Mathieu Le Forestier nous donne des nouvelles. " Mishriff a déja sailli plus de 100 juments, dont 26 sont elles-même gagnantes de black type, sans parler des soeurs et mères de black-type. Son carnet présente une grande valeur internationale. Angel Bleu est hyper populaire auprès des éleveurs commerciaux, d'autant plus qu'il est bien placé en terme de prix de saillie. Belbek plait aussi beaucoup aux éleveurs, mais sur un secteur différent. Il a non seulement des éleveurs commerciaux, mais aussi beaucoup d'éleveurs-propriétaires qui souhaient faire courir eux-même. S'ils ont des points communs, car ils ont gagné le même course, le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.1), Angel Bleu et Belbek présentent des profils physiques assez différents et donc finalement complémentaires. Le 1er est très typé pour la vitesse et la précocité, le 2e est un grand cheval d'1,66 m avec beaucoup d'envergure. En tout cas, je peux vous garantir que la cour des étalons est actuellement bouillonnante ! "