François Bayrou : On The Road…Again
Entraîné sur les terres paloises, le fils de Life On The Road, Golden Club (One Cool Cat), vient d’ouvrir son palmarès sur les pistes toulousaines en prenant le train à son compte et en atomisant (8 longueurs) ses adversaires (même s’ils n’étaient que quatre) sur les 1.600 m. du Prix de la Providence. Le protégé de Jean-Claude Rouget avait débuté en janvier à Cagnes, sur la PSF, prenant la 2e place derrière son compagnon d’écurie, le prometteur Studio, un élève de Joseph Allen qui a, depuis, confirmé à Cagnes.
François Bayrou, candidat à l'élection présidentielle en 2012.
Golden Club, privé de ses attributs
Comme tous les élèves de François Bayron, il a été préparé par le Haras des Granges (Mathieu Daguzan-Garros) pour passer aux ventes de yearlings Arqana du mois d’août, le petit-fils de Storm Cat est acheté 50.000 € par Jean-Claude Rouget. Ce dernier ne tarde pas à trouver quelques associés (Philippe Augier, maire de Deauville, compagnon d'armes de François Bayrou en politique et Mme Joelle Mestrallet, épouse du PDG de Suez) pour exploiter sa carrière sur la piste. L'animal est quelque peu fougueux et ingérable...Ses propriétaires se voient dans l’obligation de l’amputer de ses attributs au mois de juillet dernier.
Une famille girondine depuis quelques générations
Un rapide tour d’horizon du pedigree de Golden Club nous ramène incontestablement au Sud-Ouest et en particulier en Gironde. Si l’on prend comme époque butoir, l’après-guerre, le Haras de Malleret (dont la création remonte au 19ème siècle), qui a fait naître nombre de champions, est le naisseur de l’aïeule de Golden Club, Cantarella (née en 1947), seconde du Prix Fille de l’Air (Gr.3) et 3ème du Prix de Pomone (Gr.3) pour les couleurs de Paul Duboscq (qui fera l’actualité une paire d’années plus tard avec La Sorellina et Silnet).
Sa fille, Chantelle (1956 Silnet) a donné naissance à, entre autres, Cantilène (1962 Hard Sauce), gagnante (toujours pour les couleurs Duboscq, entraînée par Miguel Clément), du Prix de Flore et seconde du Prix de Diane, de la Nonette et du Prix Minerve.
CANTARELLA |
CHANTELLE |
CANTILENE |
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1947 Sadruddin |
1956 Silnet |
1962 Hard Sauce |
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CHEFTAINE |
SINGAPORE GIRL |
ARKOVA |
LIFE ON THE ROAD |
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1968 Tanerko |
1976 Lyphard |
1981 Irish River |
1991 Persian Heights |
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WEST SIDE |
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1995 Tel Quel |
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GUNBOAT DIPLOMACY |
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1991 Dominion |
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Acheté par une singapourienne, entrainée par un suédois en France...
Cheftaine (1968 Tanerko), une autre de ses filles (toujours élevée par la famille de Malleret et du Labouret) est une modeste gagnante pour la Marquise de Moratalla, entraînée par Michel Laborde. Si sa carrière sur la piste ne restera pas gravée dans les mémoires, celle au haras se résumera à une pouliche de Lyphard, née en 1976, Clarine, qui, achetée yearling à Deauville par Mme Poh-Lian Yong (100.000 F.), sera renommée Singapore Girl.
Elle est entraînée par Aage Paus (un suédois installé en France à l’époque), qui lui fait gagner le Prix Maurice de Nieuil (Gr.2) aux dépens de Son of Love (vainqueur du St-Leger de Doncaster, le premier temps fort pour Robert Collet), se classe 2ème du Prix de Pomone (Gr.3), 3ème du Prix Cléopatre (Gr.3) et deviendra par la suite la mère de Gunboat Diplomacy (né en 1991, acheté 230.000 F., yearling, puis vainqueur du Prix Noailles après avoir été revendu dans le plus gros réclamer français, le Prix Horse Racing Abroad).
Les voyages de sa grand-mère, Arkova
Dix ans avant Gunboat Diplomacy naissait Arkova, sa demie-soeur par Irish River, élevée par Raymond Adès. Née en Angleterre (sa mère étant partie à la rencontre de Posse), Arkova est exportée, yearling, aux USA pour y être vendue à Keeneland pour $ 180.000. Accidentée à l’entraînement en Irlande, Arkova est restée inédite. Au haras, elle donne naissance à 3 foals irlandais dont une pouliche (Anniella) qui sera exportée… en France.
Le propriétaire d’Arkova décide de la revendre en 1991. Elle est alors âgée de 10 ans et pleine de Don’t Forget Me. Ainsi d'ailleurs que son foal de l’année, une pouliche de Persian Heights, née en Irlande (qui prendra le nom de Life On The Road). Présentées par Loughbrown Stud aux ventes Goffs de novembre. Henri Devin remporte les enchères pour la somme de 6.600 IR£ pour la pouliche et 5.000 IR£ pour sa mère.
Fille de Muhtathir et Life On The Road née en 2010, cette pouliche a été acquise par Jean-Claude Rouget pour 40.000 € à Deauville en octobre 2011. Elle s'appelle Belle de France et défend les intérêts de Laurent Dassault.
Une matrone, accidentée de la route
En août de l’année suivante, Life On The Road est présentée aux ventes de yearlings par le Haras du Mesnil (Henri Devin, donc). Jean-Claude Rouget (déjà) fait tomber le marteau à 105.000 Francs. pour l’un de ses premiers propriétaires, Jean-Pierre Rios (entre outre, vainqueur du Grand Prix de Pau 1987 avec Jemirkhan).
Mais elle se fait renverser dans un accident de la circulation à 2 ans, échappe de peu à la mort sur la route (malgré son patronyme qui signifie..."vie sur la route") et sera donc dans l’impossibilité de voir un hippodrome ; là s’arrête sa carrière de course. Il ne restait donc plus qu’une carrière au haras. Pleine de Kaldoun, François Bayrou s’en porte acquéreur à l’amiable afin de débuter sa carrière d’éleveur. (ce serait grâce aux droits d’auteur de son livre sur une biographie d’Henri IV, vendu à 300.000 exemplaires, qu’il aurait commencé l’élevage).
La toute 1e poulinière de François Bayrou, payée avec des droits d'auteur (merci Henri IV)
Commence donc pour l’irlandaise une carrière de poulinière sur les terres natales de François Bayrou, celles de Bordères, une commune béarnaise dont le maire était son père, un propriétaire-agriculteur. Les terres sont quasi-mitoyennes de celles de Jean Biraben.
La carrière de François Bayrou dans l’élevage débute sous les meilleurs auspices puisque le premier produit, une pouliche née en 1995, du nom de Princesse de Viane est gagnante à Mont-de-Marsan à 3 ans pour l’entraînement de JCR et les couleurs de André Toulet.
Viane Rose remporte le Prix de la Nonette sous la selle de Ioritz Mendizabal
Les débuts tonitruants se confirment avec la naissance de Fils de Viane, né en 1996, vainqueur du Prix de Courcelles (Listed.) et 2e du Prix de Guiche (Gr.3). Il sera exporté aux USA par son nouveau propriétaire, Gary Tanaka.
En 2002, vient la naissance de Viane Rose (une fille de Princesse de Viane par Sèvres Rose) qui remporte le Prix de la Nonette (Gr.3), le Prix Finlande (L) et se classe seconde du Prix de Psyché (Gr.3) à une encolure de Satwa Queen. Elle est ensuite exportée au Japon où elle est poulinière et déjà mère d’un vainqueur.
L’année suivante, 2003, Life On The Road donne naissance à une pouliche classique, Alix Road. Maiden de courses principales, elle monte quand même sur le podium (pour Mme Guy de Chatelperron et l’entraînement de Myriam Bollack) du Prix Saint-Alary (devancée par Germance et Sanaya), du Prix du Conseil de Paris de Daramsar, du Prix de Royallieu (de Montare et Lahudood), du Prix Pénélope. Elle rentre aux balances des Prix de Diane et Vermeille avec la plus mauvaise place (5ème).
Alix Road est le meilleur produit de Life On The Road
Mère de la classique Alix Road et aussi de...Présidentiable
Alix Road est vendue à la vente d’élevage Arqana pour 310.000 €. Son premier produit, né en 2010, un poulain de Dansili est vendu à un Cheik Qatari pour 130.000 €. Il est déclaré à l’entraînement chez Freddy Head. En 2011, elle donnera naissance à une pouliche de Shamardal, tous deux élevés par Aleyrion Bloodstock.
En 2005, naît un certain Présidentiable ( !) qui, à cette heure, est le seul à avoir franchi les obstacles ( !). Vainqueur à 5 reprises, il prend aussi le second accessit du Prix du Cher (L.) de Young Poli à Enghien en 2010. Fils de Anabaa, François Bayrou s’est associé à Alec Head comme éleveur. Ce n'est pas François Bayrou qui avait nommé ainsi ce cheval, mais ses propriétaires malicieux qui l'avaient acquis poulain....
Life On The Road est dans l’attente d’un heureux évènement après avoir convolé en justes noces avec Whipper.