Haras de Saint Pair : Vadamos, 50 ans après Phaëton, un siècle après Ksar
Vadamos s'impose dans le Prix du Moulin de Longchamp, monté par Vincent Cheminaud (photos APRH)
Le dernier gagnant de Gr.1 élevé par le Haras de Saint Pair du Mont remontait à 1967, année de la victoire dans le Grand Prix de Paris d’un fils de Sicambre et de Pasquinade, nommé Phaëton, entrainé par Maxime Bonaventure. Les deux parents ont un point commun, celui d’avoir la même aïeule, une certaine Saperlipopette, née en 1909. Cette dernière a été la jument base de l’élevage de Jean Stern, propriétaire de l’ancien haras d’Evremond de Saint-Alary depuis 1960. Mais revenons à la genèse du haras.
Andreas Putsch vient acquérir son champion qui vient de lui offrir son 1e Gr.1.
- Léonce Delâtre fut l’un des premiers commissaires de la Société Sportive d’Encouragement. Il officiait, entre autres, à Maisons-Laffitte qui lui a attribué un nom de prix en sa mémoire, un semi-classique pour 3 ans sur la distance de 2.000 mètres. A son palmarès de propriétaire, figurent, entre autres, les Prix de Diane (Tyrolienne), Morny (Eole II), Lupin et Grosser Preis von Baden (Cerdagne), La Forêt (Mathilde, future mère de Moia), Cadran (Clocher), tous entrainés par Henry Jennings, installé à l’époque à La Croix Saint-Ouen.
- Deux avant la fondation du Haras de Saint-Pair du Mont, Léonce Delâtre avait créé un établissement consacré à l’entrainement sur le site de Chantilly, chemin des Aigles, nommé «Mill Cottage». Après son décès en 1892, Mill Cottage est vendu à l’angevin de la rue des Lices, Maurice Caillault (1894) dont les pensionnaires sont entrainés par Richard Carter Junior, surnommé Dick. Puis vient la 1ère guerre mondiale qui met fin à l’entrainement à Mill Cottage. Mais la famille Webb, William-Joseph, son épouse, née Emily Cunnington et ses deux garçons continuent à y vivre. Les lieux sont réquisitionnés pour l’évacuation des blessés. Frank Carter s’y installera en 1923, puis son cousin germain, Percy Carter (fils de Dick) jusqu’en 1964. Puis viendra la famille Head, William et son fils Peter. Les lieux seront ensuite loués à maintes reprises (dont Christian Doumen pour une partie de la cour) avant que Patrick Barbe n’en prenne possession (1983).
- La mère d’Omnium II, Bluette, avait été élevée par un baron de Rothschild. Placée à chacune de ses sorties à 3 ans, elle fut achetée, en cours d’année, par le comte Robert de Clermont-Tonnerre qui la fit gagner deux courses pour gentlemen-riders, montée par lui-même.
Ksar, le dernier champion élevé par Evremond de Saint-Alary, ici après sa 2e victoire dans le Prix de l'Arc de Triomphe en 1922, monté par Franck Bullock.
- En 1903, Evremond achète pour 39.000 F. un yearling nommé Chouberski (par Gardefeu, un descendant de Dollar et Campanule, mère également de Codoman), élevé par le comte Foy au Haras de Barbeville. D’un gabarit hors du commun pour un pur-sang, il se révéla d’un entrainement difficile. C’est la raison pour laquelle il ne courut qu’une seule fois pour un succès dans le Prix Reiset. C’est au haras qu’il sera bien utile à l’élevage Saint-Alary comme père notamment de Brûleur, Karabe (mère de Kantar), Kiao Tchau (mère de Kandy, 1000 Guinées, de Kitty Tchin, seconde du Prix de Diane de la grande Fairy Legend).
- Brûleur était un colosse aux épaules saillantes avec une arrière-main puissante. L’œil vif, presque méchant, il était d’un caractère peu sociable ce qui fut embarrassant pour lui trouver un soigneur, personne ne voulant s’en approcher ; heureusement une jeune femme extrêmement belle, dit-on, accepta de l’affronter et en fit ce qu’elle voulut. Il ne débuta qu’à 3 ans dans le Prix Juigné dans lequel il terminera au pied du podium.
Bruleur
Phaeton