Jimmy Two Times, un descendant direct de la grande Pretty Polly
03/04/2017 - Grand Destin
Jimmy Two Times a fait forte impression hier dans le Prix Edmond Blanc (Gr.3) à Saint-Cloud. Le représentant du Haras de Saint-Pair est à vrai dire un descendant direct de la championne Pretty Polly, elle-même née il y 116 ans !
Jimmy Two Times et son propriétaire Andreas Putsch à droite ©APRH
Jimmy Two Times faisait sa rentrée 2017 dans le Prix Edmond Blanc et une certaine marge de progression a été ressentie après son succès déconcertant de facilité dans ce Gr.3 pour miler. Né et élevé en Normandie chez Francis Teboul et Jean Boniche et confié par ces derniers à Mathieu Daguzan-Garros du Haras des Granges pour la préparation aux ventes, ce fils de Kendargent avait finalement été repéré et acheté par Crispin de Moubray pour la somme de 85.000€ en octobre 2014 à Arqana.
Entrainé par André Fabre, Jimmy Two Times avait gagné le Prix de la Porte Maillot (Gr.3), le Prix Marchand d’Or (Lsted) et s’était placé 3 e du Prix Maurice de Gheest (Gr.1) et 4 e du Prix de la Forêt (Gr.1) l’an passé à l’âge de 3 ans pour la casaque d’Andreas Putsch. Sa mère et grand-mère, Steel Woman (Anabaa) et Saperlipoupette (Highest Honor), portaient déjà la casaque de Francis Teboul, le propriétaire de Gemix. Si son aïeule était gagnante de Gr.3 en Allemagne et placée du Premio Lydia Tesio (Gr.2), une autre de ses ancêtres a fait mieux, beaucoup mieux.
Jimmy Two Times et Vincent Cheminaud sur la piste de Saint-Cloud ©APRH
Il faut remonter jusqu’à la 13e mère de Jimmy Two Times. La pouliche alezane Pretty Polly, l’une des plus grandes juments de l’Histoire des courses. Née en 1901 en Irlande, élevée par le Maj. Estace Loder, la fille de Gallinule et Admiration fut entrainée par Peter Gilpin (entraineur de Comrade, Prix de l’Arc de Triomphe 1920). La championne reste invaincue à l’âge de 2 ans en 9 courses sous la casaque de son éleveur. On compte parmi ses succès les Cheveley Park Stakes et Champagne Stakes. En 24 courses, Pretty Polly remporte 22 combats et quelles courses ! Elle est la troisième pouliche de l’Histoire des courses à remporter la triple couronne anglaise. Gagnante des 1000 Guineas, des Oaks et du St Leger, Pretty Polly triomphe également à 3 ans les Coronation Stakes, les Nassau Stakes ainsi que les Park Hill Stakes.
Pretty Polly en pouliche de courses
Toujours invaincue après son succès du St Leger, Pretty Polly traverse la Manche pour se rendre à Longchamp pour disputer le Prix du Conseil Municipal de Paris. Elle court ici face aux vieux pour la première fois. Un train spécial lui est réservé mais la traversée se passe difficilement pour une raison très simple : les trains étaient déjà en retard à l’époque ! Les £100 livres donnés à chaque membre de l’écurie qui voyageait avec la pouliche n’ont donc servi à rien car ces billets étaient destinés à graisser les pates des contrôleurs français pour que le train rejoigne Paris le plus rapidement possible. Battue mais néanmoins 2e de Mcdonald II, Pretty Polly se console à 4 ans en remportant la Coronation Cup (elle réalisera même le doublé à l’âge de 5 ans en 1906), la Jockey-Club Cup ainsi que les Champion Stakes. En championne, Pretty Polly ne sera donc battue qu’à deux reprises tout au long de sa carrière : à Paris comme évoqué plus haut et à Ascot dans la Gold Cup (2e de Bachelor’s Button en 1906).
Son éleveur-propriétaire, le Major Estace Loder, la ramène en 1907 dans son haras en Irlande à Eyrefield Lodge Stud dans le comté de Kildare où elle a vu le jour 6 ans plus tôt. Elle laissera sa trace. Si ses 10 foals, dont 4 gagnants en plat et un autre sur les obstacles, n’ont pas été de champions, Pretty Polly a néanmoins largement laissé sa trace à dans l’élevage mondial. Elle est ainsi la 5e mère du crack Brigadier Gérard et la 6e de St Paddy (Derby d’Epsom). Sa petite-fille Arabella (la 11e mère de Jimmy Two Times) avait gagné les Queen Mary, Champagne et Imperial Produce Stakes et Sea Symphony, une autre de ses descendantes et 8e mère de Jimmy Two Times, les Irish 1000 Guineas en 1947.
Pretty Polly en tant que poulinière