Décès de Larissa Kneip : quelqu'un de bien
Larissa Kneip au Haras de Saint-Arnoult. Photo François Boscher (Ouest-France)
Le destin de Larissa Kneip s'est arrêté soudainement en ce mardi 31 mai, alors qu'elle allait bientôt fêter ses 51 ans. Connue pour être la patronne du Haras de Saint-Arnoult, reconnaissable aux ventes breeze up par les casaques blanches toque écartelée rouge et verte, portées par les cavaliers en selle sur des 2 ans parfaitement préparés, Larissa Kneip a marqué les courses françaises pendant la petite quinzaine d'années de sa présence.
Car Larissa a débarqué sur notre planète courses en venant de la lune, c'est à dire du Luxembourg, le seul pays limitrophe de la France qui ne comporte aucun hippodrome. Journaliste internationale, elle a fait plusieurs fois le tour du monde pour son métier, puis s'était spécialisée dans les films d'entreprise de haut niveau, notamment la firme Bombardier pour laquelle elle a beaucoup voyagé. Larissa possédait un don exceptionnel pour la pratique des langues. Ainsi, elle parlait couramment pas moins de 7 langues, c'est à dire le français, l'anglais, le luxembourgeois, l'allemand, l'italien, l'espagnol et même le russe !
A la fin des annes 2000, elle a eu envie de se poser, et elle s'est naturellement rapprochée du château qu'elle possédait déjà en Normandie. Passionnée de chevaux depuis toujours et cavalière de concours hippique, elle est venue aux courses via son goût pour les trotteurs, puisqu'elle a drivé en amateur. Ses 4 poulinières n'étaient pas suffisantes pour cette femme d'entreprise. Alors elle a acquis le Haras voisin de Saint-Arnoult, à Exmes dans l'Orne.
Depuis son installation officielle en 2008, Larissa Kneip avait développé une structure comprenant un haras d'élevage avec 200 chevaux, une cour d'étalons comprenant actuellement 6 reproducteurs (Elarqam, Mkfancy, Seabhac, Sommerabend, Stormy River, Yafta), un centre de débourrage et de pré-entrainement. Elle avait même pris sa licence d'entraineur depuis 4 ans, avec une réussite remarquée. Elle avait même disputé le Prix Saint-Alary (Gr.1) avec Idiosa pour Bernd Dietel en 2019.
Même si elle avait subi des gros problèmes de genou il y a quelques années, et si elle souffrait beaucoup depuis plusieurs mois, Larissa Kneip ne se plaignait jamais et ne perdait jamais son envie d'avancer. Elle développait même actuellement un centre de balneothérapie et avait porté son domaine à 250 hectares !
Vendredi dernier, Larissa avait fait les ventes de Baden-Baden. Elle laisse le souvenir dans le monde des courses de quelqu'un de bien, et qui a fait du bien. La personne qu'on a envie de recontrer. Adieu Larissa.