Lavirco est mort: un génie est parti

Victime d'un champignon dans les poches gutturales,  Lavirco avait été opéré par l'école vétérinaire de Lyon, mais ce champignon avait altéré le centre nerveux de la déglutition, imposant alors une alimentation par sonde. Son état de Lavirco ne cessait d'empirer ces derniers temps. C'est ainsi qu'est mort Lavirco, étalon au destin curieux qui aura marqué l'élevage français en finalement très peu de temps. En effet, il fait parti des étalons français produisant le plus de gagnants en Europe (il tenait la 6e place du classement national France Sire au terme du 3e trimestre). Au jour de sa mort, le 9 novembre 2009, Lavirco a accumulé l'impressionnante série de 68 citations au classement France Sire (voir le tableau complet ci-dessous).

Lavirco n'est pas qu'un étalon d'obstacle


Cette performance prend tout son relief quand on pense que ses 1e produits français n'ont que 5 ans, ce qui reste très jeune pour un étalon d'obstacle. D'ailleurs, il convient ici de mettre eu feu une étiquette. Parce qu'il est grand, noir, allemand, frère du sauteur Laveron et qu'il fait la monte aux Haras Nationaux, Lavirco serait un étalon uniquement d'obstacle. Erreur grave! En effet, Lavirco, un vrai germain comme ils sont tant recherchés actuellement, c'est à dire fils de Konigsstuhl (Dschingis Khan) et une mère par Surumu, fut le meilleur de sa génération de 1600 m à 2400 m, puisqu'il a gagné le Derby mais aussi l'équivalent allemand de la Poule d'Essai. Mieux encore, Lavirco était déjà le meilleur à 2 ans, vainqueur du Preis Der Winterfavoriten.  Lavirco a d'ailleurs produits une gagnante à 2 ans cet été, Lavirco Nath. Au total, sur 68 citations, Lavirco en compte 22 en plat (dont 12 avec des AQPS).

Acheté à cause de son frère Laveron

Lavirco est arrivé en France à l'âge de 10 ans en 2003. Il est entré étalon en Allemagne en 1997, mais ses toutes 1e production d'ont pas réellement décollé. Lavirco avait déjà été exporté quand Fight Club a gagné 2 groupes et surtout quand sa pouliche Lolita a remporté la Poule d'Essai locale en 2006.

Lavirco ne serait sans doute jamais arrivé sans les facéties du propriétaire de son frère Laveron. Lui qui avait tout gagné sur les haies d'obstacles, Laveron suscitait de nombreuses convoitises, mais finalement, son propriétaire finissait toujours par refuser voire racheter sur le ring de Deauville pour la somme de 670 000 ! Econduit au dernier d'une affaire qui semblait bouclé, le responsable d'alors des Haras Nationaux était parti de rage en Allemagne pour acheter le frère. C'était Lavirco...

Il a produit mieux les mères


Il a commencé la monte au Pin au Haras en 2003 avant de poursuivre à Gélos dans le sud-ouest. Pour être franc et clair, il n'a pas bénéficié d'une jumenterie très brillante. Et il n'en a que plus de mérite d'avoir sorti toutes ses vedettes. Le champion en Angleterre Mikaël d'Haguenet n'a rien dans son pédigrée qui présage d'un tel talent.

C'est seulement depuis son arrivée à Cercy-la-Tour en 2008, qui coïncide à sa révélation sur la scène publique, que Lavirco a pu profiter de la crème de la puissante jumenterie AQPS locale. Il est donc difficile d'envisager pour l'instant qu'un fils de Lavirco puisse reprendre le flambeau au Haras, sachant qu'il n'a déjà pas de successeur en Allemagne. A moins de fabriquer un étalon AQPS de la plus belle espèce...

Lavirco est mort en donnant sa ultime gagnante de son vivant, Gastibellzza, qui s'est imposée sur les haies pendant le dernier grand week-end de l'obstacle à Auteuil. Et encore, il s'en fallu que d'une malheureuse faute de son fils Bel La Vie à la dernière haie, provoquant sa chute, pour que Lavirco ne parte avec une victoire de Gr.1.