Vente de l'Arc 2020 : le devoir accompli
De gauche à droite, les 2 auctionners Pierrick Moreau et Ludovic Cornuel, avec Mathieu Legars et Guillaume Cousin : l'équipe d'Arqana satisfaite après la dernière tombée de marteau.
Le sourire malicieux, Pierrick Moreau, surnommé The Voice mais aussi Le Million, faisait mine de se plaindre d'avoir échoué si près de la barre symbolique de l'émission de Jean-Pierre Foucault.. Car lui et son collègue Ludovic Cornuel terminaient soulagés et heureux la vente sans doute la plus courte de leur carrière d'auctionner, puisqu'elle n'a duré que 1 heure et 5 minutes. Et pour cause, le catalogue ne comportait que 29 numeros, soit à peu près la moitié de l'habitude, et a été amputé de 10 absents, dont Mageva à la dernière minute. Dans ces conditions, tout cela étant bien sûr conséquent de la crise sanitaire qui a vidé l'hippodrome de Longchamp mais aussi la salle de vente de Saint-Cloud, le démarrage de la vente de l'Arc 2020 représentait comme un saut dans l'inconnu. Fort heureusemnt, il y avait quelques gros lots à se mettre sous la dent pour quelques courtiers venus avec des ambitions.
Virginia Joy (photo APRH)
Ainsi, la 3 ans allemande Virginia Joy, 3e du Preis der Diana (Gr.1) à Dusseldorf, gagnante de Gr.3, fille de Soldier Hollow et d'une gagnante du St Leger germanique, a donné lieu à une féroce bataille d'enchères entre Nicolas de Watrigant, Anne-Sophie Yoh, qui agissait pour un nouveau client français, et Michel Zérolo (Ocanic Bloodstock) qui a finalement eu le dernier mot à 975.000 € pour un départ aux Etats-Unis. La jument est effet engagée dans les EP Taylor Stakes (Gr.1) à Woodbine. "C'est une pouliche ravissante", félicitaient quelques amis de Michel Zérolo après la tombée du marteau. On parlait aussi de Secretariat Stakes (face aux mâles...) à Arlington. Mais dans cette année pourrie avec tous les programmes chamboulés, on y perd notre patois vendéen.
Michel Zérolo (photo APRH)
La grande particularité de cette vente de l'Arc est aussi la possibilité de s'acheter un partant lors du plus beau dimanche de courses au monde, parfois dans le Qatar Prix de l'Arc de Triomphe lui-même. 3 chevaux étaient dans cette situation : Coeursamba, partante dans le Prix Marcel Boussac chez Jean-Claude Rouget, a été acquise 400.000 € par Paul Basquin pour le compte du qatari Mohamed Fahad Al Attiyah, déjà très actif 2 jours plus tôt lors de la vente de pur-sang arabes. Partante dans le Prix Jean-Luc Lagardère chez Fabrice Vermeulen, Libertine a été rachetée pour 400.000 €. Quant à Chachnak, récent vainqueur de son 2e groupe dans le Prix du Prince d'Orange (Gr.2) et possédant un vrai papier d'étalon en tant que fils de Kingman et l'excellente Tamazirte, il a été racheté pour "seulement" 250.000 € par Hervé Morin alors qu'il dispute le Qatar Prix de l'Arc de Triomphe sous l'entrainement de Fabrice Vermeulen. Mais il s'est dit que Jean-Pierre Dubois a pris une participation dans le cheval.
A la finale, le chiffre d'affaires a diminué logiquement de moitié puisque le catalogue était lui-même réduit de moitié. Le pourcentage de vendus, qui n'est jamais très élévé dans des ventes de chevaux à l'entrainement, s'est légèrement tassé de 64% à 58%. En revanche, le prix moyen a augmenté de 252.000 à 278.000 € tandis que le prix médian a bondi de 150.000 à 260.000 €.