Tin Horse : Kendor, ça ressort !
Tin Horse lors de la Route des Etalons 2017 au Haras de Grandcamp.
Dans le centre, lors d'un réclamer sur la PSF de Lyon la Soie, s'est imposé Arpani, co élevé par S. Chateau, Bruno Mazure et Hervé Thibeuf (par ailleurs vainqueur de Danseur Jaguen). Dans le Sud-Ouest, Tin Horse s'est aussi illustré avec Fox Tin, transféré par Antonio Caro de l'écurie d'Anna Imaz Ceca à celle de Christophe Ferland. Celui-ci s'est imposé pour sa rentrée dans le Prix Joseph Biancone, un maiden à Bordeaux, ce qui est très important pour son père car les courses de 3 ans sur cet hippodrome sont toujours très compétitives, et donc suivies de près par les éleveurs.
Cela permet à Tin Horse de creuser l'écart en tête du classement provisoire des jeunes étalons français. En effet, avant ce doublé, il avait déjà gagné 3 courses avec sa 1e génération de 3 ans, à Toulouse, Cagnes/Mer et Karukera en Guadeloupe. Cette génération comporte 53 naissances déclarées sur un total de 88 juments saillies lors sa 1e saison de monte en 2013. Tin Horse a bénéficié d'un soutien équivalent jusqu'à l'an dernier, ayant encore rencontré 77 poulinières en 2016.
Tin Horse lors de sa victoire dans la Poule d'Essai des Poulains, monté par Thierry Jarnet.
Mais après avoir passé l'examen des 1e yearlings aux ventes, où Fox Tin fut d'ailleurs le top price de son père lorsqu'il été adjugé pour 67.000 € en octobre 2015 à Deauville, il fallait franchir la dernière marche, celle des premiers 2 ans en piste. Les choses ne se sont pas passés aussi rapidement qu'espérées. La production de Tin Horse a obtenu 6 victoires et/ou places de black-type, ce qui l'a placé en 3e position du classement des débutants, à égalité par Captain Chop (20 juments saillies en 2013), mais derrière Rio de la Plata (68 juments saillies, 14 citations), lui-même dauphin de Rajsaman (184 juments saillies, 24 citations).
Mais si Tin Horse fut lui-même très précoce, formé à l'école du Sud-Ouest, en l'occurrence celle de Didier Guillemin, qui l'a fait gagner en débutant en mai à Chantilly, ce dauphin de Dream Ahead dans le Prix Morny (Gr.1) et Wootton Basset dans le Prix Jean-Luc Lagardère ne fut pas qu'un 2 ans. En effet, il a remporté la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1), la 1e jamais remporté par un pensionnaire du Sud-Ouest (un avant Lucayan pour François Rohaut), mais aussi le Prix Messidor à 4 ans en 2012.
Installé dès ses débuts au Haras de Grandcamp, l'élève de la Marquise de Moratalla est un fils de Sakhee, ancien dauphin de Sinndar dans le Derby d'Epsom pour facile lauréat de l'Arc de Triomphe 2001, mais qui n'aura pas tant marqué au haras. Son autre produit gagnant de Gr.1, Sakhee's Secret (July Cup), est parti en Italie en 2015, ce qui ne signifie par qu'il produit mal. Néanmoins, en terme de modèle et de profil général, Tin Horse semble avoir plutôt tout pris de son grand-père maternel, Kendor, le génial fils de Kenmare, un des meilleurs porteurs de la lignée de Grey Sovereign, dont Jean-Claude Rouget aime à dire qu'il a beaucoup aidé l'élevage français. D'ailleurs, le maitre de Pau a eu beaucoup de réussite avec ses fils et petits-fils comme Literato et Never On Sunday, autres étalons en France.
Kendor dans la Poule d'Essai des Poulains, monté par Maurice Philipperon.
Kendor avait lui aussi remporté la Poule d'Essai des Poulains, pour le compte de Maisons-Laffitte car entrainé sur les bords de Seine par Raymond Touflan pour Adolf Bader. Ses talents ont été maintes fois décryptés sur France Sire. Certes, il avait un tempérament difficile et un caractère très prononcé, des particularités qu'il a transmis au grand dam des entraineurs anglais qui préfèrent des chevaux calmes, alors que les français se sont bien accomodés de ces animaux impulsifs, tout comme les Linamix en général. Mais 10 ans après sa mort en 2007, Kendor continue d'obtenir des succès posthumes en série. Et on ne peut qu'espérer que Tin Horse soit capable d'endosser les habits, ou plutôt la couverture, du défunt.
