Lando et ses 1e français
Bien qu'Epalo, son 1e fils installé étalon en France, ait sailli une forte jumenterie d'obstacle au Haras de Saint-Voir et se dirige donc tout droit dans cette catégorie, Lando n'a quand même pas le profil du sauteur a priori. C'est pourtant bien sur le steeple-chase qu'il a décroché un Gr.1 fin septembre, grâce à Sharstar qui a gagné le Grand Prix de Mérano en Italie. Tenant du titre du titre, ce cheval étonnant l'avait donc déjà emporté en 2008, soit dès l'âge de 4 ans.
Sharstar à Mérano. L'année prochaine, ce sera sans les mains!
Au total, Lando a décroché 6 citations dans une semaine, ce qui est un résultat élevé, d'autant plus qu'il a enlevé parmi celles-ci non seulement ce Gr.1 en steeple mais aussi une listed à Chantilly grâce à son fils de 3 ans Shahwardi. Ce poulain de l'Aga Khan est issu de la 1e génération conçue par Lando en France, lui qui est arrivé à l'âge de 15 ans en 2005 à Etreham alors qu'il était déjà confirmé. Les étalons allemands sont de plus en plus nombreux en France, mais Lando est le seul qui ait été importé avec déjà une grosse production locale derrière lui. Depuis, quelques-uns de ses derniers produits faits en Allemagne, Gonbarda, Donaldson et Prince Fiori, ont eu la bonne idée de gagner des Gr.1. Ils se sont ajoutés à Paolini, Epalo et Intendant, sachant que Lando a aussi fait 2 gagnants de Gr.1 sur les obstacles: Sharstar mais aussi Air Force One, Outre Manche.
Shahwardi, avant sa victoire de listed à Chantilly
Comment compter sur un seul doigt d’une seule main ?
Depuis la mort d'Anabaa, les autres étalons actuellement stationnés en France qui cumulent un tel score dans les Gr.1, en plat seulement ou même dans la version combinée se comptent sur les doigts d'une seule main, et même sur un seul doigt! C'est le vénérable Trempolino, qui a fait 7 gagnants de Gr.1 en plat et autant en obstacle, soit un total de 14. Aujourd'hui, étant donné la mode teutonne, on ne trouvera plus grand-monde pour arguer que ce ne sont que des Gr.1 allemands. En plus d'être mauvais coucheur, un tel grincheux serait menteur car Paolini et Epalo ont gagné respectivement la Dubaï Duty Free et la Singapour Cup. Acculé, l'ultra conservateur dirait qu'on n’a pas vu de Lando remporter un Gr.1 dans les pays de courses ancestraux comme l'Angleterre, l'Irlande ou la France. Admettons, mais Touch of Land, sextuple gagnant de Groupe, n'est quand même pas passé loin...
Lando étalon au Haras d'Etreham
Dans le moule allemand
Fils d'Acatenango, il est l'exception à la règle qui dit en Allemagne que le fameux alezan, si grand étalon qu'il fut, n'est pas un bon père de père. Lando descend de ces lignées maternelles dotées d'une régularité métronomiques. Son frère Laroche a gagné le Derby local, sa grand-mère Licata a conclu 2e du Preis der Diana (Prix de Diane au pays de la bière, on l'aura compris), une épreuve remportée par sa 4e mère Lis. Seule sa 3e mère Liberty n'a pas arrosé la souche de black-type, mais elle s'est rattrapée par le nombre en donnant 10 vainqueurs différents.
Lando était un champion complet, précoce et tenace. Meilleur 2 ans du pays, il a ensuite gagné le Derby, puis 2 fois le Grand Prix de Baden-Baden, ainsi que 3 autres Gr.1 chez lui et en Italie et enfin à 5 ans, il a été sacré dans la Japan Cup.
Un document datant de 1994 qui a pris depuis une toute autre ampleur.
Lando remporte à 4 ans son 2e Grand Prix de Baden-Baden. Un an après l'avoir vaincu dans le Derby,
Lando devance à nouveau, à la corde, un certain Monsun...
Quand les allemands ont du talent
A sa 1e saison en 2005, Lando a sailli 86 juments, puis 97 en 2006, encore 93 en 2007. Il a poussé le score jusqu'à 103 en 2008, alors son prix a augmenté des 7500 € initiaux aux 10.000 € d'aujourd'hui. A 19 ans, Lando continue donc de surfer donc la vague allemande aussi efficace pour la mode du milieu artiste underground berlinois pour le raffinement du sport des rois. Déjà qu'ils refont de la musique avec Tokio Hotel, ce qui n'était plus arrivé depuis Beethoven malgré l'ovni lancé par Nina (99 luft ballons), il ne manquerait plus que nos cousins germains ne remettent à philosopher.