Astarabad, père d'un chef d'oeuvre

21/11/2009 - Zoom Etalon
Questarabad est un phénomène. Le dernier vainqueur du Grand Prix d'Automne, meilleur sauteur de haies vu à Auteuil depuis longtemps, porte la lumière sur son père Astarabad, qui est parvenu à sortir de l'ombre de son père spirituel Mansonnien.

 

Il n'est évidemment pas fréquent que les meilleurs chevaux d'obstacle soient dotés de leaders. Encore moins qu'ils doivent travailler le matin avec des chevaux de Groupes en plat, en l'occurrence ceux d'Elie Lellouche, ami proche de Marcel Rolland, pour trouver des partenaires de jeu de leur niveau. Il ne faut cependant pas oublier Questarabad a pulvérisé toute opposition à 3 ans chez les AQPS de plat. Il a gagné en se tordant de rire le Prix Jacques de Vienne. Ses poursuivants dans cet ordre, Qocq'Corrico, Quarté du Châtelet, Qualanke et Qeever des Mottes, pourtant que des bons chevaux, n'avaient été que des victimes expiatoires. A l'époque, il galopait déjà le matin avec des "Lellouche", mais seulement des chevaux de listed...

 

Questarabad, vainqueur du Grand Prix d'Automne (Gr.1)

 

 



Avec un tel fils, Astarabad est sûr de rentrer dans la postérité. Questarabad cependant pas un arbre qui cacherait une forêt. Astarabad, même s'il transmet parfois des aplombs qui exigent une certaine connaissance de l'art contemporain pour être appréciés, avait déjà appuyé sa réputation avant la révélation de Questarabad, issu de sa 4e génération.

 

Questarabad à 3 ans, lorsqu'il gagnait le Prix Jacques de Vienne en plat



Questarabad, mais aussi les autres


Dès la 1e année, Astarabad a sorti Dindounas, née en 2002 et élevée en Lorraine par le Haras de la Kammerholz, gagnante du Prix Pépinvast (Gr.3). Il y a eu aussi Roi du Val, élève de la famille Hosselet né à la Croix Sonnet où Astarabad fait la monte. Roi du Val vient d'être acheté pour 70.000 € aux ventes de novembre par Jean-Paul Gallorini. Dans sa 2e année, Astarabad a sorti Playing et Gaspara, une pouliche fougueuse et très dure qui a porté la bonne parole en Angleterre, où Astarabad est très prisé.

 

Dindounas, la 1e gagnante de Groupe d'Astarabad en 2006



Où trouver des juments de sa famille en France ?


Astarabad a débuté la monte dans un contexte assez particulier. C'est avec Solar One le seul descendant direct d'Alleged qui fasse la monte actuellement en France. Elève de l'Aga Khan, il vient d'une souche maternelle acquise avec Arcana chez le Baron Van Zuylen, qui était complètement endormie. Mais depuis la victoire de listed d'Anaza, la mère d'Astarabad, la famille s'est réveillée. Son frère Ansar a gagné des groupes sur les obstacles irlandais et sa soeur Asmara a produit le champion Azamour. Il n'est pas aisée de trouver aujourd'hui des juments de cette souche, à moins d'être aussi riche que Coolmore qui possède une soeur cadette d'Astarabad par Sadler's Wells nommée Suave. Mais en France, le Haras de la Reboursière a recruté une autre soeur d'Astarabad par Irish River nommée Anazeem. On peut aussi trouver au Haras du Bois aux Proux une cousine d'Astarabad nommée Gallia Eria (Night Shift), suitée de Gold Away et pleine d'Hurricane Cat en 2009.

 

Astarabad, étalon au Haras de la Croix-Sonnet




Peintre Célèbre a claqué 2 jours avant le duel


Un des meilleurs 3 ans de sa génération, Astarabad s'est classé 3e du Prix du Jockey-Club remporté par Peintre Célèbre en 1997. A 4 ans, il a gagné pour sa rentrée le Prix d'Harcourt (Gr.2) devant Majorien.

 

Prix du Jockey-Club 1997: Astarabad a fait illusion mais il est dépassé par Peintre Célèbre

 

Il devait affronter de nouveau Peintre Célèbre dans le Prix Ganay 2008, mais le champion a claqué 2 jours avant la course, laissant la voie libre pour l'Aga Khan qui a devancé Que Belle et Taipan, ses 2 seuls rivaux. Astarabad est parti aux Etats-Unis à 5 ans, avant son achat par Noël Pelat en 2001.
 

Prix Ganay 1998: Peintre Célèbre est forfait, Astarabad s'impose devant Que Belle et Taipan



Mansonnien: voisin gênant ou aidant ?


Il a commencé sa carrière en ayant comme voisin de boxe Mansonnien alors au sommet de sa gloire. Cela a pu lui porter de l'ombre, mais cela l'a peut-être aidé aussi. Car pour obtenir un ticket d'entrée pour une saillie de Mansonnien, alors tellement convoité que des listes d'attente s'étendaient sur plusieurs saisons, il pouvait être de bon ton de prendre aussi une saillie d'Astarabad. D'ailleurs, Jean-François Colas, l'éleveur de Questarabad, a eu l'année suivante un cousin de celui-ci par Mansonnien, qui s'appelle Rock Noir. En début d'année 2009, le roi Mansonnien, qui était déjà retraité, s'est éteint (lire l'article). Astarabad est lui encore un cheval en pleine force de l'âge, qui va sur ses 16 ans en 2010.
 

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