Ballingarry veut changer de costume
Ballingarry est la dernière illustration en date du proverbe qui dit qu'on brûle très bien ce qu'on a adoré. Présenté comme le nouveau, le futur, l'annoncé, le prophète, le messie, Ballingarry a connu le revers de la médaille en 2009 avec ses premiers 3 ans. Tous les éleveurs en attendaient monts et merveille dès le début du printemps, d'autant plus que le cheval avait bénéficié d'une liste initiale de juments aussi riche que nombreuse. Le premier semestre n'a pas été à la hauteur.
Ballingarry
Mais le temps qui passe peut redevenir favorable à Ballingarry, une fois l'orage passé, une fois qu'il ne sera plus au coeur des discussions. Pendant le week-end des ventes de Deauville, il réussi un doublé, d'une part avec Landarry sur les haies de Fontainebleau, d'autre part avec Skull and Bones, une pouliche de 2 ans à Toulouse.
Au total, sa production compte 18 succès. Un de ses fils est black-type, Gallilei, placé de listed en plat. Sa fille Sierra Serenade, qui avait été sa 1e gagnante de l'année à Machecoul pour Samuel Blanchard (Winning Bloodstock), aligne les accessits à Enghien. Vu qu'il commence à faire des gagnants sur les haies, Ballingarry aura tôt fait de se retrouver catégorisé comme étalon d'obstacle. Mais en même temps, ses 2 ans en 2009 tournent plutôt. En effet, sur 5 partants, il a donné 1 gagnantes et 4 placés.
Tout proportions gardées, cela fait penser à la gamelle provisoire subie par Dancing Brave, entrée au haras en grande pompe en Angleterre après son succès dans le Prix de l'Arc de Triomphe 1986, puis exporté en catastrophe au Japon au terme de l'année 1991, alors que sa 1e génération de 3 ans avait beaucoup déçu. Par la suite, sont sortis quelques numéros comme Wemyss Bight, White Muzzle, Infrasonic, Commander In Chief, Yenda, Cherokee Rose, etc...
Ballingarry quitte lui le Haras du Mézeray pour rejoindre les boxes mayennais du Haras du Grand Chesnaie en 2010. C'est devenu une spécialité de ce haras de relancer des étalons normands en quête d'un second souffle. La toute 1e expérience de ce genre avait été tentée et réussie par le Grand Chesnaie avec Saint Cyrien, venant du Haras du Quesnay en 1994. Ses débuts aux haras lui avait valu des sobriquets peu flatteurs...Puis son fils Epervier Bleu est sorti en piste et au haras. En Mayenne, Saint Cyrien a dévoilé un tout nouveau visage sur les obstacles, avec en tête d'affiche le champion Cyrlight, et il a sailli à plein jusqu'à 25 ans en 2005.