Ungaro, le réveil des placides
Installé désormais dans la Manche à St-Lo, après un séjour dans l'Est à Rosières-en-Saline, Ungaro a débuté sa carrière d'étalon au Haras National du Lion d'Angers en 2001. Avec son grand modèle (1,67 m) et sa robe bai-brune, il a bien plu d'entrée de jeu. Même si les chevaux allemands étaient encore enfermés dans le registre de l'exotisme à l'époque, ses 4 victoires de Gr.1 en Allemagne et en Italie avaient tout de même un peu d'écho jusqu'en Anjou. Ce cheval robuste, gagnant du St Leger allemand à 3 ans, souvent rival de chevaux de la Pointure de Tiger Hill et Sumitas, n'avait qu'un défaut a priori, son père Goofalik, étalon décevant.
Ungaro
Mais lorsque ses 1e produits ont été en âge de travailler voire de courir, Ungaro a subi un certain désamour. Alors que lui-même était un cuir qui aimait à mener les débuts, beaucoup de ses produits n'étaient pas du genre à faire dans le spectacle. Très discrets, trop discrets même, les si placides produits d'Ungaro ne montrent rien de bien encourageant si on ne leur demande pas, quitte à devoir leur expliquer avec une certaine fermeté. Ce ne sont pas pour autant des chevaux caractériels, ou réfractaires au travail, car ils ne se dérobent pas devant la tâche et finissent même par devenir courageux en course. C'est un peu comme avec ces gens intelligents qui comprennent vite...à condition qu'on leur explique longtemps.
2009 a été l'année de la consécration pour Ungaro, dont la 1e génération de chevaux âgés de 7 ans lui a donné Objectif Spécial, vainqueur du Prix du Président de la République, Gr.3) et Tomeho, 2 fois placé de Listed à Cagnes. Mais outre ces épisodes glorieux, Ungaro a mis un coup d'accélérateur général. Sur les obstacles, alors qu'il avait eu 27 vainqueurs de 42 courses entre 2005 et 2008, il a eu 19 vainqueurs de 32 courses rien qu'en 2009 !
Désormais, il devra compter sur ses chevaux concus dans l'Est. Entraîné à Pau par Jacques Ortet, Sagarou est un pur-sang élevé dans la Meurthe-et-Moselle par Pascal et Jean-Paul Deshayes à la Ferme de Lagrange. Il est le dernier produit, né alors que sa mère avant 22 ans, de Maousse, une bonne jument de course dans l'Est, lauréate de 6 courses qui avait déjà donné Maousse Honor (118.000 €), conservé poulinière par les frères Deshayes.