Galileo, le dieu des stades
En gagnant les Juddmonte International Stakes à York, Rip Van Winkle a a offert à son père, Galileo, son 26e Gr.1, sachant que ses premiers produits sont nés en 2003. Acheté, yearling, pour 170.000 € aux ventes de Milan (pas très cher après coup), ce le poulain du team Coolmore avait déjà gagné à 3 ans les Sussex St. devant Paco Boy et Ghanaati (1000 Guinées et Coronation St.) et des Queen Elizabeth II St. à Ascot. L’actualité récente met en lien direct ce succès en piste avec le ring des ventes de Deauville. Le top-price de ces ventes se trouve être justement un produit de Galileo (quelle surprise !) une pouliche, en l’occurrence, fille de Clara Bow (mère de Turtle Bow, Turtle Bowl, Age of Aquarius), adjugée à l’amiable pour 600.000 €. Dans le top 5 des yearlings les plus chers, 4 sont des produits de Galileo !
Galileo à l'entraînement avec Mick Kinane, un très grand champion.
Les éleveurs ayant choisi, pour leurs juments, les services du frère de Sea The Stars avaient inscrit 15 produits lors de ce week-end de 4 jours (7 mâles, 8 femelles concentrés sur vendredi et samedi, bien évidemment). Douze ont finalement foulé le ring et 8 ont trouvé preneur pour un total de 3.000.000 euros et un prix médian de 340.000 euros.
Mais revenons aux débuts de la production du fils de Sadler’s Wells qui s'est déroulé de façon assez atypique pour un jeune étalon entrant en fanfare à Coolmore. Si ses performances ont été mis dans l'ombre de celles plus récentes de son frère cadet Sea The Stars, Galileo fut lui-même un phénomène, auteur du triplé Derby d'Epsom - Irish Derby - King George en restant invaincu, et grâce à un coup d'accélérateur époustouflant. Ce fils d'Urban Sea était dans le giron Coolmore à l'époque où la famille Tsui en était très proche (Orpendale, entité de Sangster, en est co éleveur), avant qu'il ne se tourne vers John Clarke du Haras National Irlandais. Entré au haras en 2002 et stationné en Irlande pour Coolmore Stud, ses premiers vainqueurs de courses principales ne sont pas entraînés à Ballydoyle chez Aidan O’Brien comme on aurait pu le penser, ni même chez le gendre de John Magnier, David Wachman.
Galileo au haras...un très grand champion
Son tout premier vainqueur en Europe, Heliostatic, était entraîné par James Bolger. Il s’impose le 17 juillet 2005 au Curragh. En débutant le 24 juin, il termine second à 1 longueur d’Horatio Nelson, futur vainqueur du Prix Jean-Luc Lagardère – Grand Critérium.
En France, la pensionnaire de Carlos Lerner, Rose Melody, s’impose en débutant à Clairefontaine le 27 août pour le compte de l’Ecurie des Monceaux qui l’avait acheté, yearling, à Deauville pour 240.000 €.
Galileo a donné 4 des 5 produits les plus chers de Deauville, dont la top price à 600.000 €
Premier vainqueur de listed en Europe pour Khaled Abdullah
Son premier vainqueur de Listed se trouve être une pouliche entraînée par John Gosden pour le compte de Khalid Abdullah : Innocent Air (fille de Minskip par The Minstrel), gagnante des Washington Singer St. à Newbury en août 2005 devant une autre Galileo, Galileo’s Star (B. Hills). Pour l’anecdote, les deux premiers vainqueurs dans l’hémisphère sud sont également des pouliches, gagnantes en Australie.
Premier vainqueur de Groupe pour Jean-Pierre Dubois
Le premier vainqueur de Gr.3 en Europe est une pouliche française du nom de Galatee, élevée par Jean-Pierre Dubois. Elle est gagnante, le 17 mai 2006, des Blue Wind St. (Gr.3) à Naas pour le compte de Jim Bolger. Présentée par Pegasus Farms Ltd, elle avait été vendue sur le ring de Deauville pour 400.000 €. Elle sera revendue à 4 ans aux ventes d’élevage de Newmarket pour 1.400.000 guinées à Darley Stud. Elle fait partie d’une souche Wildenstein, celle de Arcangues et Aquarelliste.
Début juillet, Allegretto (fille d’une mère par Caerleon) remporte les Lancashire Oaks (Gr.2) à Haydock Park pour le compte de Cheveley Park Stud, entraînée par Sir Michael Stoute. Elle remportera l’année suivante le Prix Royal-Oak. Heliostatic (James Bolger), Sixties Icon (Jeremy Noseda), Teofilo (2 ans), Vendangeur (Lellouche) sont les premiers produits de Galileo vainqueurs de groupes.
En casaque bleue, Rip Van Winkle avait été capable de donner une remarquable réplique
dans les Eclipse Stakes 2009à Sea The Stars, le frère de son père Galileo
Coolmore enfin invité à son propre festin en 2007
Puis est venu, Soldier of Fortune en 2007. Il inscrit son nom sur les tablettes, non pas en Irlande ou même sur un hippodrome anglais, mais à Longchamp dans le Prix Noailles (Gr.2), monté par Christophe Soumillon. Il s’imposera ensuite dans l’Irish Derby.
Premier vainqueur de Groupe 1 pour Dermot Weld
Son premier vainqueur de Gr.1, Nightime était entraînée par Dermot Weld, gagnante des 1000 Guinées irlandaises, le 28 mai 2006. Sa mère est une fille de Indian Ridge. Ce premier succès sera suivi, en septembre, par la victoire de Sixties Icon dans le St Leger pour le compte de Jeremy Noseda. Fait rare, les trois premières places de ce Gr.1 de Doncaster seront prises par trois fils de Galileo entraînés dans l’ordre par J. Noseda, B. Hills et B. Meehan. Puis viendront, toujours en 2006, Teofilo (National St. et Dewhurst St. pour Bolger), Red Rocks (Breeder’s Cup Turf pour Brian Meehan). En 2007, New Approach (National St. et Dewhurst St. pour Bolger).
Soldier of Fortune a été la 1e vedette de Galileo pour le compte de Coolmore Stud.
En résumé, il aura fallu attendre le 1er juillet 2007 pour trouver trace d’un vainqueur de course principale, issu de Galileo, pour le team Magnier/Tabor/Smith.Aussi curieux que cela puisse paraître, l’écurie de Coolmore n’est vainqueur que de six Gr.1 avec trois poulains : Soldier of Fortune (Irish Derby 2007 et Coronation Cup 2008), Rip van Winkle (deux en 2009 et celui d’aujourd’hui) et Cape Blanco, vainqueur en juin dernier du Derby irlandais.
En conclusion, on s’aperçoit que les premiers vainqueurs issus de Galileo sont tous du sexe dit faible (Innocent Air, Galatee, Allegretto, Nightime). Deux étallons issus de Galileo font la monte actuellement en France. Soldier of Fortune a débuté en 2010 au Haras du Logis Saint-Germain, tandis que Vendangeur a effectué sa 3e saison de monte au Haras Nationaux, placés cette année à la station de Cercy. Tous les deux ont connu un vif succès populaire, saillissant entre 80 et 110 juments.
Xavier Bougon