Wootton Bassett, impressionnant est le présent, magnifique s'annonce le futur

Invaincu à 2 ans, Wootton Bassett avait conclu son année de « juvenile » par un plaisant succès dans le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.1), restant invaincu en 5 tentatives. L’ancien Grand Critérium est une course qui a révélé nombre d’excellents étalons, tels Siyouni, Holy Roman Emperor, Rock of Gibraltar, ou Kendor. Malgré ses titres, Wootton Bassett ne débutera sa carrière d’étalon qu’au tarif de 6000€ au Haras d’Etreham. Son prix va même descendre jusqu’à 4000€ lors des saisons 2015 et 2016, une sacrée aubaine lorsque l’on regarde ce prix avec nos yeux de 2023. Rapidement Wootton Bassett va voir ses produits faire parler d’eux en piste. Ses rejetons sont la plupart du temps très signés, avec une robe foncée, un physique puissant, assez précoces, rapides, et dotés d’un mental de gagnant.

 

 

 Wootton Bassett lors de sa victoire dans le Prix Jean-Luc Lagardère ©APRH

 

 

La carrière de l’étalon prend une toute autre tournure en 2016, lorsqu’Almanzor, un élève maison du Haras d’Etreham va réaliser une année de 3 ans sensationnelle. Le poulain a remporté le Prix du Jockey Club (Gr.1), avant de briller outre-Manche dans les Champion Stakes en Angleterre et en Irlande. Almanzor aurait pu être à Wootton Bassett, ce que Le Havre a été à Noverre, un coup d’éclat isolé, mais l’avenir a montré que ce n’était pas un coup de chance. Au fil des saisons, les résultats ne cessaient de s’améliorer, parallèlement à l’augmentation de la qualité de la jumenterie. En 2021, Coolmore dont la star Galileo venait de franchir le cap des 20 ans, avait déjà en tête de trouver de nouvelles têtes d’affiche. Ainsi John Magnier et ses associés ont signé un chèque avec beaucoup de zéro pour s’offrir Wootton Bassett.

 

 

 Almanzor, le premier champion de Wootton Bassett

 

 

Depuis cet achat, Zellie, Al Riffa et Audarya se sont illustrées au plus haut niveau, et Coolmore a fait rentrer son étalon dans le club très fermé des étalons à plus de 100 000 € la saillie. Cette saison, les 2 ans du fils d’Iffraaj, qui sont donc les derniers conçus à Etreham (à 40 000€ la saillie), font afficher un taux de réussite incroyable de 86% à la gagne ! Parmi eux on retrouve la lauréate du Prix des Rêves d’Or (L.) Balsam, ainsi qu' Unquestionable, un élève de Normandie Breeding et Etreham, 3^e de Listed pour ses débuts au Curragh. Impressionnant en deux sorties, River Tiber s’annonce déjà comme l’une des sensations de Royal Ascot. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne sommes que le 1^er juin, ainsi nombre de 2 ans par Wootton Bassett n’ont pas encore débuté. La génération précédente a également la possibilité de faire parler d’elle dans les prochaines semaines. Lauréat des National Stakes (Gr.1) à 2 ans, Al Riffa sera vue dans les Grs.1 sur le mile de l’été. American Flag tentera de se racheter dans le Prix du Jockey Club ce week-end, tout comme l’estimé Padishakh.

 

 

 River Tiber, un poulain de 2 ans ultra prometteur ©TDN

 

 

Si le présent a déjà fière allure, le futur laisse rêveur pour Wootton Bassett. Pour cause, les premières générations conçues à Coolmore, à 100 000€ et plus, arrivent dès la saison prochaine. Si l’étalon a réussi à sortir énormément de chevaux de stakes en étant à 4000€, avec une jumenterie « standard », qu’en sera-t-il avec une jumenterie 5 étoiles ! Ces dernières saisons l’étalon bai foncé a saillie l’élite des juments européennes, dont beaucoup de filles de Galileo (c’est notamment le nick pour Al Riffa ndlr). Les enchères devraient s’envoler lors des prochaines ventes de yearlings, lorsque seront présentés des chevaux issus des gagnantes de Gr.1 Immortal Verse, Alexandrova, Albigna ou Deirdre. Sans oublier, les demi-frères de Channel, Sioux Nation, Snowfall, ainsi que les demi-sœurs de Zoustar, Line of Duty ou Technician. Une chose est sûre, avec une telle armada qui arrive, Wootton Bassett ne devrait pas arrêter de faire parler de lui !