Un Prix de l'Arc de Triomphe 2024 signé Camelot

Avec son sacre dans le 103^e Prix de l’Arc de Triomphe, la 4 ans Bluestocking a été la star de la journée en décrochant le plus beau titre des courses mondiales. Ce sacre met également en lumière son père Camelot, qui a réalisé l’exploit de placer trois de ses produits dans le Quinté, ses fils Los Angeles et Sevenna’s Knight prenant respectivement la 3^e et la 5^e place. Un accomplissement rare à un tel niveau de compétition. A l’heure ou le marché met en avant, soit les étalons produisant vite et précoce, ou produisant des chevaux de 1600 à 2000 mètres, les étalons aux profils plus classiques, même ultra confirmés comme Camelot, n’ont pas le prestige qu’ils méritent.

 

 
Bluestocking et Los Angeles sur le podium de l'Arc ©APRH

 

 

Malgré une carrière de course exceptionnelle, durant laquelle il remporte le Futurity Trophy à 2 ans, les 2000 Guinées, le Derby (avec un plus haut rating que City of Troy), et est passé à une encolure de remporter la Triple Couronne anglaise 52 ans après Nijinsky, Camelot a débuté au tarif de 25 000 € « seulement » à Coolmore. A titre de comparaison, le miler Paddington, lui aussi quadruple lauréat de Gr.1 a débuté cette année à 55 000 €. Camelot est en plus remarquablement bien né, puisque fils de Montjeu et de la gagnante de Groupe par Kingmambo Tarfah.

 

 

Camelot avait pulvérisé l'opposition dans le Derby 

 

 

Comme c’était envisageable, Camelot ne voit pas ses premiers produits crever l’écran dans les épreuves de 2 ans à Royal Ascot en juin. Les fils et filles de Camelot ne sont pas précoces, et pas taillés pour les sprints, mais sont redoutables au printemps de leur 3 ans sur la distance classique. Les produits de Camelot sont moins bouillants et sanguins que ceux leur grand-père Montjeu, mais sont des durs à cuire et ne rendent jamais les armes. Luxembourg, Los Angeles, Sammarco, Latrobe, tous ont brillé dans des Derby en allant aux avant-postes et en étant très difficile à dépasser dans une ligne droite.

 

 

 Camelot a hérité du tempérament de son père Montjeu mais aussi de son talent

 

 

Alors qu’il était proposé à 75 000 € la saillie en 2022, Camelot a vu son tarif passer à 60 000 € l’année suivante, puis 50 000 € cette année. Il est l’étalon le moins cher du top 10 européen, et compte plus de vainqueurs individuels de Gr.1 en 2024 (Luxembourg, Bluestocking et Los Angeles) que Sea The Stars, Frankel et Wootton Bassett, dont les tarifs sont au moins quatre fois plus élevés. Si on ne peut pas dire que les produits de Camelot sont boudés aux ventes, il faut constater que seuls 9 d’entre eux ont fait afficher un tarif supérieur à 500 000 € en 9 ans, toutes ventes confondues en Europe.

 

 

 

 

 

A 50 000 € et au vu de ses états de service, Camelot semble être une véritable bonne affaire pour un éleveur-propriétaire, désintéressé d’une potentielle plus-value aux ventes de yearlings, et étant prêt à être patient avec son cheval. Le sang de Camelot se mariant remarquablement avec le sang de Danehill (c’est la cas des 6 sur 12 vainqueurs de Gr.1 par Camelot), Coolmore l’a beaucoup utilisé pour ses propres juments, et a sorti nombre de chevaux de grand talent, façonnés dans le temps par Aidan O’Brien qui sait gérer à merveille leur carrière sur la longueur. En 2019, Juddmonte a choisi Camelot pour saillir la gagnante de Gr.1 Emulous, qui s’était jusqu’ici montrée décevante au haras. Un choix payant puisque cinq ans plus tard Bluestocking permettait à la casaque rose, verte et blanche de remporter un 7^e Prix de l’Arc de Triomphe.