Falco, un pari qui commence à aboutir
Jusqu'à l'automne 2008, l'Angleterre et l'Irlande était des aspirateurs à bons chevaux français, et le territoire national ne parvenait presque jamais à conserver pour son parc étalon un vrai sujet classique de 3 ans avec performances, modèle et famille en béton associés. Quand Falco a gagné la Poule d'Essai des Poulains, et même s'il a échoué ensuite dans les St James's Palace Stakes, la France s'est affolée pour garder le cheval du côté continental de la Manche. Il était grand (1,69 m), il était beau, il sentait bon le sable chaud, avait gagné un classique et outre sa robuste souche maternelle (celle descendant de la "Rothschild" Lady Berry), avait l'avantage d'être le 1e fils du très à la mode Pivotal disponible en France. Même les Haras Nationaux, encore frais à l'époque s'y sont mis en achetant 2 parts lors de la syndication et finalement Falco s'est installé à Etreham.
Pas de chance, la crise mondiale de 2008 s'est abattue sur les portefeuilles des riches et les rêves des pauvres quelques semaines plus tard...Annoncé au départ à 12.000 € la saillie, son tarif a été aussitôt revu à 7.000 €. On ne peut pas dire que l'accueil de Falco sur les rings ait été très chaleureux, tout d'abord pour les juments pleines de lui, puis ses foals et enfin ses yearlings. Toujours cette faculté bien française de s'autoflageller, comme si tout ce qui était français était forcément moins bon qu'un irlandais : du snobisme malheureusement efficace puisqu'ainsi va le business. Falco a tout de même démarré en fanfare: 108 juments la 1e année en 2009. Encore 84 juments en 2010, mais il a baissé à 40 en 2011.
Falco
La tendance pourrait repartir à la hausse en 2013. En effet, alors que Falco ne présente pas le profil type de l'étalon précoce (son père Pivotal était un sprinter mais très imposant, dont pas hyper précoce), les résultats qu'il présente dès le 1e semestre attirent l'attention. Ce samedi 9 juin au Croisé-Laroche, il a donné sa 1e gagnante avec Snowday. Archi favorite, cette pensionnaire de Carlos Laffon-Parias venait de conclure 2e d'une course B à Chantilly et n'avait que le tour à faire pour s'imposer. Quant aux 2 autres seuls produits de Falco vus en piste, il se sont tous les 2 placés, la "Boutin" Mallorca à Lyon (5e), et la "Suter" That's It au Croisé-Laroche (5e également).
Snowday a offert à son père Falco sa 1e victoire en tant qu'étalon.
Snowday a été élevée par les frères Wertheimer, qui soutiennent donc leur ancien champion Falco. Pour fabriquer Snowday, ils ont envoyé à l'étalon débutant une maiden de très haute naissance. En effet, si Océanique (par l'américain Forest Wildcat) a été complètement nulle en course, accusant un score de 100 % d'échecs dans 4 petites courses de l'ouest, elle est soeur de Green Tune, Didyme, Ecoute, Pas de Réponse, Ne Coupez Pas, etc...Les Wertheimer l'ont évidemment conservé malgré ses faibles performances. La mère Soudings n'avait donné que 4 femelles, dont la 1e Sound It a été exportée en Inde. Et puis après tout, la mère de Goldikova, soeur de la championne Gold Round (mais poulinière décevante) n'avait bien gagné qu'une pauvre coursette offrant 2.700 € au vainqueur à Jallais...
Au risque d'être accusé de patriotisme, on peut constater que les jeunes recrues "haut de gamme" du parc étalon français de plat sont en forme : après les chevaux ayant débuté en 2008, avec notamment Turtle Bowl, Stormy River et Kendargent, voici que ceux ayant débuté en 2009 s'illustrent grâce à Astronomer Royal, Literato et maintenant Falco .