Prix de l'Yonne 2017 : Danse avec Désir
Danse avec Jersey devance Désir des Roses à l'arrivée du Prix de l'Yonne 2017 à Auteuil. (PHOTOS APRH)
Malchanceux pour sa rentrée en plat à Angers, Danse avec Jersey a remporté brillamment le Prix de l'Yonne, une épreuve pour débutants AQPS très convoitée à Auteuil, en présence de son propriétaire, Jean-Michel Carrié, aussi co-éleveur avec Claude Ventrou. Il offre un succès qui tombe au mieux en début de saison pour son père Spanish Moon, étalon qui avait débuté au Lion d'Angers avant d'être acquis par le Haras du Thenney fin 2015. Son origine maternelle est une poule aux oeufs d'or depuis 35 avec la descendance de Miss Madoura, la 4e mère, une soeur de L'Ecu d'Or qui avait été achetée par Georges Boiteau, le père de Patrick Boiteau. Pour ce dernier, Miss Madoura a donné 8 vainqueurs individuelles dont Ephèse V, une fille de l'AQPS Useful, qui est devenue mère de 11 vainqueurs. Et la meilleure de cette fratie, Myrtille Jersey (Murmure), black-type, lauréates de 11 courses chez Arnaud Chaillé-Chaillé, est la mère de Danse avec Jersey.
Danse avec Jersey sur la dernière haie
" Jean-Michel Carrié a pu acheter la mère alors qu'elle avait déjà 11 ans et donné 3 produits (NDLR : dont Taikanous, black-type et 9 victoires), explique Claude Ventrou. " Et il a pris des risques car elle venait d'avoir un poulinage très difficile et rien ne garantissait qu'elle puisse refaire des poulains, selon l'avis de notre vétérinaire qui nous a conseillé de choisir des étalons pas loin...car on y retournerait sans doute souvent ! " Chanceux, les acheteurs ont décroché une matronne qui leur a depuis donné 1 poulain par an jusqu'à cette année, où après avoir pouliné de Protektor, Spanish Moon, Apsis, Hurricane Cat et Martaline, elle a coulé de Joshua Tree. Claude Ventrou est au Lion d'Angers. C'est pourquoi il a choisi Spanish Moon en 2012, qui était stationné...au Lion d'Angers.
L'entourage de Danse avec Jersey après la victoire. De gauche à droite : Claude Ventrou, Jean-Michel Carié, Philippe Peltier, Johnny Charron.
Très bon finisseur alors qu'il avait tiré en début de parcours, son dauphin Désir des Roses a fait forte impression, excitant la convoiture des courtiers présents pour ce beau fils de Lucarno entrainé par Eric Vagne. " J'ai 68 ans et je garde mon cheval car c'est mon plaisir ! " tonne son propriétaire François Fiol, qui est concessionnaire des voitures Ford à Decize dans la Nièvre. Accompagné de son fils Charles, François Fiol avait alors son 1e partant à Auteuil, sous sa casaque, ce qui ne lui a pas permis pour autant d'avoir un badge écurie autre que celui détourné d'un lad ! " Je suis entré dans le mondes des courses un jour que suis allé boire un coup au PMU de Decize. J'y ai rencontré Michel Laborde, le facteur de Champvert, qui m'a vendu un cheval nommé Saltimbanque, qui n'a pas été très fort d'ailleurs. " Le marchand de voitures, pris de passion, insiste et se lance même dans l'élevage avec Serena de Forme, qu'il avait acquis pour les courses où elle n'a poutant guère brillé, prenant une seule 3e place à Cluny en 3 sorties. Mais cette fille d'Assessor est bien née, soeur d'Un Champion, descendante de Grande Tirelire, la matronne du père Laboue qui est aussi à l'origine de Bon Augure.
Le propriétaire François Fiol avec son badge de lad.
François Fiol est un propriétaire comme on en fait plus en France, qui place ses chevaux chez Pierre Bigot à Paris et Eric Vagne à Moulins . Il a des chevaux depuis 2009 mais surtout en plat, avec une bonne étoile frappante. " J'ai été marqué par la retraite de Thierry Jarnet. C'est sous ma casaque qu'il a gagné son dernier quinté avec Bunook, le 30 octobre à Saint-Cloud. " François Fiol a également gagné avec le vieux Private Lessons, 9 ans, le 9 mars à Fontainebleau. " Quand j'ai acheté ce cheval alors qu'il était poulain, il était tout petit et maigre car il était orphelin, et en plus il souffrait de la pyroplasmose. L'éleveur m'a demandé combien que je lui en donnais. Je ne savais pas trop quoi lui répondre alors j'ai proposé 1500 €. Plus tard, il a gagné sa 1e course le jour de la mort de ma mère. C'est un signe du destin."