Jacques le Marois 2017 pour Al Wukair : la France profite du travail des autres

13/08/2017 - Actualités
Une fois des coutumes, la France a triomphé dans le Prix Jacques le Marois grâce à Al Wukair, à tous les niveaux jusquà celui de son père Dream Ahead, et récoltant les fruits du travail réalisé en bonne partie par les habituelles grandes nations rivales des courses....


Al Wukair, vainqueur du Prix Maurice de Gheest sous la selle de Frankie Dettori. (PHOTO APRH)

Voir un gagnant de Jacques le Marois, épreuve réputée comme le meilleur mile mile d'Europe, dont le père fait la monte en France, est un cas rarrisime. Dans le 30 dernières années, on ne trouve que les 2 sucès de Linamix avec Miss Satamixa en 1995 et Vahorimix en 2001, puis le cas particulier de Miesque's Son, qui était rentré des Etats-Unis un an avant la victoire de son fils Whipper en 2005, mais pour produire chez nous des mauvais chevaux en série.

En 2009, Goldikova s'imposait quelques semaines seulement après la mort brutale de son père Anabaa, début juillet, au Haras du Quesnay voisin. La crack de Freddy Head, alors âgée de 4 ans, naviguait au sommet du mile mondial. La lauréate de 15 gr.1 dont 3 Breeders'Cup concluera sa carrière à 6 ans. Lors de sa dernière sortie française, dans le Prix de la Forêt 2011, elle terminait 2e, battu d'une tête au grand dam de ses innombrables supporters. L'auteur du crime de lèse-majesté n'était autre que Dream Ahead, le père d'Al Wukair...


Associée à William Buick, Dream Ahead domine la reine Goldikova lors des adieux français de la crack montée par Olivier Peslier à Longchamp le jour de l'Arc 2012, dans le Prix de la Forêt (PHOTO APRH)

 

Elevé par Darley, mais "donné" par Cheik Mohammed à l'un de ses amis, Khalifa Dasmal, Dream Ahead a réalisé une carrière fulgurante à 2 et 3 ans, tout en ayant manqué le printemps classique. Précoce, vainqueur du Prix Morny devant Tin Horse puis des Middle Park Stakes par 9 longueurs (devant un lot sans saveur), le pensionnaire de David Simcock offrira à 3 ans sa 1e victoire de Gr.1 à Hayley Turner dans la July Cup 2011. C'était le 1e Gr.1 en plat d'une femme jockey tout court. Notons qu'Hayley Turner, désormais âgée de 34 ans et retirée depuis 2015, a programmé un retour sur les pistes cet automne en France. Elle profitait ce jour-là de l'absence de son jockey habituel WIlliam Buick, qui l'a retrouvé pour deux nouveaux de Gr.1 dans la Haydock Sprint Cup d'un nez et donc le Prix de la Forêt d'une tête.

 

 

 

Malgré son palmarès riche de 5 Gr.1, Dream Ahead est resté à la porte de la cour d'étalons de Darley, sans doute à cause de son père Diktat, un sujet qui finissait alors une carrière d'étalon en demi-teinte en Espagne, et qui lui ruinait sa cote commerciale. Toujours à l'affût, John O'Connor, le patron de Ballylinch Stud, a sauté sur l'occasion pour recruter ce cheval qui cochait les cases "vitesse / précocité". Il a beaucoup sailli à partir de 2012, mais après 5 saisons de monte, il était temps de faire tourner le cheval. S'il avait sorti Donjuan Triomphant pour sa 1e génération de 2 ans dans le Critérium de Maisons-Laffitte, en plus de quelques black-type, il n'avait pas donné de gagnants de Groupe Outre-Manche. En 2016, son lauréat de Listed se situait aussi dans l'hexagone, en l'occurrence Al Wukair, lauréat du Prix Isonomy. Il était donc logique que Dream Ahead vienne s'installer là où il obtenait le plus de succès, plutôt que de risquer le recul chez lui en Irlande.

 


Dream Ahead au Haras de Grandcamp, en janvier 2017.

 

Dream Ahead a quitté Ballylinch pour Grandcamp en 2017. Son tarif de 12.000 € n'a pas fait reculer de nombreux éleveurs puisqu'il a sailli 120 juments ce printemps, parmi lesquelles on peut citer Afra Tsitsi, Ana Marie, Caipirinia, Calahorra, De Haute Lutte, Folle Biche, Garlinotte, Hapsburg, Mulled Wine, Saturnine, etc...

 

VOIR LE PEDIGREE D'AL WUKAIR

 

 

Mais comme d'habiude, on parle des pères en premier alors que chacun sait que la mère compte très majoritairement dans la qualité d'un produit. Cela pour des raisons scientifiques...qu'on aimerait bien connaître ! Personne n'a pu oublier la 2e mère d'Al Wukair, la merveilleuse Caerlina, gagnante devant Magic Night du Prix de Diane Hermès sous la selle d'Eric Legrix qui portait la casaque japonaise de Kaechi Nitta (VOIR CI-CONTRE).

Déjà très précoce, la pensionnaire de Jean de Roualle, fille de Caerleon née d'une souche Aga Khan très ancienne, s'était auparavant placée du Prix La Flèche d'Hector Protector, Marcel Boussac de Shadayid, et de la Poule d'Essai des Pouliches de Danseuse du Soir. Après le Diane, Caerlina a gagné la Nonette à Deauville.

Moins performante à 4 ans, Caerlina sera vendue à Cheikh Mohammed, à qui elle donnera plein de black type directement ou avec la production de ses filles, notamment La Nuit Rose, 3e de la Poule d'Essai puis mère de Blue Rambler (Derby de l'Ouest). Dernier produit de Caerlina, par Machiavellian, Macheera a gagné en débutant à Saint-Cloud chez Robert Collet, à 2 ans, puis a déçu.

Au moment où Al Shaqab a déboursé 200.000 € sur le ring de Tattersalls en octobre 2015, dans le book 1, Macheera avait déjà donné Witches Brew, fille de Duke of Marmelade, double placée de Listed. Al Wukair a été confié à André Fabre. Donc c'est finalement la France, nouvel hôte de son père Dream Ahead, qui récolte les fruits d'un travail réalisé pour beaucoup, jusque là, en Irlande.

Note : Al Wukair a un cousin étalon en France, Sri Putra, installé au Haras du Saz.

 

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