Arc 2019 : Waldgeist et l'association de bienfaiteurs
Il a belle allure, il est sympa comme tout, ouvert et intelligent, il s'intéresse à l'élevage, aux ventes et à l'obstacle. S'il n'était pas aussi bon jockey, Pierre-Charles Boudot travaillerait certainement à France Sire ! Seulement, voilà, à cheval, c'est un phénomène. Il venait de partir en apprentissage chez André Fabre quand il a perdu à 15 ans son père Marc Boudot, très bon entraineur du Centre-Est installé à Paray-le-Monial. Aujourd'hui âgé de 26 ans, il a gravi progressivement les echelons, en restant toujours fidèle à André Fabre, acceptant la concurrence des Barzalona, Cheminaud et quelques autres. Pour lui, il a monté sa 1e championne avec Esotérique. Toujours pour Fabre, il a gagné son 1e classique ce printemps dans la Poule d'Essai des Poulains avec Persian King, peu avant de décrocher son 1e Prix de Diane avec Channel, cette fois pour Francis-Henri Graffard. Pour le même homme, son compatriote de la Saone-et-Loire, Boudot a gagné sa 1e course à Royal Ascot avec Watch Me.
Pierre-Charles Boudot avec son cheval de coeur Waldgeist. (photos APRH)
Et c'est sur le même hippodrome anglais, devant la Reine d'Angleterre, qu'il a déclaré en privé à André Fabre qu'il allait gagner le Prix de l'Arc de Triomphe cette année avec Waldgeist ! C'est ce que l'entraineur a révélé après l'accomplissement suprême à la presse britannique (plus notre micro...hi hi hi !). Après son envolée dans le Prix Ganay (Gr.1) fin avril, Waldgeist avait été battu 2 fois à Ascot, 3e des Prince of Wales's Stakes de Crystal Ocean puis d'Enable dans les King George. Pourtant, il a réussi à inverser la tendance le Jour J, alors qu'il avait pris des places dans les plus grandes épreuves qu'il avait disputé jusqu'alors : 2e du Jockey-Club (battu d'une courte tête seulement par Brametot), 4e de l'Arc 2017, 4e de l'irish Derby. Honnêtement, s'il avait déjà gagné 3 Gr.1 dans sa carrière (Criterium de Saint-Cloud, GP de Saint-Cloud, Ganay) et venait de se promener dans le Prix Foy (Gr.3), personne à part son jockey ne le voyait vraiment faire mieux qu'une bonne place, être capable de battre Enable, mais aussi Sotsass et Japan. D'autant plus qu'il était réputé pour apprécier essentiellement les pistes rapides. Même son entranieur a avoué qu'il s'inquiétait beaucoup des fortes pluies tombées dernièrement, quand bien même Waldgeist avait gagné en terrain lourd à 2 ans.
Enable semble partie pour la gloire à la corde, mais Waldgeist reviendra la chercher à l'extérieur. Le 3 ans Sotsass, en casaque verte, prendre une excellente 3e place devant Japan et Magical.
Créateur de Gestut Ammerland, l'allemand Dietrich Von Boettischer avait déjà gagné l'Arc de Triomphe en tant qu'éleveur d'Hurricane Run mais y voit sa casaque pour la 1e fois grâce à Waldgeist. Avocat et riche homme d'affaires, Von Boetticher est associé pour cette occasion unique à son plus féroce rival des courses allemandes, Andreas Jabocs (Gestut Fahrhof et Newsells Park Stud. (NDLR, le 3e homme fort outre-Rhin est Georg Von Ullmann, l'héritier de Gestut Schlenderhan).
L'éleveur de Waldgeist, nommé The Waldlerche Syndicat, est un entité crée uniquement pour l'occasion car il porte le nom de la mère du poulain, qui s'appelle Waldlerche. Celle-ci avait fait l'objet d'une enquête très détaillée de Xavier Bougon en 2012 après sa victoire dans le Prix de Pomone. A l'occasion, le Frédéric Miterrand du pur-sang comptait la destinée des Jacobs (de Farhof en Allemagne à Newsells en Angleterre en passant par l'Afrique du Sud), mais aussi de Gestut Ravensberg et de la famille Delius...
Dietrich Von Boettischer à la tête de Waldgeist.
Waldlerche, la mère de Waldgeist, yearling sur le ring de Deauville
Klaus Jacobs
Newsells Park Stud.
Le couple Delius.
La casaque de Ravensberg gagne le Derby Allemand