Les courses s'arrêtent mais l'élevage continue : Pierric Rouxel explique

16/03/2020 - Actualités
 Tandis que toutes les courses sont suspendues en France jusqu'au 15 avril, l'élevage continue. La saison de monte se poursuit. Les juments ont le droit de voyager et les vétérinaires peuvent effectuer les suivis gynécologiques chez les éleveurs. Des laboratoies continuent les analyses de prélèvements. Président de l'Asselco et vice-président de la Fédération des Eleveurs, Pierric Rouxel, manager du Haras de Maulepaire, livre les explications et le communiqué de l'ordre des vétérinaires.


Pierric Rouxel au Haras de Maulepaire.

 

INFO DU 17 MARS : " Ce matin du 17 mars, j'ai reçu la confirmation que la LABEO continuait de travailler. C'est le grand laboratoire d'analyse de Franck Duncombe à Caen, qui fait une bonne partie des analyses dans le Grand Ouest et la Normandie. " Pour rappel, les vétérinaires sont chargés de transférer les prélèvements aux labos. Or, les vétérinaires ont le droit de se déplacer chez les clients pour traiter les urgences, dont la gynécologie equine fait partie.

Suite à un conseil extraordinaire ayant réuni des dirigeants du Trot et du Galop, les sociétés ont dù prendre la décision de suspendre toutes les réunions de courses en France jusqu'au 15 avril. Néanmoins, étant donné son caractère d'urgence, et tout comme c'est le cas en Italie alors que le pays est en état de confinement total depuis plusieurs jours, la saison de monte se poursuit avec seulement quelques contraintes et recommandations sanitaires de bon sens.

 

Télécharger le formulaire de déplaccement dérogaroire

 

Président de l'Asselco, vice-président de la Fédération des Eleveurs et directeur du Haras de Maulepaire dans la Sarthe, Pierric Rouxel a pris ses renseignements aux sources officielles et nous explique. " Nous avions des craintes mais, pour l'instant et comme c'est toujours le cas en Italie, il n'y a aucune interdiction et rien n'indique qu'il y en aura. Donc les juments ont le droit de circuler et d'aller à la saillie aux étalons. La commission étalonniers vient de sortir des recommandations sanitaires non pas pour les chevaux mais pour les accompagnants. Afin de limiter au maximum les contacts entre le personnel du haras et les clients, tous les échanges adminsistratifs doivent se faire par mail. Les gens qui amènent les juments ne doivent pas aller voir le secrétariat et doivent même rester dans le camion en arrivant. C'est le personnel du haras qui doit se charger tout seul de faire saillir la jument. 

Quant au suivi vétérinaire sur place, il reste autorisé. C'est le vétérinaire traîtant du Haras du Maulepaire, venant de Normandie, qui m'a expliqué ce matin même les recommandations qu'il venait de recevoir de la part du Conseil de l'Ordre. Considérée comme absolument nécessaire, la monte est donc exemptée de l'interdiction, et le suivi vétérinaire en même temps. En revanche, les interventions non urgentes, comme par exemple des castrations chez les éleveurs, ne sont pas autorisées. Les cliniques doivent rester fonctionnelles mais uniquement pour les urgences et là aussi, les vétérinaires doivent impérativement s'organiser pour éviter les contacts entre le personnel d'accueil et les accompagnants des chevaux."

 

Communique de l’Ordre des Vétérinaires : EQUIDES

La liste indicative des actes relatifs aux équidés est susceptible d’évoluer à la lumière de l’évolution de la situation sanitaire. Elle est établie selon les préconisations des organisations professionnelles vétérinaires.
 

  • Actes devant être différés :


Visite sanitaire, bilan sanitaire et autre bilan d’élevage
Atteinte dermatologique sans pronostic vital engagé, ou chronique, ou sans risque contagieux important
Castration
Arthroscopie de convenance qui peut être différée
Examen de visite d’achat
Médecine sportive et traitement orthopédique d’entretien
Boiterie sans suppression d’appui ou chronique stable
Dentisterie d’entretien y compris dents de loup
Ostéopathie
 

  • Actes ne pouvant pas être différés

Colique
Arthrite septique
Plaie délabrante
Plaie avec suspicion d’atteinte de structure à impact vital
Vaccination grippe rhinopneumonie
Cheval avec hyperthermie
Lymphangite
Ophtalmologie : ulcère, uvéite, plaie, …
Suspicion de gourme
Myosite
Choc allergique
Fourbure aigüe ou d’évolution péjorative
Boiterie avec suppression d’appui
Obstétrique et suites obstétricales, surveillance de poulinage
Troubles respiratoires sérieux
Epistaxis
Néonatalogie
Fracture
Arthroscopie pour inflammation articulaire aigue


Cas particulier de la Gynécologie (selon le niveau de confinement qui sera imposé et susceptible d’évoluer)
Limiter aux juments dans les haras ou centres de reproduction, et selon la disponibilité des semences et de leur transport
Bannir la gynécologie avec des allées et venues quotidiennes ou pluri hebdomadaires
Transport des juments à la reproduction : elles doivent être accueillies au moins 7 jours dans des centres capables de les garder sur de longues périodes en cas de confinement de haut niveau
Les poulinières peuvent être amenée en pension dans des centres, haras spécialisés pour assurer ce service.
 

 

 

COMMUNIQUE DE FRANCE GALOP, LE TROT & LA FEDERATION NATIONALE DES COURSES HIPPIQUES

SUSPENSION DE TOUTES LES RÉUNIONS HIPPIQUES
À COMPTER DU MARDI 17 MARS JUSQU’AU MERCREDI 15 AVRIL 2020
 
LeTROT et France Galop, sociétés-mères chargées de l’organisation des courses de chevaux en France, ont décidé de suspendre toutes les réunions hippiques jusqu’au 15 avril 2020, à compter du mardi 17 mars.
 
Leurs présidents Jean-Pierre Barjon (LeTROT) et Édouard de Rothschild (France Galop) ont expliqué :
 
« Notre priorité absolue est la santé de tous les acteurs de la filière et le respect des directives de l’Etat. En suspendant toute compétition, nous voulons d’abord et avant tout les protéger de la pandémie actuelle. Par cette décision, la filière hippique française montre également sa solidarité et sa responsabilité vis-à-vis de la Nation toute entière.
 
Nous sommes pleinement conscients des conséquences économiques de l’annulation des courses. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une grande remontée d’informations depuis les entreprises de la filière jusqu’aux sociétés-mères. Pour cela, nous proposerons aux associations professionnelles de collecter tous les éléments utiles, métier par métier, et de nous les transmettre au cours des semaines à venir. Ce sera la première étape pour la sauvegarde de notre activité.
 
Les équipes des sociétés-mères sont d’ores et déjà à pied d’œuvre en télétravail et nous continuerons de communiquer au fil de l’évolution de la pandémie.
 

 Le moment que nous vivons est exceptionnel et d’une gravité sans précédent. Nous savons  que  nous  pouvons  compter  sur  l’engagement  de  tous  pour  endiguer  au  plus vite la pandémie ; vous pouvez aussi compter sur notre engagement et notre détermination : personne ne sera abandonné. »

 

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