Hooligan, au bon souvenir du roc Aizavoski
Aizavoski, une ancienne gloire du Défi du Galop fait reparler de lui sur les balais de Compiègne...(aprh)
Au début des années 2010, les turfistes chevronnés et afficionados du Défi du Galop adoraient le roc Aizavoski, un cheval qu'on aimerait tous avoir. Entraîné par Elie Lellouche pour les célèbres couleurs Wildenstein, il avait remporté la bagatelle de 6 lLsteds sur notre sol, dont 5 d'affilée entre septembre 2011 et mai 2012. Assez tardif, mais toujours vu à bon niveau, ce sympathique guerrier était juste en dessous du niveau des Groupes, mais une terreur à travers la France dans les Grand Prix de Province. De Craon à Nantes en passant par Toulouse et Bordeaux, rien ne lui résistait !
Aizavoski avec son entraîneur Elie Lellouche
Magnifique spécimen, fils de Monsun et descendant de la grande souche Wildenstein des "A" (Arcangues, Aquarelliste, Angara..), Aizavoski aurait trouvé de nos jours une place dans un haras français sans forcer pour se reconvertir en père de sauteurs. Seulement à l'époque, il a filé en Irlande à Arctic Tack Stud chez Eoin Banville, un haras du cru où font aujourd'hui la monte des chevaux peu connus chez nous comme Jet Away, un proche parent d'Onesto qui réussit bien avec ses premières générations, ou encore le 2e de Derby d'Epsom Dee Ex Bee. Officiellement, Aizavoski n'y est plus répertorié depuis 2018, mais rassurez-vous, il est toujours parmi nous.
Fils d'Aizavoski, Hooligan a fait la joie d'une belle bande d'anglophones cet après-midi à Compiègne
La victoire de son fils Hooligan cet après-midi à Compiègne nous permet de jeter un peu de lumière sur le dossier, puisqu'il devient le premier vainqueur de son père en France. Formé à l'anglaise chez Tom George, n'ayant débuté qu'à 5 ans, il s'est baladé dans une bonne course sur les haies, désormais confié aux bons soins du fils de l'entraîneur Noel et de sa nouvelle associé Amanda Zetterholm. Hooligan avait déjà bien fait sur notre sol dans cette même course en 2021, où il terminait 2e de Le Berry. Il s'agissait alors du premier partant de son père dans l'Hexagone. Car si les occasions sont déjà rares de voir ce genre d'étalons chez nous, les chances sont encore plus infimes avec Aizavoski !
En fait, le haras français qui aurait hypothétiquement récupéré Aizavoski aurait connu bien des déconvenues. L'animal s'est en fait révélé infertile, et n'a pas pu assurer ses services à la gente féminine comme il se doit. Pour un tel guerrier des pistes, c'est un comble. Aizavoski a continué depuis 2018 à saillir une poignée de juments, ayant eu 2 foals l'an dernier, et sailli 3 juments seulement. Tout cela est bien dommage, car Aizavoski présente des statistiques à en faire palir plus d'un ! Il a eu seulement 53 partants différents en obstacle outre-Manche, pour 31 vainqueurs, soit un ratio de 58% à la gagne. Qui plus est, et ce malgré une jumenterie loin du grand luxe, il a sorti quelques chevaux très utiles comme Empire Steel, qui vient de gagner une Listed en steeple, ou encore Whatdeawant, 3e du Ballymore (Gr.1) à Cheltenham l'an dernier pour Willie Mullins. De quoi regretter qu'Aizavoski ait de "l'eau dans les couilles" comme le veut le dicton.