Auteuil, un premier semestre palpitant et plein de surprises !

 

 

 

 

 

Outre-Manche, la presse hippique est une spécialiste pour théâtraliser l’enjeu des grandes joutes de notre sport. Ce procédé atteint son paroxysme pour le Festival de Cheltenham. Dès le mois de novembre des émissions sont consacrées au plus grand meeting d’obstacle du monde, qui n’a pourtant lieu qu’à la mi-mars. En France, cette culture du storytelling est moins présente. Cette année, nul besoin d’extrapoler et d’en faire des caisses pour vendre le Grand Steeple, tant la plus grande course du programme français s’annonçait palpitante. Mi-avril nous avions publié un article nommé « Assistera-t-on au Grand Steeple le plus ouvert de la décennie ». A cette période nous pouvions rêver d’un choc des titans avec Il Est Français, Juntos Ganamos, Sel Jem, Grandeur Nature, Gold Tweet, Amy du Kiff et bien d’autres !

 

 

 
Cinq des principaux animateurs annoncés du Grand Steeple
 

 

Malheureusement, le destin en a décidé autrement. Premier coup de théâtre : Il Est Français, le cheval à battre mi-mai conclut dernier du Prix Murat et ne courra pas le Grand Steeple. Deuxième coup dur : Sel Jem est arrêté au bout d’un tour dans le Prix Ingré à cause d’un arrachement au niveau du postérieur gauche. Impressionnant de supériorité dans le Prix Troytown, Juntos Ganamos devient le nouveau favori. Felix de Giles s’étant gravement blessé au genou, James Reveley est appelé à la rescousse par David Cottin. En steeple, Juntos Ganamos n’a jamais été battu quand il a terminé un parcours. S’il semblait montrer des progrès dans ses sauts en 2024, le fils de Martaline va commettre l’irréparable au Gros Open Ditch dans le Grand Steeple. Stupeur à Auteuil ! Une nouvelle course commence, l’espoir grandit dans les entourages des chevaux encore en lice. Alors qu’il touchait quasiment du doigt le trophée de la Haye Jousselin, l’entourage de Gran Diose avait connu une cruelle déception lorsque Grandeur Nature est venu briser leur rêve dans les derniers mètres. Cette fois, leur champion a prouvé qu’il était aussi grand par la taille que par le talent et a cette fois su résister à son meilleur ennemi.

 

 

 

Losange Bleu, le nouveau patron des hurdlers français

De loin le meilleur 4 ans français sur les haies l’an passé, Losange Bleu était très attendu pour sa première saison contre les vieux. Après la génération dorée composée des Hermès Baie, L’Autonomie, Thélème et autres, cette section paraissait moins flamboyante cette saison. Bien que malade quelques jours avant la Grande Course de Haies d’Auteuil, Losange Bleu a une nouvelle fois sorti une masterclass pour remporter un 2e Gr.1, et prouver qu’il a tout d’un très grand d’Auteuil. Malgré un effectif limité en quantité, Dominique Bressou parvient à sortir des champions avec une régularité impressionnante.

 

   Le vert et le bleu auront été les couleurs dominantes du premier semestre ©APRH

 

 

 

Brillant vainqueur du Prix Cambacérès, Jigme a arrêté sa carrière de cheval de course pour entamer celle d’étalon. Dès lors, la hiérarchie était à redéfinir chez les 4 ans sur les haies. Eternel Poulidor à 3 ans, Léon du Berlais semblait être le successeur naturel du champion de Marcel Rolland. Après son succès plein d’autorité dans le Prix d’Indy, le protégé d’Arnaud Chaillé-Chaillé semblait filer droit vers le sacre dans le Prix Alain du Breil. Fauché par San Guido à la première haie du Prix Amadou, Léon du Berlais resta marqué par cette chute, et se montrait trop prudent pour jouer la gagne dans le Alain du Breil. Avec des parents vainqueurs sur 1200 et 1400 mètres, rien ne semblait prédestiner Pistache Doré à briller à Auteuil. Pourtant, le représentant Papot s’est montré impérial dans la belle sous la selle d’un Johnny Charron au sommet de son art, la quarantaine passée.

 

 

 Pistache Doré offre un nouveau Gr.1 au tandem Charron-Mele ©APRH

 

 

Net dominateur chez les 3 ans sur le steeple, Kaadam a peiné à confirmer cette saison. Battu pour sa rentrée, alors qu’il ne paraissait pas à 100% et devant porter plus de poids que ses rivaux, le gris a ensuite dû faire l’impasse sur le Prix Jean Stern. Très attendu dans le Ferdinand Dufaure, Kaadam devra se contenter de la 4^e place. Façonné gentiment par Emmanuel Clayeux, l’AQPS Kolokico a été endurci à Auteuil et Pau, en évitant les combats difficiles. Pour sa première dans une course principale, Kolokico affrontait l’élite dans le Ferdinand Dufaure. En l’absence de Felix de Giles, c’est Nicolas Gauffenic qui a été appelé pour le suppléer. Impérial, l’élève de la famille Cyprès offrait un premier Gr.1 à son jockey, son entraîneur ainsi que son père Cokoriko.

 

 

 

Découvrez dans les prochains jours la seconde partie cet article, qui sera consacrée aux chevaux qui feront parler d’eux au second semestre !