Los Angeles, un 16e gagnant d'Irish Derby pour Aidan O'Brien, l'arbre qui cache la forêt en Irlande

Après le Derby d’Epsom, le Derby français (Prix du Jockey Club), se disputait dimanche le Derby irlandais sur l’hippodrome du Curragh. Le plateau était attrayant avec notamment un match retour entre les 2^e et 3^e d’Epsom Ambiante Friendly et Los Angeles, sans oublier le gagnant de Gr.1 à 2 ans Sunway et le très estimé Matsuri. Un peu comme les équipes cyclistes, les quatre Coolmore ont fait une course d’équipe en tête, afin d’amener Los Angeles dans les meilleures conditions possibles à l’entrée de la dernière ligne droite. Venu dans un canter attaquer ce dernier, Ambiante Friendly n’a finalement pas tenu la distance et s’est même vu subtiliser la 2^e place par Sunway, le poulain de David Menuisier, propriété de Guy Pariente.

 

 

  Los Angeles résiste aux redoutables anglais 
 

 

Entraîneur pour Coolmore depuis 29 ans, Aidan O’Brien remporte ici son 16^e Derby irlandais. Grand amoureux et défenseurs du classicisme, les « lads » de Coolmore tentent année après année de dénicher des poulains pouvant devenir des « Derby Winners », à grand renfort de millions dépensés aux ventes pour des poulains, ainsi que des poulinières au profils 5 étoiles. Le but est d’une part de remporter des Gr.1 mais surtout à terme de produire des étalons. Les Sadler’s Wells, Galileo, Giant’s Causeway ont été de véritables poules aux œufs d’or pour Coolmore. Magnifique bai-brun au mental de guerrier, doté d’un joli pedigree, gagnant de Gr.1 à 2 ans et de Derby à 3, Los Angeles a déjà gagné sa place au haras. Fera-t-il aussi bien que ses glorieux ainés, réponse dans quelques années.

 

 

 Ryan Moore, Aidan O'Brien et John Magnier, le boss de Coolmore

 

 

Si en obstacle, l’Irlande domine très nettement son voisin britannique dans les plus grandes épreuves, en plat, la Verte Erin doit surtout son salut à la famille O’Brien. Dans le Derby, Aidan O’Brien était responsable de 4 des 8 partants. L’autre irlandais « non-O’Brien » Keeper’s Heart était proposé à 100/1 et conclu 5^e en retrait du quatuor de tête, composé de Los Angeles et de 3 visiteurs anglais. Avant le coup, O’Brien ne voulait aligner que 2 chevaux, mais aux vues du faible nombre de partants il en a couru 4, afin de soutenir les enjeux du World Pool sur la course. Les entraîneurs irlandais sont de moins en moins souverains sur leurs terres. A plusieurs reprises cette année, des chevaux anglais sont venus gagner des Groupe. A Royal Ascot, le grand rendez-vous du premier semestre, c’était silence radio pour les entraîneurs irlandais dans les belles épreuves, si l’on excepte Aidan O’Brian et fils.

 

 

 Aidan O'Brien, l'un des seuls entraîneurs irlandais à briller sur la scène internationale

 

 

A part le sacre d’Ezeliya dans les Oaks d’Espson, les autres grands noms du galop irlandais comme Dermot Weld, Jim Bolger, Ger Lyons, Jessica Harrington et autres peinent à rivaliser à haut niveau avec les O’Brien, et leurs comparses britanniques. Ces grands noms du plat ne bénéficient pas du même phénomène qui a bénéficié aux entraîneurs d’obstacle. En effet, attirés par des allocations attrayantes nombre de propriétaires anglais ont décidé de sauter le pas ces dernières années, en plaçant des chevaux acquis à grands frais chez des entraîneurs irlandais, plutôt que chez les locaux. L’histoire des courses étant composée de cycles, rien n’est figé indéfiniment dans le marbre. Aux metteurs au point irlandais d’inverser la vapeur.