João Moreira, le "Magic Man" brésilien qui enchante l'Asie

À 41 ans, le jockey João Moreira a ajouté dimanche une nouvelle ligne à son prestigieux CV. En selle sur Embroidery, il s’est adjugé l’Oka Sho (Gr.1), la Poule d’Essai japonaise, vêtu de la célèbre casaque Silk Racing, la même que celle des cracks Equinox et Almond Eye.

Né au Brésil, Moreira s’est rapidement imposé comme l’un des tout meilleurs jockeys d’Amérique du Sud. En 2009, il décide de quitter son continent pour tenter sa chance à Singapour, à l’époque où les courses locales étaient à leur apogée. Le 6 septembre 2013, il réalise l’exploit de remporter les huit courses du programme sur l’hippodrome de Kranji. Singapour étant devenu trop petit pour lui, il part alors relever un nouveau défi à Hong Kong, sur l’un des circuits les plus compétitifs du monde.

 

 

 Joao Moreira et sa splendide position à cheval lors de son succès avec Embroidery

 

 

Sur la Perle d’Orient, la majorité des courses sont des handicaps, et se faire une place parmi le haut du panier d’un vestiaire de classe mondiale n'est pas chose aisée. Pourtant, dès sa deuxième saison, il bat le record de succès réalisés en un exercice, en signant 145 victoires. Année après année, celui que l’on surnomme "Magic Man" marque les esprits et se livre à des duels d’anthologie face à son plus féroce rival, l’Australien Zac Purton. D’une incroyable finesse et doté d’une capacité unique à entrer en communion avec les chevaux, Moreira est parfois appelé "Dr Dolittle", en référence au film où Eddie Murphy incarne un médecin capable de parler aux animaux.

 

 

 Zac Purton et Joao Moreira, les deux rois de Hong Kong

 

 

Après avoir tout gagné à Hong Kong, João Moreira décide de se rendre au Japon en 2018. Il ne parvient cependant pas à obtenir une licence permanente là-bas, n’ayant pas réussi les examens de langue japonaise. Après avoir rempilé pour quatre saisons à Hong Kong, il annonce qu’il réduit son activité à cause de problèmes de poids et de douleurs aux hanches, qui lui vaudront plusieurs opérations.

 

Malgré le cap de la quarantaine approchant, Moreira décide de tenter sa chance en Australie. Là-bas aussi, il met à profit son immense talent pour briller au plus haut niveau. En parallèle, il continue à se rendre temporairement au Japon. Qui sait, à force de partager le vestiaire avec les jockeys locaux, il finira peut-être comme Christophe-Patrice Lemaire, par devenir bilingue et obtenir le précieux sésame !