Le Haras des Marais : chez les pur-sang du Perche
A peu près tous les lecteurs de France Sire ont pris l'A11, l'autoroute de l'Ouest qui part de Paris et va jusqu'à Nantes en passant par Angers, au moins une fois dans leur vie, mais plus souvent une fois par semaine. A mi-parcours entre la Capitale et l'Anjou, il y a les sorties Nogent-le-Rotrou / La Ferté-Bernard. Si tout le monde est passé devant, peu de gens du galop se sont arrêté ici, dans le Perche Sarthois, la patrie de naissance du célèbre cheval percheron, qui offre un constraste saisissant avec les immenses plaines de céréales de la Beauce qu'on vient de traverser autour de Chartres. En effet, ici, le bocage a conservé tous ses droits sur des terres d'élevage particulièrement vallonnées, car les Alpes Mancelles ne sont pas loin.
A 2 pas, à la sortie de la commune si française de Boëssé-le-Sec, se cache au mileu de la forêt un magnifique domaine vallonné de 80 hectares d'un seul tenant : le Haras des Marais. Lorsqu'au début des années 90, les jeunes époux Isabelle et Nicolas Simon découvrent l'endroit, ce n'est encore qu'une vieille ferme avec des barbelés. A l'époque, Nicolas vient parfois chasser dans la région avec son beau-père car le gibier est abondant dans cette zone encore très sauvage. Ils descendent de la région parisienne, profitant de la proximité car il ne faut qu'une bonne heure de voiture pour arriver. La décision est prise de se lancer dans l'élevage de chevaux de galop mais aussi de trot, travaillant depuis le début avec la famille Abrivard notamment pour les chevaux au repos.
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Ils ont tout refait petit à petit. En l'espace de 24 ans, les éleveurs ont redessiné les paddocks, tout cloturé, construit des écuries, installé un marcheur, et fait sortir de terre un barn récent qui porte la capacité d'accueil à 55 boxes. Ils proposent tous les services d'élevage, de poulinage, de transports aux saillies et de préparation aux ventes pour la clientèle, tout en ayant monté leur propre jumenterie, composée selon les années d'une dizaine d'éléments, avec une majorité de souches allemandes.
Prince Chéri
Al Bustan
Après un premier bon cheval à Auteuil nommé Mister Nikos, le classique Gray Steel leur a offert leurs 2 premières victoires de Groupe sur la Butte Mortemart, dans les Prix Amadou (Gr.2) et de Maisons-Laffitte (Gr.3) En plat, Prince Chéri est parti chercher la gloire en Australie, où il a gagné Gr.3. Disparu des écrans pendant 2 saisons, Le fils de Lando est revenu à la compétition à l'automne 2017 et a lancé l'année 2018 du Haras des Marais par une victoire de Listed le 1er janvier à Randwick, à l'âge de 9 ans. D'ailleurs, le printemps leur a apporté un nouveau gagnant de Gr.2 avec Call Me Lord à Sandown en Angleterre. Mais bien sûr, le cheval de coeur d'Isabelle et Nicolas Simon reste le globe-trotter de l'obstacle Al Bustan. Entraîné en République Tchèque, cet infatigable voyageur a apporté sa 1ère victoire de Gr.1 au Haras des Marais dans le Grand Prix de Mérano 2017 en Italie. Egalement lauréat à Pardubice, en Allemagne et en Suède à l'occasion du Grand National de Scandinavie, le fils de Medecis est resté invaincu en 4 sorties en 2017 et vient de gagner à nouveau pour sa rentrée à Mérano.
A noter que Nicolas Simon est particulièrement attaché au monde végétal. Non seulement il a cessé toute utilisation d'engrais chimique pour privilégier depuis 8 ans la fabrication de son propre compost (300 tonnes / an), mais il cultive également dans son jardin une forêt de banzaï et sous une serre plus de 200 orchidées rares !