Trophées du Personnel : Pierre Patrac ramène le prix du dévouement à Marseille !
Sans faire offense aux autres, la catégorie dévouement pour les courses est sans doute la plus belle de tous les trophées du personnel France Galop Godolphin, car humainement très profonde, voire intime. Elle récompense des hommes et des femmes qui ont consacré leur vie entière, y sacrifiant en générale leur vie personnelle, à la cause des courses de chevaux. Souvent, le Trophée du dévouement pour les courses a mis aux prises des "gueules cassées" des courses, des vieux hommes de cheval, comme le 1er lauréat Jean-Paul Monthulé en 2017 ou le tenant du titre Noël Graux en 2019. Mais dans les Trophées comme aux courses, il n'y a jamais de règle absolue, ainsi le succès de Mélody Bailleul, une jeune femme qui n'a rien d'un vieux gars !
Pierre Patrac entouré par Jérôme Reynier et sa compagne, avec Arnaud Poirier et Lise Hallopé.
D'ailleurs, on retrouvait ce type de profil avec l'inénarable Jean-Michel Peccot, surnommé Lester, personnage formidable qui a survécu à 60 fractures et plus de 300 chutes lors d'une carrière de jockey d'obstacle de seconde zone, qui s'est d'ailleurs terminée par un grave accident, mais qui monte toujours à l'entrainement à près de 60 ans et parcourt les routes de France en tant que garçon de voyage chez Donatien de Beauregard. Mais ce dernier a sans doute été battu par sa propre qualité humaine, sa discretion et son humilité qui forcent l'admiration, mais qui n'aident pas quand la pandémie contraint aux distances. De même Christophe Chollet, bras droit de Charles Gourdain, a eu l'immense mérite de rentrer dans le monde des courses à un âge où beaucoup en sortent, après une carrière militaire. La rigueur et la retenue qu'il a héritées de son passé sont précieuses pour son activité quotidienne, mais empêchent de s'exprimer pleinement face à un écran... En revanche, Pierre Patrac transporte avec lui le soleil marseillais et apporte un véritable rayon de lumière qui transperce l'obscurité de cette année pandémique.
Pierre Patrac
Solide gaillard au sourire franc, Pierre Patrac est le plus jeune des trois candidats, mais surtout pas le moins méritant. Car être garçon de voyage à Marseille implique évidemment une vie passée sur les routes, d'autant plus quand on travaille dans une écurie riche d'éléments capables de courir beaucoup à Paris, à Deauville et dans tous les beaux hippodromes de France, voire maintenant à l'étranger
En effet, Pierre Patrac a fait en octobre un voyage à Ascot, ce qui représente une aventure dans les temps actuels, pour conclure 2e de Gr.1 avec Skaletti. Au moment de la révélation publique de sa victoire, Pierre Patrac est parti à Hong Kong pour disputer la grande réunion internationale de la mi-décembre. Pour un ancien petit gars de Marseille, pas né dans les courses mais passionné dès son plus jeune âge, et trop grand pour être jockey, un tel voyage est un accomplissement symbolique d'une carrière marquée par la fidélité. En effet, Pierre Patrac travaille depuis 26 ans dans la même écurie, celle du propriétaire Jean-Claude Séroul. Il y a vu passer 6 entraineurs. Et c'est le dernier, Jérôme Reynier, qui a eu l'honneur de lui annoncer lui-même la grande nouvelle et de lui remettre le trophée.
Le hasard a fait que Pierre Patrac et Jérôme Reynier ont été les 1ers dans la série de tournages des remises de prix en caméra cachée. Il a fallu donc, pour Lise Hallopé et Arnaud Poirier, faire un aller-retour express à Marseille, se glisser en toute discretion dans le bureau pour poser les caméras, se cacher dans une pièce voisine et monter un stratagème avec Jérôme Reynier. Ce dernier a ainsi convoqué Pierre Patrac pour régler des questions au sujet de la préparation du voyage à Hong Kong. Acteur naturel, il a glissé la conversation vers les Trophées du Personnel. Et le grand costaud en est tombé sur le cul ! Bravo Pierre et félicitations à Christophe et Jean-Michel.