L'élevage équin, source d'emploi rural : vidéo de la Fédération des Eleveurs #3

26/07/2021 - Découvertes
Pivot de la série vidéo proposée par la Fédération des Eleveurs au Galop, l'épisode traitant de l'emploi est très révélateur d'un atout aussi extraordinaire qu'inexploité en terme d'image... d'autant plus qu'il est vrai : l'emploi rural. Et cet aspect reste très méconnu. Découvrez des témoigagnes et des chiffes qui ne devraient pas laisser insensibles les élus et le grand public.

 

La bonne santé d'un secteur d'activité de loisir, celui des courses de chevaux comme les autres, tient sur son image auprès du grand public et des élus locaux. Même ses acteurs et financiers voire mécènes sont riches à milliards, ils se lasseront inévitablement si personne ne les applaudit à leur triomphe et si les infrastructues ne sont plus à la hauteur de leur standing.

 

 

 

A Hong Kong, le paradis du jeu frénétique, où les montants des enjeux compte tenu de la toute petite population locale dépasse l'entendement, toute la communication du Jockey-Club est fondé sur les oeuvres de bienfaisance publique financés par les paris. Dans un tout autre cadre, le système des courses en Turquie, patriculièrement riche et puissant, doit non seulement sa survie mais son développement spectulaire des 20 dernières années à l'emploi rural. En effet, cet argument a été l'axe principal de la stratégie du Jockey-Club local quand le gouvernement turc, passé sous la coupe des frères musulmans via Erdogan, a interdit les jeux dans tout le pays. Au contraire des lotteries et des casinos, les paris sur les courses ont été sauvées en arguant du fait que les courses devaient être alimentées par des chevaux élevés à l'intérieur des frontières, dans des haras assurant donc des emplois dans les zones reculées d'un pays en proie à un terrible exode rural.  CQFD

 

 

En France, cette notion d'emploi rural non délocalisable dans les élevages, de même que les écuries de courses, est une évidence, qui plus dans le cadre d'une agriculture par nature extensive, particulièrement verte et écologique depuis toujours. Pourtant, cet argument n'est jamais utilisé, ou seulement du bout des lèvres, par les grands intellectuels du marketing des courses. C'est un peu comme si les Ministres des Finances ne disait jamais que les impôts servent (aussi) à financer les écoles, les hôpitaux et les grands infrastructures publiques.

 


Pierrick Rouxel emploie 16 personnes au Haras de Maulepaire.

 

Il est donc temps de vanter et de vanter encore les mérites des courses de chevaux en terme d'emploi, d'écologie et de durabilité. Dans sa vidéo, le Fédération des Eleveurs fait un focus sur l'emploi rural avec les témoigagnes de plusieurs acteurs de l'élevages. La filière cheval, dans son ensemble assurent 66.000 emplois directs en France. Parmi ceux-ci, 7 emplis sur 10 se situent en zone agricole. Et encore, il faudrait y ajouter les multiples emplois indirects des professionnels et sous-traitants très divers qui gravitent autour des élevages : vétérinaire, ostéopathe, maréchalerie, fournisseurs de matériel, alimentiers.

 

 

La filière cheval comprend toutes les disciplines equines pratiqués en France, largement financées par la seule activité des courses via le fond Eperon et ses prélèvement sur les paris hippiques, pourtant face au mépris des bénéficiaires envers leurs donateurs...

Il y a 10.000 saillies par an assurés par 4500 éleveurs de chevaux de course de galop en France. Bien sûr, tous ne sont pas des employeurs directs, mais 100% participent à l’activité et donc l’emploi rural via les besoins externes inhérents au cheval, qui ne se contente pas que de l’amour et d’eau fraîche apportés tous les jours par son mentor.

 

 

Quant aux éleveurs professionnels, avec des clients ou non, ils sont de toute façon des employeurs très importants en terme de nombre. Par exemple, Jérôme Delaunay dans le Maine-et-Loire, emploie 10 personnes à Saint-Clément-de-la-Place. Il est le 2e employeur de cette commune pas du tout perdue dans un trou, puisque bien vivante à 10 kms d'Angers. Mais personne ne l'y connaît. Trop discrets, mal considérés, accusés d'être des  "salauds de riches" par les syndicats agricoles bovins mélenchonisés, les élevages de chevaux de courses ne sont pas des usines au bord de la route, une des grands sièges sociaux dans les ZI ou les ZA. Quand l'une de ces entreprises, souvent "has been" meurent en laisser 15 ouvriers sur carreau, ça fait les titres des journaux locaux. Avec un peu de chance, si ça arrive dans le Nord, avec plus de 50 futurs chômeurs dont une majorité de femmes, ça peut tourner en booucle sur les chaînes d'infos et même atteindre le JT de TFI si un jour de grand vent, un politique sulfureux fait le déplacement.

 


Jérôme Delaunay est le 2e employeur de la commune de Saint-Clément-de-la-Place, près d'Angers, au Haras de la Courlais.

 

Mais quant des élevages ou des écuries de courses emploit des dizaines et des dizaines de personnes dans des petits villages ruraux qui habitent forcément sur place (vu les horaires très matinaux), y envoient leurs enfants à l'école, font vivre les commerces et services sur place, tout le monde s'en fout.

Bref, le retard pris dans la bataille est tel que que le combat ne fait que commencer.

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